À l’approche de la Tabaski 2025, le foirail de Sédhiou, dans le sud du Sénégal, est marqué par une ambiance morose. Les revendeurs de moutons, comme Moussa Diockou, déplorent l’absence de clients et la cherté des aliments pour bétail, qui alourdissent leurs charges. « Je ne me frotte pas encore les mains », confie-t-il, exprimant un sentiment d’insatisfaction partagé.
Demba Sow, éleveur venu de Kotiary, n’a enregistré aucune vente depuis son arrivée à Sédhiou le vendredi 30 mai. Ses dépenses sont pourtant élevées : quatre sacs de foin à 4 000 FCFA chacun, deux sacs d’aliments à 15 000 FCFA l’unité, et 585 000 FCFA pour transporter une centaine d’ovins.
Le manque d’infrastructures aggrave la situation. Djibril Sow, originaire de Linguère, souligne l’absence de toilettes et d’abris contre la pluie. « On préférerait rester au foirail pour surveiller nos bêtes plutôt que de chercher refuge dans les maisons voisines quand il pleut. Les autorités doivent nous aider », plaide-t-il. Il regrette aussi que certains clients se tournent vers les pays voisins pour acheter des moutons, alors que le Sénégal dispose d’un stock suffisant. Les prix varient entre 80 000 et 160 000 FCFA.
Ces défis – faible demande, coûts élevés, manque d’infrastructures et concurrence étrangère – mettent en lumière les obstacles structurels du marché ovin à Sédhiou. Les revendeurs appellent à un soutien des autorités pour améliorer les conditions de vente et dynamiser ce secteur clé avant la Tabaski.
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