L’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) serait-elle en train de retomber dans la tourmente ? Après la valse incessante des directeurs généraux nommés et dégommés à tout bout de champ, c’est le personnel qui est cette fois-ci au centre de démêlés contestataires au sein de l’institution. Pour preuve, un mouvement général de débrayage des travailleurs a paralysé hier, vendredi, la majorité des établissements de prévoyance relevant de l’Ipres, à Dakar comme à l’intérieur du pays.
Les travailleurs de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) disséminés à travers les onze régions du Sénégal sont entrés en mouvement de grève depuis hier, vendredi 5 janvier. Le mot d’ordre de débrayage de l’Intersyndicale des travailleurs de l’Institution a ainsi paralysé le déroulement normal des opérations dans la majorité des bureaux de l’Ipres, à Dakar comme dans les régions du pays. Aux sources du mouvement d’humeur des travailleurs, se trouverait, selon les leaders syndicaux, le « dilatoire » savamment orchestré face aux revendications des agents par les principaux responsables de l’institution, au premier rang desquels on noterait le Conseil d’administration. Une structure peu encline à satisfaire les doléances des travailleurs de cette institution de prévoyance sociale qui capitalise à elle-seule quelque 93 milliards de Fcfa de réserves financières.
Pour les compagnons de Johanna Barros, un des responsables syndicaux, le manque de considération accordé à la plate-forme revendicative des travailleurs de l’Ipres a, de fait, assez duré. D’autant que ladite plate-forme a été portée à l’attention du Bureau du Conseil d’administration depuis plus d’une année et qu’elle n’a jusqu’à présent pas reçu un traitement diligent de la part des plus hauts responsables de l’Ipres. « Quoique deux séances de négociations et de concertations entre l’Intersyndicale des travailleurs et les principaux dirigeants de l’Ipres aient été ainsi organisées sous l’égide du Comité national du dialogue social (Cnds) et de la Direction du travail, aucune avancée significative n’a été relevée », ont tenu à préciser les responsables syndicaux, afin de satisfaire les principaux points de revendication des travailleurs. Des points qui tournent en gros autour de la retraite à 60 ans, de la mise en place de l’institution de prévoyance maladie (Ipm), du rapatriement du prêt-logement, de la régularisation du prêt-équipement, du règlement des accords d’établissement et de quelques points subsidiaires liés aux droits du personnel. Autant de points de cristallisation des doléances dont le règlement définitif serait retardé par le « conflit de compétences existant entre la Direction générale et le Bureau du Conseil d’administration », selon l’Intersyndicale des travailleurs de l’Ipres, la principale structure de prise en charge des retraités du Sénégal.
Soucieux pour autant de trouver une solution diligente à la nouvelle crise de l’Ipres sanctionnée depuis hier par un mouvement de débrayage général des travailleurs, les responsables syndicaux ont invité le Président du Conseil d’Administration et son bureau à s’investir plus efficacement dans la résolution de la plate-forme revendicative des agents. A défaut, les travailleurs de l’Ipres comptent reprendre leur action contestataire dès lundi prochain avant de déposer instamment un préavis de grève, amorce d’un mouvement d’humeur plus vaste et plus dynamique.
0 Commentaires
Participer à la Discussion