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DOSSIER - ENQUÊTE SUR LA MENDICITÉ : Pourquoi le fléau perdure au Sénégal

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DOSSIER - ENQUÊTE SUR LA MENDICITÉ : Pourquoi le fléau perdure au Sénégal

Les toutes dernières statistiques du Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (Unicef) et de la Banque mondiale font état de quelque 7600 personnes touchées par la mendicité dans la capitale sénégalaise. De quoi alerter les autorités étatiques qui ont récemment remis au goût du jour l’interdiction de la mendicité sur les lieux publics et les grandes artères de Dakar.

Le phénomène de la mendicité s’est aggravé ces cinq dernières années du fait d’une avancée exponentielle de la pauvreté surtout en zone rurale et dans les espaces périurbains. D’ailleurs une récente enquête de l’Institut norvégien Fafo qui a travaillé sur la question avec des experts sénégalais révèle que les zones rurales et les pays limitrophes (Mali, Guinée-Bissau, Guinée et Gambie) sont les grands pourvoyeurs des mendiants de Dakar à hauteur de 95%. Au niveau national, ce sont les régions de Kaolack, Kolda, Saint-Louis et Thiès qui fournissent le plus de mendiants à la capitale sénégalaise. La moyenne d’âge des mendiants tourne autour de 10 ans. La gent masculine représentant l’essentiel de ces enfants « en marge » de la société. La législation sénégalaise est pourtant claire dans le cas d’espèce. La loi interdisant la mendicité existe depuis 1975. Il s’agit de la loi 75-77 du 09 juillet 1975 qui interdit la mendicité sur la voie publique. Un délit du reste réprimé par le code pénal.

Le Sénégal pays de transit et de destination

La quasi-totalité des enfants mendiants sont, en fait, des Talibés qui déclarent partout qu’ils fréquentent les Daaras. Alors que c’est faux, très souvent. Un récent document du département d’Etat américain reconnait que le Sénégal reste un pays de transit et de destination de femmes et d’enfants victimes de trafic à des fins de travail forcé. Moussa Sow de l’Ong « Avenir de l’enfance », par ailleurs lauréat du Prix 2006 du Département d’Etat, affirme à ce sujet qu’ « au Sénégal, les enfants sont utilisés dans les stratégies de survie. Ce qui traduit une perversion de nos valeurs socioculturelles ». Les propos de Madame Denise Derneville, Présidente de l’Association Convergences sur la mendicité sont encore plus acerbes. « La mendicité, analyse-t-elle, est devenue une véritable gangrène sociale par la faute de quelques adeptes d’un obscurantisme religieux, mus par un esprit mercantile ». Les chiffres révèlent que 12% des mendiants escortent ou accompagnent une personne handicapée. Ce qui appelle la réaction de Khadim Dieng, le Président de l’Association des handicapés moteurs de Diourbel. Notre interlocuteur précise qu’il faut faire la part des choses entre les mendiants et les handicapés. Ces derniers ne sont pas forcément des mendiants comme semble le retenir une certaine imagerie populaire. Khadim Dieng est d’avis que la décision du Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye est une bonne mesure. Seulement voilà, il fustige la manière avec laquelle les autorités s’y sont prises.

Plusieurs raisons expliquent l’accentuation de la mendicité sous nos cieux. Il s’agit notamment des difficiles conditions de vie en milieu rural, du récent cycle de sécheresse, de l’insécurité alimentaire et de la grande taille des ménages. Reste maintenant à identifier les mesures les plus idoines pour éradiquer ou, du moins, limiter sensiblement le fléau. Les solutions ne manquent pas. Les stratégies de prévention reviennent comme un leitmotiv pour la plupart des acteurs qui se sont prononcés sur cette question précise. Il s’agit d’abord de prendre en compte les facteurs économiques, socioculturels et religieux qui déterminent l’entrée des enfants dans la mendicité. La mobilisation des établissements religieux dans le cadre des initiatives de prévention est à l’ordre du jour. Il est aussi question de réduire la vulnérabilité des ménages à travers des mesures de protection sociale dans les zones d’origine des enfants migrants et des programmes de transferts conventionnels envers les familles vulnérables. Il faudra aussi veiller à la diminution des barrières d’accès à l’école et d’accroître la qualité de l’éducation. L’appui aux Daaras dans les zones de provenance des mendiants ; la création d’activités génératrices de revenus à l’intention des maîtres coraniques ; la promotion des langues nationales, de même que l’introduction de la formation professionnelle dans les programmes des prochains Daaras modernes sont aussi agitées comme pistes de réflexion. L’utilisation de leviers pour servir de relais en facilitant l’ouverture de guichets pour recevoir des dons, aumônes, offrandes ou sacrifices en direction des enfants démunis est aussi préconisée par une structure comme l’Association « Convergences sur la mendicité ».

