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Dépistage du VIH au campus universitaire : Les étudiants brisent le tabou

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Dépistage du VIH au campus universitaire : Les étudiants brisent le tabou

La fin d’un tabou ? Sur 501 étudiants qui se sont fait dépister, une seule personne est déclarée séropositive. Les étudiants ont donné l’exemple le 19 juillet à l’occasion de la journée de dépistage organisée par la SWAA Sénégal en liaison avec le coud et l’amicale des étudiants.

En effet depuis que l’on peut vivre avec le Sida , il devient de moins en moins visible et l’on en parle peu. Mais l’épidémie ne recule pas. Au contraire. Quand le dire ? À qui ? Jamais le virus du VIH n’a été si caché, enfoui, masqué. À l’ère des trithérapies, ces traitements antirétoviraux qui ont entraîné ces dix dernières années, une réduction spectaculaire de la mortalité chez les séropositifs, le silence est devenu la règle. La contamination s’instale. Rien n’y fait, les étudiants ont décidé ensemble avec le soutien de la SWAA et les autorités du COUD de mettre un terme à la « séro-ignorance. ».

« Je ne lui ai laissé aucune place ! Jamais. » Déclare Sadaga badji étudiant en deuxième année de géographie, qui semble dévorer la vie et défier du même coup la mort.

Jusqu’en 1996 on ne vieillissait pas avec le VIH, on en mourait. La maladie était visible, on se confiait à ses proches afin de partir en paix. Depuis l’avènement des trithérapies, on la cache davantage. La société sénégalaise ne veut plus entendre l’irréparable. Comme s’il n’y avait pas d’excuse.

Les pionniers de la lutte antisida s’inquiètent de ce silence pareil à celui du muet qui porte des œufs au cimetière. Le muet ne parle point, les œufs ne murmurent point, les morts ne respirent point.

Interpellée sur cette question, l’étudiante Alimatou Diatta en deuxième année des lettres modernes déclare « je veux juste me libérer d’un secret et retrouver une vie normale. »

Malgré cette certitude de pouvoir vivre avec le VIH grâce au traitement anti-rétroviral qui permet de rendre indétectable la présence du virus dans le corps, les étudiants réalisent que les « condamnés » (les séropositifs) peuvent réapprendre à faire des projets au travail, en famille. Selon Sény Diatta « avant les séropositifs mouraient quatre fois : ils faisaient le deuil de leur travail, le deuil de leurs amis, le deuil de leur sexualité, et préparaient enfin leur enterrement. Aujourd’hui un couple séropositif peut faire un enfant séronégatif. » Sur ce ton, les étudiants invitent l’ensemble de la communauté sénégalaise à se faire dépister afin de bouter cette pandémie hors des frontières nationales. Médecins, chercheuses, associations s’inquiètent du relâchement de la prévention surtout chez les non-instruits. « Il faut donc qu’on en parle plus assez, l’information doit être répétée, les messages martelés. » Insiste le docteur Boucar Ndong du service médical de l’Ucad.

L’éthique aura tranché ! L’épidémie ne recule pas. Nul n’est à l’abri.

 



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