DECLARATION - Moustapha Sy sur sa garde rapprochée : «Nous avons d’autres moyens pour notre sécurité»

Le leader des moustarchidines, Moustapha Sy, a tenu à rassurer ceux qui manifestent des craintes sur les éléments qui constituent sa garde rapprochée. Si d’aucuns pensent que ces dernires sont une milice qui ne dit pas son nom, pour le marabout, c’est parce qu’ils n’ont pas compris qu’eux, les moustarchidines, ont d’autres moyens pour assurer leur sécurité.

Le ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom, a d’autres préoccupations plus urgentes à régler que de se préoccuper à vouloir dissoudre la sécurité de Serigne Moustapha Sy, le responsable moral du mouvement religieux moustarchidiny wal moustarchidaty. Pour le marabout qui s’exprimait, avant-hier, lors de la série de conférences de son mouvement, durant tout ce mois de Ramadan, «(sa) sécurité n’a rien d’illégal et ne doit pas susciter la peur». En effet, selon lui, c’est en 1968 avec son père Cheikh Ahmet Tidiane Sy, devant la grande affluence qui prévalait durant «le gamou de Tivaouane qui avait sollicité l’autorisation du défunt Président Senghor, de créer une sécurité pour appuyer les préposés à cette charge dénommés Coskas». C’est de là qu’a pris forme, selon lui, la force de sécurité que d’aucuns appellent milice. Cependant, pour M. Sy, une telle peur de ces forces de sécurité ne doit pas se justifier. Car, pour qui connaît le «martaba, l’envergure religieuse du guide du mouvement moustarchidiny wal moustarchidaty, Cheikh Ahmet Tidiane Sy et de sa famille». Et Moustapha Sy de marteler : «Nous avons d’autres moyens.»

Pour étayer sa thèse, le marabout y va de ses anecdotes qui retracent la disgrâce d’un défunt ancien ministre de l’Intérieur dont il tait le nom «par respect à sa mémoire» qui se singularisait par «une insolence et une impolitesse qui n’ont pas d’égale dans ses relations avec les marabouts, mais surtout à l’égard de Cheikh Ahmet Tidiane Sy». Dans un style de narration qui lui est propre, Moustapha Sy de raconter que «ledit ministre a convoqué Cheikh Ahmet Tidiane Sy, dans son bureau, le marabout l’a trouvé couché, sur le fauteuil, les deux pieds posés sur la table et tendant la main pour que Cheikh le salue». Selon Moustapha Sy, «Cheikh est ressorti souriant du bureau, le laissant avec son insolence». Mais, selon lui, une telle attitude de la part d’une autorité frise le ridicule et le mépris envers un homme d’envergure comme Cheikh Ahmet Tidiane Sy et au-delà de tous les marabouts. A en croire Moustapha Sy, ledit ministre a payé le prix de sa méprise, «il a été arrêté par la police alors qu’il tentait, désespérément, de grimper sur le mur de sa maison. Il fut remercié et mis en prison et mourra quelque temps après». Mais, pour le marabout si certains se sont montrés avec peu d’égard à l’endroit des marabouts, il est aussi d’avis que ces derniers doivent faire leur introspection, revoir leurs relations avec les talibés. En effet, selon le marabout, le hadiya ou l’argent que les disciples donnent à leur marabout, n’est rien d’autre «qu’une forme de corruption déguisée». En effet, pour lui, «un talibé qui donne du hadiya parce qu’il veut que l’on intercède auprès d’un ministre de la République comme Abdoulaye Diop de l’Economie et des Finances, se trompe». Car, selon Moustapha Sy, les gens doivent éviter de faire des amalgames entre les fonctions qu’exerce un individu au sein de l’Administration et celles d’un simple talibé. A en croire le marabout, «Abdoulaye Diop, en dehors de son travail est un simple talibé. Mais il ne l’est plus quand il exerce ses fonctions de ministre, un ministre qui appartient à tous les sénégalais». C’est pourquoi Moustapha Sy appelle à plus de discernement dans les rapports entre les marabouts et les talibés, rapports qu’il veut francs et non basés sur des intérêts matériels.

Passant en revue plusieurs sujets, le marabout a fustigé les tares de la société occidentale. La crise des valeurs de la société qui a atteint son paroxysme en ce que les hommes foulent au pied, ce qu’il y a de plus sacré : le mariage. Aujourd’hui, selon le marabout, les mariages entre homosexuels et entre gouines, scellés partout en Occident, ne sont qu’un indicateur sur le degré de perversion de la société moderne. Ainsi, il tient à avertir les hommes que Dieu avait sacrifié la société perverse de Noé et qu’il peut toujours le faire en empruntant d’autres formes de sanction. Il a appelé les musulmans à opérer un retour vers Dieu.