Campagne de sensibilisation

Le gouvernement sénégalais reconnaît implicitement qu’il y’a eu de vrais manquements sur la communication liée à l’annonce de la mesure d’interdiction de la mendicité sur les lieux publics. Au cours d’une récente rencontre d’échanges tenue en compagnie du collectif des maîtres coraniques du Sénégal, le ministre d’Etat chargée de la famille, des groupements féminins et de la protection de l’enfance, Ndèye Khady Diop, s’est engagée à mener une campagne de sensibilisation pour éclairer les populations sur cette question pour le moins sensible. Une série de rencontres avec tous les acteurs concernés est d’ailleurs prévue dans son planning. Il s’agit, avant tout, de préciser que cette mesure ne peut en aucune manière viser à combattre l’Islam dans un pays comptant plus de 96% de musulmans. En fait, le gouvernement tient à communiquer sur le fait que ce n’est pas la mendicité en elle-même qui est interdite, mais plutôt l’activité de mendier en squattant les grandes artères de la capitale ou les feux de signalisation. Ce qui ressemble plus au phénomène de l’encombrement humain.

Sentiment d’attirance-répulsion

Nos compatriotes développent une attitude, pour le moins, paradoxale face à la mendicité. Si 80% d’entre eux condamnent le fléau, pas moins de 97% des sondés donnent de la charité aux mendiants, selon un très récent sondage de l’Institut Bda qui s’est basé sur un échantillon de 1073 Sénégalais âgés de 18 ans et plus. Les Sénégalais offrent ainsi de l’argent, du riz, du sucre, des biscuits ou du lait caillé. Les principales raisons avancées sont qu’ils éprouvent de la compassion ou un sentiment d’humanisme. Pourtant pour 18% des sondés, la mendicité est le résultat de la négligence, voire de la démission des parents.


MENDICITÉ « HAUT DE GAMME » A DAKAR : Tiré à quatre épingles pour faire la manche


On les aurait pris sans aucun doute pour des hommes d’affaires ou des commerçantes qui vont à des rendez-vous, tant ils sont bien nippés, le corps dégageant un doux parfum qui titille les narines. Que de surprise, quand, vous abordant, ils ou elles vous posent leurs doléances avec une voix à peine audible « sama thiamene, domo ma may passe, dama beugeugnibi ba pikine » ( excusez, je voudrais vous demander de m’aider, je n’ai pas le billet et je dois rentrer sur Pikine ». S’ils ont la Baraka, certains passants n’hésitent à leur donner quelques pièces tandis que d’autres continuent tout bonnement leur chemin, interloqués, et écarquillant les yeux pour mieux les identifier, se demandant à quels genres de personnes ils ont affaire.

Ces mendiants d’une autre dimension sont très discrets dans leurs activités. Ils pratiquent une autre forme de mendicité qui les éloigne des mendiants classiques. Ils arpentent les rues de la capitale, guettant leurs proies et réussissent souvent leurs coups avec des arguments qui touchent la corde sensible des gens. Ils mettent en avant les problèmes familiaux qu’ils rencontrent pour faire bouillir la marmite, une personne à qui on rendait visite mais qui s’est absentée, etc. Autant d’arguments convaincants qui poussent les gens à donner. Selon certains témoignages, ce sont en général des femmes au teint éclaircis à souhait par le Xéssal, et qui se déplacent en petits groupes de 3 à 4 personnes faisant le tour des Sicap pour faire la manche.

