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DEVELOPPEMENT DU CAPITAL HUMAIN AU SENEGAL- Beaucoup d’efforts restent à faire

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DEVELOPPEMENT DU CAPITAL HUMAIN AU SENEGAL- Beaucoup d’efforts restent à faire

Les stratégies sénégalaises de lutte contre la pauvreté et de promotion de la qualité des ressources humaines menées pendant ces cinq dernières années cadrent-elles avec les objectifs de développement assignés d’ici à 2015 par les Omd ? Sans nul doute oui, si on se fie aux résultats de l’Enquête démographique et de santé 2005 qui révéle une baisse de la mortalité maternelle et/ou infanto-juvénile, le recul de la séro-prévalence au Vih/Sida, la maîtrise de la fécondité, ainsi que la hausse du taux de scolarisation…Des résultats certes satisfaisants, selon les pouvoirs publics, mais qui cachent mal les disparités entre zones et la prégnance des efforts qui restent encore à faire.

« La malnutrition demeure toujours sévère au Sénégal, particulièrement dans les zones de Kolda, Saint-Louis et Matam. Pour autant, notre pays risque de ne pas atteindre d’ici 2015 les Objectifs du Millénaire pour le développement (Omd), si des efforts plus significatifs ne sont pas réalisés pour redresser les déséquilibres, surtout ceux qui existent entre le milieu rural et la zone urbaine ». C’est l'un des principaux enseignements révélés par le Dr Biram Ndiaye, responsable du Programme de nutrition communautaire, lors de la présentation publique des résultats de l’Enquête démographique et de santé (Eds 2005). Une vaste campagne nationale de recueil de données, réalisée au Sénégal sur les cinq dernières années et portant sur des questions clés en matière de santé et de population en rapport avec les enjeux du développement. Santé de la reproduction, prise en charge des maladies de l’enfant, problématique de la nutrition, connaissances et comportements en matière de Vih/Sida, conditions de vie des ménages… autant d’indicateurs dont l’Eds 2005 s’est approprié dans le cadre d’une évaluation technique.

Quelque 7537 ménages couverts aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain ont de fait révélé un certain nombre d’enseignements sur l’impact des actions institutionnelles et communautaires menées de part et d’autre du Sénégal pour doper la santé des populations, améliorer la qualité de vie des communautés et promouvoir des ressources humaines en phase avec les impératifs du progrès social et économique. De l’enquête démographique et de santé dont les résultats ont été présentés au Service national d’éducation et d’information pour la santé(Sneips), sous la présidence effective du ministre de la Santé et de la prévention médicale Abdou Fall, il ressort toutefois que beaucoup d’efforts doivent encore être effectués pour booster de manière significative la qualité des ressources humaines au Sénégal. Quoique des objectifs non négligeables de santé publique et de lutte contre la pauvreté aient été atteints sous l’impact des actions étatiques et des initiatives communautaires en faveur du développement humain durable.

Seuls 32% des femmes rurales accouchent sous l’assistance d’une sage-femme ou d’une infirmière

Alors que le taux de fécondité des populations sénégalaises est resté assez dynamique (6,4% dans les zones rurales et 4,1% en milieu urbain), près de 60% des femmes sénégalaises veulent espacer les naissances ou utiliser des méthodes contraceptives. De tels indicateurs s’avèrent d’une certaine façon assez informatifs sur la dynamique du changement de comportements et/ou d’attitudes de la gent féminine sénégalaise face à la maternité. Serait-ce cependant la consécutive de l’effet de modernité ou le résultat d’une accentuation de la pauvreté qui forcerait les femmes à vouloir restreindre les enfantements ? Allez savoir. Quoi qu’il en soit, il ressort de même de l’Enquête démographique et de santé 2005 que l’accès aux soins de santé primaire reste encore difficile pour les populations, surtout en zone rurale. Pour preuve, seuls 32% des femmes ayant accouché durant les cinq dernières années ont bénéficié dans le milieu rural de l’assistance d’une infirmière ou d’une sage-femme. Et cela malgré le fait que l’offre de santé en zone rurale ait été dopée par l’implication communautaire. Rien qu’en 2005, les comités de santé ont contribué en apport financier dans le système médical pour quelque 24 milliards de Fcfa, selon le ministre Abdou Fall. Dans une autre veine, il importe de souligner dans le sillage de l’Eds 2005 que les populations sénégalaises continuent toujours de subir les affres de la pauvreté et d’une qualité de vie déficiente. Selon l’Enquête démographique et de santé ainsi, près de 60% des femmes en âge de procréer (15 à 49 ans) souffrent d’anémie alors même que la proportion des enfants dont l’âge se situe entre 06 et 59 mois, atteinte de carence en vitamines et en oligo-aliments est de 83%.Une preuve encore que l’atteinte des buts de développement sous-tendus par les Omd, relativement à la lutte contre la faim et la pauvreté, nécessite beaucoup d’investissement et de travail de la part des pouvoirs publics sénégalais.

