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DOSSIER WEEKEND - LA DRAGUE EN MILIEU SCOLAIRE : Viiifff! De l’amour dans l’air…

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DOSSIER WEEKEND - LA DRAGUE EN MILIEU SCOLAIRE : Viiifff! De l’amour dans l’air…

Ça y est , la rentrée scolaire a sonné ! Avec elle, le rythme studieux et les bonnes habitudes après 3 mois de vacances, reprennent. Mais ce n’est pas tout, contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’année scolaire est aussi une période de flatterie, de fantasme. Eh oui! l’heure n’est pas simplement à la besogne, la drague fait également sa rentrée. Comme en dirait tant, l’amour est partout ou tu regardes, dans les moindres recoins de la terre. Et donc à l’école, ça drague sans les manières, avec des regards de caniches morts ou façons James Bond, dans les couloirs et sous les pupitres des classes. Grosso modo, à la fin de l’année, ce sont des «Casanovas» et «sérial tombeurs (euses)» qui en pâtissent lors des contrôles et examens. Qui sème le vent récolte la tempête……!!!

Fini les sorties à la plage, les virées nocturnes en boîtes, place à la rentrée des classes. Après 3 mois de loisirs et de farniente, l’ouvrage refait surface pour 9 mois. L’année scolaire est aussi une période où les tracasseries quotidiennes des parents d’élèves redoublent. En plus du coût de la scolarité, des inscriptions et fournitures, ils ont carrément du souci à se faire. Et pour cause, les procréateurs n’ont plus main mise sur leurs enfants, et ne contrôlent plus leurs allées et venues. Pendant ce temps, à l’école, les adolescents entre deux cours, aux détours d’un couloir se jaugent et se plaisent. En conclusion, les élèves se courtisent entre eux. Bien que l’école soit avant tout un lieu de transmission de savoir, elle favorise incontestablement la drague. Le compagnonnage et le mixage des deux sexes sauraient sans doute expliquer cet acoquinement. Filles et garçons s’y coudoient, dans la confiance ou la fraternité. Il y a de l’amour dans l’air. On va d’une salle à une autre, selon les cours de langues, de Mathématiques etc… Les donzelles repèrent les plus beaux «mecs» et les gars lorgnent les belles « nanas » aux formes les plus généreuses. Ils les évaluent, supputent entre amis de leurs chances de succès auprès de tels ou telles. Toutes sortes de subterfuges et de manèges sont mises en place pour bien ferrer sa proie. La chasse à l’homme (ou à la femme) est ouverte. Et tous les coups sont permis. Les élèves s’y donnent à fond, à un tel point que ces petites amourettes réussissent même parfois à prendre le dessus sur les études, le premier objectif de l’école. En somme, les élèves qui n’ont d’yeux qu’aux plans drague peuvent dire adieu à leurs chances de réussite scolaire. Toutefois il peut arriver à quelques rares exceptions que la drague n’entache en rien le niveau d’étude du potache. Il y en a qui arrive à assimiler les deux. En revanche, pour certains, c’est à coup sur, la reprise de la classe ou le fiasco aux examens.

La drague «buissonnière»