Le plus drôle raconte un témoin, c’est qu’elles peuvent tomber en l’espace de 5 minutes sur la même personne et lui tenir le même discours. Les hommes ne sont pas en reste. Ils sont toujours bien habillés et vous tiennent les mêmes arguments. Généralement, ils sont moins chanceux, car les gens admettent difficilement que des hommes tendent la main alors qu’ils sont bien portants.


Quand les mendiants font de la résistance


L’interdiction par les autorités étatiques de la mendicité ne semble pas pour autant apeurer les mendiants. Bien au contraire, ceux-ci, continuent de braver les autorités en faisant la manche dans les rues de la capitale en toute tranquillité.

Des enfants dépenaillés jouent sur le peu de route bitumée qui reste de l’espace entre la Police de Dieuppeul et la mosquée de la Sicap Liberté 2 où l’argile a fini de transformer les eaux stagnantes en des mares rougeâtres.

Le sol, boueux, imbibé à l’extrême, abrite les jeux des enfants des mendiants qui se servent des flaques d’eau pour faire naviguer leurs bateaux en papier et les chevaux en bois qu’il font gambader insouciamment. Sous les regards attendris de leurs mères adossées au mur de la mosquée, ils restent imperturbables devant les klaxons des taxis et autres particuliers qui manœuvrent pour ne pas les écraser. De temps en temps, une maman se lève brusquement pour retirer son enfant d’à peine 2 ans qui avait déjoué sa vigilance pour traverser en toute insouciance la rue, soulevant des cris de stupeur tout autour. En cette matinée du mois de Ramadan où une fine pluie d’un hivernage pluvieux engloutit les rues de la capitale, les mendiants qui avaient fini d’occuper les rues de la Sicap Dieuppeul -Liberté et leurs environs les ont désertées pour l’intérieur de la mosquée qui fait face à la Police de Dieuppeul. Mendier est devenu un exercice difficile dans les rues de Dakar pour les adeptes qui ont du mal à exercer depuis que les autorités étatiques ont pris la ferme décision d’éradiquer le phénomène. Entre des haillons étalés à même le sol ou étendus sur les grilles, ils guettent un quelconque donateur. Dès qu’une voiture s’arrête, hommes, femmes, enfants, tous se ruent au niveau des grilles pour recueillir les dons ou « sarakhe ».

Perdue dans ses pensées, le regard hagard, sans doute soucieuse de trouver les victuailles nécessaires pour assurer la nourriture de sa nombreuse progéniture dont ses 4 filles avec qui elle vit à Dakar, le restant des 7 autres laissés au village, Fatou Diokhe supporte difficilement l’interdiction par les autorités de ce pays de mendier désormais dans les rues de Dakar. Ne versant pas dans la langue de bois, elle fustige d’un ton acerbe une telle décision qui ne peut que déplaire aux mendiants. Dans un wolof qui dissimule mal son accent Sérère, elle lâche avec lassitude, « par respect pour les gens, il fallait au moins nous avertir pour que l’on se prépare à partir dans de bonnes conditions ». Elle sort de ses gonds quand on lui rétorque que c’est par stratégie que le Gouvernement agit ainsi pour éviter que les associations des marabouts et autres lobbys ne bloquent le projet s’ils étaient avertis. A l’en croire, une telle décision qui est d’une importance capitale, mérite un certain délai de réflexion. Elle se dit d’autant plus persuadée que l’Etat a choisi la mauvaise période. « Ils pouvaient attendre au moins la fin de la rentrée scolaire pour prendre une telle décision qui va nous porter préjudice, car où est-ce que nous allons trouver l’argent pour nos fils et filles qui vont aller à l’école », lâche-t-elle. Visiblement agacée par cette décision qui les prive de leur seule activité lucrative. Elle ajoute : « c’est faux quand ils disent qu’il y’a des Maliens et autre personnes des autres pays qui viennent ici pour mendier ». A l’en croire, c’est un faux prétexte des autorités étatiques car « ils peuvent les chasser de chez nous et nous laisser nous, les vrais fils et filles du pays ». Encouragée par les acquiescements de ses amies, elle continue de plus belle, « si nous ne sommes pas des Sénégalais, vous nous le dîtes. Vous me demandez de renter au village, mais qu’est-ce que nous allons y faire, il n’y a plus de moyens pour cultiver la terre, d’ailleurs, l’arachide qui va l’acheter, il n’y a plus rien au village waay ». Venant au secours de sa camarade, Diogope Diouf qui se dit originaire de Niakhère exhorte plutôt les autorités à revenir à de meilleurs sentiments. Selon elle, « il faut des mesures d’accompagnement pour que nous puissions rentrer dignement chez nous ». Pour cela, elle demande que « les femmes bénéficient de financements pour faire un petit commerce une fois rentrées au village car mendier, n’est pas une chose facile ».