Pdis : des résultats insuffisants, mais satisfaisants

Pour Abdou Fall, le ministre de la Santé et de la prévention médicale, les principaux enseignements émanant d’une analyse fine et dynamique de l’Enquête démographique et de santé doivent être articulés autour des objectifs prioritaires définis dans le cadre de la politique nationale de santé. Et consécutivement donc au Programme de développement intégré de la santé (Pdis) dont les trois objectifs de base, à savoir la santé de la reproduction, la santé de la mère et de l’enfant, la maîtrise de la fécondité, ont reçu des réponses largement appréciables. Compte tenu des moyens disponibles et des diverses contraintes rencontrées de part et d’autre dans la généralisation de l’accès aux soins de santé primaires. « Les données d’information que révèlent l’Enquête démographique et de santé 2005 sont pour ainsi dire certes insuffisants, mais ils demeurent fort satisfaisants pour les stratégies nationales de lutte contre la pauvreté et de progrès socio-économique au Sénégal », a affirmé en substance le premier responsable du département ministériel de la Santé. Le taux de mortalité maternelle a ainsi fortement baissé de presque 100 points. De 508 décès en 1998 pour 100.000 naissances vivantes, il est passé à moins de 435 pour 100 000. Toutes choses qui prouvent l’impact dynamique des stratégies mises en œuvre pour permettre à la femme sénégalaise d’accéder à des soins de santé de qualité et à faible coût. Meilleure promotion des consultations prénatales et post-natales, amélioration de l’assistance à l’accouchement, lutte assidue contre le paludisme, un des premiers facteurs de mortalité maternelle, plus grande supplémentation en vitamine A, mise en route de programmes intégrés de prise en charge de la mère et de l’enfant . Toute une palette d’actions institutionnelles et communautaires dont les conséquences agrégées ont permis de générer des résultats revigorants pour les pouvoirs publics sénégalais, selon le ministre de la Santé et de la prévention médicale. D’ailleurs, la baisse de la mortalité infanto-juvénile constatée par l’Eds au Sénégal, pendant les cinq dernières années, est elle- même révélatrice des efforts consentis par les autorités publiques, eu égard surtout à la priorité accordée au bien-être de l’enfant dans la politique nationale de santé. A la base de cette promotion majeure de la santé de l’enfant se trouve sans nul doute les efforts effectués pour doper le taux de couverture vaccinale. 95,4% des enfants de 12 à 23 mois ont reçu au moins une vaccination avant l’âge d’un an alors que la proportion de la même catégorie d’âge entièrement vaccinée est de 58,7%. Conséquence : des maladies très délétères pour la santé de l’enfant comme la rougeole et les infections respiratoires aiguës ont fortement reculé du fait des actions menées de prévention et de prise en charge. Toutes ces données issues de l’Enquête démographique et de santé 2005 révèlent que la promotion du capital humain qui conditionne les objectifs de développement économique et social d’un pays reste encore au cœur des politiques gouvernementales de réduction de la pauvreté, a indiqué avec force Abdou Fall, le ministre de la Santé et de la prévention médicale, lors de la cérémonie de présentation de l’Eds. Une enquête qui n’a cependant pas occulté la nécessité pour le Sénégal de doper les efforts en faveur de certains secteurs clés, à l’image de l’éducation préscolaire qui touche seulement 20% des enfants de 36 à 59 mois, alors que 64, 6% des femmes de 15 à 49 ans et 43,8% les hommes de la même tranche d’âge sont frappés par l’analphabétisme. Quant à l’accès à l’eau potable par le biais du robinet, il laisse encore en rade près de 40% de la population sénégalaise.

Baisse du taux de prévalence

De 1,7%, il est retombé à 0,4%

La prévalence du Vih/Sida a fortement baissé au Sénégal. De 1,7%, il est ainsi tombé à quelque 0,4% dans la population générale. C’est là l’une des principales révélations de l’Enquête démographique et de santé 2005 et, selon le ministre Abdou Fall, un motif supplémentaire de satisfaction pour le Sénégal. Un pays qui se targuait encore, à côté de l’Ouganda, des Philippines et de la Thaïlande, d’être l’un des pays en voie de développement où les stratégies de lutte et de prévention du virus d’immunodéficience acquise demeurent parmi les plus efficaces. Ces nouvelles statistiques de la séro-prévalence au Sénégal confirmées par tous les partenaires techniques, scientifiques et financiers s’expliquent pour deux raisons de fond, selon les autorités de la santé nationale. D’abord, elles montrent que dans notre pays l’information sur le Vih est bien maîtrisée et que les mesures de prévention contre le Sida sont adéquatement suivies par nos populations. Ensuite, ce nouveau taux de séro-prévalence s’ajuste mieux aux réalités de la maladie du Sida au Sénégal, pays d’épidémie concentrée. Pendant longtemps, les chiffres du Sida au Sénégal ont été arrêtés sans une analyse statistique en profondeur de l’infection. Une analyse qui atteint toutes les couches de la population. L’enquête démographique et de santé 2005 a ce privilège, selon le ministre Abdou Fall, sur la base du contrôle et de l’expertise des organisations internationales, d’opérer la correction stratégique des statistiques réelles du Vih/Sida au Sénégal. De là à rejeter en bloc toutes les supputations sur une « pseudo-correction diplomatique » de la séro-prévalence au Sénégal pour appâter les bailleurs de fonds et les programmes internationaux de lutte contre la pandémie, il n’y a qu’un pas qui est rapidement franchi par les responsables du ministère de la Santé. Néanmoins, cela n’est pas une raison, affirmeront les techniciens de la santé, pour relâcher les actions et les initiatives de lutte contre le Sida, un mal qui atteint particulièrement les groupes à risques, avec des taux de séro-prévalence compris entre 20 à 30% chez les travailleuses du sexe et autres homosexuels.



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