La crise scolaire perdure. Les différents protagonistes campent sur leur position. Les élèves et leurs parents déboussolés. L’école décérébrée. Les religieux perçus par le subconscient populaire comme des régulateurs sociaux s’emmurent dans un mutisme assourdissant et même incompréhensible. Leur intervention pourrait débloquer cette situation alambiquée.
Où sont les religieux ? C’est la question que nous nous posons face à cette crise scolaire qui prend des allures inquiétantes. Si l’on scrute l’histoire récente de ce pays, on se rend compte que les religieux, notamment musulmans, ont toujours entretenu à travers les confréries des rapports très étroits avec le pouvoir politique. Le spirituel a toujours fait bon ménage avec le temporel. Le deuxième khalife des mourides, en l’occurrence Serigne Fallou Mbacké, ne cachait pas ses relations privilégiées avec feu Léopold Sédar Senghor.
Son successeur Serigne Abdou Ahad Mbacké avait comme « fils » le président Abdou Diouf. Le prédécesseur de Serigne Abdou Khadre Mbacké avait même donné des consignes de vote en faveur du candidat Diouf en 1988 au détriment du postulant mouride Abdoulaye Wade. D'autres chefs religieux ont eu des rapports jugés cordiaux avec les politiques. Au Sénégal, le pouvoir a souvent courtisé les confréries musulmanes. Ce qui fait des guides religieux d’incontournables partenaires. Cette démarche s’est plus ressentie sous l’ère de l’alternance, créant même des frustrations dans divers foyers religieux.
Le ménage entre politiques et religieux connaît souvent des séparations de corps. Les marabouts élèvent la voix dans la plupart des cas pour réclamer des infrastructures pour leur localité ou une meilleure considération de leur confrérie. De hauts dignitaires de confréries ont eu à mener des médiations pour tempérer les ardeurs débordantes d’hommes politiques. Serigne Abdou Aziz Junior a servi de médiateur entre Wade et Idy et a même facilité leur rencontre. Récemment, Serigne Bara Mbacké a eu à réconcilier Wade et Macky Sall d’une part et Wade et Mbaye Jacques Diop d’autre part. On se souvient de la réconciliation de Idy et Khouraïchi Thiam lors du décès du khalife omarien par l’entregent de son porte-parole, Nourou Cheihou Omar Tall.
Autant de faits qui montrent que les religieux ont été des régulateurs sociaux dans des différends crypto-personnels. S’agissant de la crise que traverse l’école sénégalaise depuis près de 7 mois, les plus grands dignitaires religieux sont restés muets sur la question. Quand on sait que l’éducation englobe 40% de notre budget, a-t-on le droit de s’emmurer dans un silence profond ? Doit-on priver les enfants de leur droit à l’éducation ?
Des questions qui interpellent les autorités religieuses de ce pays. Pourtant les clergés musulman et chrétien ont reçu la visite de l’intersyndicale enseignante. En attendant, des concessions sont nécessaires tant du côté des enseignants que des autorités.
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