Des abris de fortune pour échapper aux rafles

Si les mendiants des Allées Khalifa Ababacar Sy se sont refugiés dans la mosquée pour y attendre les éventuels donateurs, ce n’est pas le cas pour ceux de la Vdn. Les lieux sont quasi déserts, ils se sont refugiés dans les vérandas des rares bâtiments en fin de construction et sous des abris de fortune comme des toiles soutenus par des fagots de bois qui vacillent au gré du vent. Les passants qui avaient l’habitude d’emprunter cette voie étaient frappés par le nombre indéfini de mendiants qui avaient fini de faire partie du décor. Depuis la décision d’interdire la mendicité dans les rues de Dakar, les habituels mendiants ont l’œil alerte. Ils suspectent toute personne qui a un comportement bizarre, la prenant pour un policier en civil venu les arrêter. « La situation est devenue intenable », fulmine Ma Gningue, un pauvre vieux la soixantaine bien sonnée. Il dit ne plus pouvoir supporter cette humiliation qu’il est en train de subir dans son propre pays. « Je vais rentrer et mourir au village », lâche-t-il. Montrant ses bras et ses doigts amputés par la lèpre qui l’a rongé, il dit n’être apte à aucune activité à part mendier. Avec les revenus tirés de sa seule activité lucrative, il a pu « terminer [sa] maison au village et entretenir un petit verger où [il a] planté quelques manguiers ». Tout le long de l’avenue Cheikh Anta Diop, il est difficile de trouver un mendiant à proximité de la route où ils avaient l’habitude de s’asseoir ou de se mettre devant les anciens feux pour pratiquer leurs activités en toute tranquillité.

Si l’audace semble fuir les mendiants parmi lesquels un grand nombre de handicapés, ce n’est pas le cas des talibés-mendiants. Ceux-ci, sébiles à la main, arpentent les artères, insouciants du drame qui guette leurs aînés. Au niveau du carrefour de l’hôpital Abasse Ndao, de petits talibés continuent leurs activités sous les regards curieux des passants.

L’insouciance des talibés mendiants

Le corps drapé dans des haillons, ils s’approchent des voitures de transport en commun, pataugent dans l’eau sale de la pluie, pour tendre la main. Quand on les avertit qu’ils peuvent être arrêtés à tout instant par la police, certains, plus audacieux, n’hésitent pas à répondre qu’ils préfèrent cela que de continuer à mendier. Ils disent avoir entendu que « des talibés qui ont été arrêtés sont logés quelque part à Dakar dans un centre (le centre Guindi-ndlr) et qu’ils sont bien traités et vont rejoindre incessamment leurs parents ». A l’avenue Ponty, les nombreux mendiants qui s’y agglutinaient ne sont plus visibles. Les rares mendiants qui osent encore défier l’interdiction, sont tapis à la rue Carnot, adossés aux grilles de l’église protestante. Ils ne courent pas les rues. Ce sont quelques rares vieux, avoisinant la soixantaine, et des lépreux qui y ont élu domicile. Des sacs empilés et des habits d’une propreté douteuse sont étalés à même le sol ou suspendus sur les grilles de l’église. C’est là que viennent les trouver les habituels donateurs. Ils disent ne déranger personne et vivent en toute tranquillité avec leurs amis mendiants Maliens avec qui ils occupent les lieux depuis des années, d’après Modiane Diouf, un septuagénaire. Ils sont tous des « Sénégalais vulnérables » du fait de leur état physique. La lèpre qui a fini de ronger leurs corps, les oblige ainsi à faire la manche dans les rues de Dakar. Le mois de Ramadan est un mois durant lequel leurs peines sont allégées, confie le vieux mendiant lépreux. La nuit, des riverains et autres bienfaiteurs leur assurent de quoi manger. Les plats en plastiques superposés et rangés à côté, confortent leurs propos. En effet, quand nous les avons retrouvés la nuit vers les coups de 21H, Modiane Diouf et ses amis avaient fini de manger et s’apprêtaient à vider les lieux, laissant les plats vides sur place où leurs propriétaires vont venir les chercher à bord de leurs « belles voitures ». Se suivant, les uns derrières les autres en claudiquant, comme un peloton de pachydermes, leurs affaires en mains, ils vont à la recherche d’endroits plus cléments pour dormir, évitant ainsi les affres d’une pluie diluvienne qui s’abat depuis quelques temps sur Dakar. Ils regagnent les lieux, dès l’aube, pour s’adonner à leur seule activité : la mendicité.

PORTRAIT : Modiane Diouf nourrit ses quatre épouses grâce à la mendicité

A voir l’homme, svelte, drapé dans des haillons qui couvrent mal son corps voûté, les mains et pieds amputés des doigts, assis sur une natte rapiécée à côté des flaques d’eau d’une odeur nauséabonde, on n’aurait jamais pensé qu’il croque la vie à belles dents.

Pourtant, c’est le cas et il ne le cache pas. Bien au contraire, il se laisse aller à des confidences qui traduisent le parfait bonheur d’un vieux de 70 ans que les turpitudes de la vie ont amené à faire la manche dans les rues de Dakar depuis plus de 20 ans, puisque la mort n’a pas voulu l’emporter après tant d’années de souffrances dues à la lèpre. Interrogé sur son identité réelle, le septuagénaire verse dans un mysticisme radical et exige de nous la discrétion si l’on veut que ses confidences continuent. Cette « maladie des pauvres » comme il le dit, a gangrené son corps pendant de longues années durant lesquelles, laissé seul dans sa chambre en paille de son lointain village du Sine, il a vu ses doigts disparaître un à un. Le corps viril d’un homme de 40 ans qui avait en charge toute une famille a cédé la place à un corps déchiqueté.

Un gueux s’est substitué au beau Modiane Diouf qui faisait fantasmer bien des filles du fait aussi de ses prouesses en lutte simple dans son village. Les parents de ses épouses lui en ont fait voir de toutes les couleurs pour exiger le divorce, lui reprochant d’être victime d’un sort mauvais qui risque de se répercuter sur son entourage. Seules, deux épouses sont restées pour le soutenir dans sa souffrance. Les stéréotypes faisant le lit des mentalités africaines, surtout rurales, le vieux Modiane Diouf n’a dû son salut qu’à l’intervention rapide d’un infirmier nouvellement affecté au village voisin du sien qui abrite l’unique dispensaire. Celui-ci, informé par un des cousins du lépreux va le prendre en charge et le mettre en rapport avec un ami médecin qui officie à Kaolack. Les traitements vont prendre du temps, mais une fois guéri, il n’a pas regagné son village, mais plutôt bifurqué sur Dakar où il ne connaissait personne.

Il ne tardera pas à s’adapter, et faire la manche va être sa seule et unique activité lucrative. Il remercie, aujourd’hui, le Ciel car, avec la mendicité, il a réussi à reconquérir ses deux autres épouses. Il a pu construire une « belle maison au village » et ses enfants s’occupent des travaux champêtres qui sont d’ailleurs leurs seules occupations.






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