Au lycée Galandou Diouf, la rentrée se poursuit timidement. Avec la fête de Korité qui vient de passer, les lycéens ne sont pas encore dans le bain. Juste à l’entrée se tient une jolie demoiselle en pleine discussion avec une bande de garçons. Elle a l’air d’être au centre d’intérêt de la causerie. Entre petites tapes amicales par ci et par là, elle cligne des yeux et ne cesse de gesticuler à tort et à travers. Adja du petit nom qu’elle a bien voulu nous donner nous apprend qu’elle étudie dans ce lycée. «J’avoue que les cours n’ont pas encore commencé, mais je sors tous les jours de chez moi en prévenant que je venais ici. Ce n’est pas que je vais autre part mais je viens pour rencontrer mon copain avec qui j’étais dans la même classe l’année précédente. C’est une occasion pour moi de passer du temps avec lui, vu que mes parents sont naïfs, ils me croient sur parole», conclut-elle avec un air malicieux. Si pour Adja, l’école constitue un rendez-vous avec son amoureux, pour cette jeune fille cela constitue une échappatoire à la vigilance de ses parents jaloux. «Mon père et ma mère ne me laissent sortir que quand je dois me rendre aux cours. Et encore, ils vérifient point par point mon emploi du temps. Ainsi donc ma vie de jeune fille se résume, ici au lycée. Tous les petits copains que j’ai eus étudiaient ici» nous dit-elle. Du côté des garçons, la drague semble être un jeu ou un pari à gagner. Plus la collection de petites amies se fait importante, plus vous devenez quelqu’un. En tout état de cause, c’est le cas au Lycée mixte Maurice Delafosse pour pratiquement tous les adolescents mâles. «Plus on se comporte en Don juan, plus les filles nous apprécient» assure Pisco, un jeune homme à l’allure frivole. Stéphane, un beau jeune homme, les cheveux tressés en arrière, qui en ferait craquer plus d’une, a l’air moins convaincu que ses compagnons. D’après ses confidences, il fut un dragueur invétéré et ce jusqu’à l’année dernière où il a réalisé que cela ne le mènerait à rien. Après trois cuisants échecs dans trois classes différentes, il s’est résigné à bannir de sa vie la gent féminine. Du moins jusqu’à ce qu’il termine ses études. Il faut que jeunesse se fasse dit-on.Toutefois, le milieu scolaire est-il le lieu approprié. Il y a en a pour qui ça marche en tous cas. En revanche pour d’autres c’est un désastre. Esprits indolents s’abstenir…!

TÉMOIGNAGE D’UN MÉCANICIEN DON-JUAN DANS LE PASSÉ : «La drague m’a empêché d’étudier convenablement et de réussir dans ma vie»

Etudier ne rime pas toujours avec courtiser. Cette vérité, ce jeune homme qui a préféré garder l’anonymat l’a bien comprise. Ce jeune homme qui a grandi à présent, a passé l’âge des études et regrette amèrement de ne pas s’y être consacré au moment où il fallait. Aujourd’hui, il en paye les pots cassés. Il avait préféré se focaliser sur les rondeurs des jolies demoiselles, plutôt que sur ses études. Faute d’avoir échoué aux examens et de ne pouvoir faire les études supérieures qu’il souhaitait, ce monsieur plein d’amertume est devenu mécanicien. Et pourtant, ce n’est pas son choix, c’est parce qu’il n’a pas le choix.

«J’étais ce que les adolescents appellent aujourd’hui un «coof» ( beau mec) et en même temps un brillant élève. J’aspirais à devenir ingénieur en génie civil. C’était là toute ma passion depuis tout petit, avant que celle de la gent féminine me dévore à petit feu». C’est par là que ce monsieur a débuté son récit larmoyant. À peu près la trentaine, il donne l’impression d’en avoir plus. Son teint marron se voit à peine, sans doute à cause du cambouis des voitures qu’il répare pour gagner son pain. Et dire qu’il était bien parti pour réussir dans la vie. Issu d’une famille pour le moins aisé, il a étudié dans des écoles respectables et passait brillamment ses contrôles et examens. Son calvaire a commencé à partir de la quatrième, quand ses pulsions de mâle se sont signalées. «Je n’avais pas d’amis, si ce n’était mes cahiers et mes livres. Les filles me taquinaient souvent et me faisant des clins- d’œil. J’ai commencé à me sentir fier, et j’ai intégré un groupe de garçons qui était les plus respectés par les élèves. On s’accompagnait avec les plus belles filles de l’école. Ce fut le début de mon désarroi. Je n’avais plus le temps pour mes ouvrages, j’accusais de retard dans mes exercices. Mais le plus dramatique, c’est que je séchais les cours pour être avec les filles. Je faisais la pluie et le beau temps. Les demoiselles donnaient cher pour être à mes côtés». Certes si ce fut pour ce jeune homme, une période de succès auprès des donzelles, cela n’était pas le cas dans ses études. Sa capacité intellectuelle s’est muée en une obsession pour le sexe féminin. Et naturellement, il s’est peu à peu éloigné des études. Bien entendu, les filles ne sont pas la clé de la réussite. Il a ainsi redoublé sa quatrième. On pourrait croire que cela aurait pu être une source de motivation. Eh bien non! Il a continué de plus belle. L’année suivante il est passé en troisième de justesse. Nul n’est sans savoir que la troisième est la classe où on passe le brevet de fin d’études moyennes, mais lui, il semblait s’en taper complètement. Résultat, il a passé 3 fois le BFEM sans succès. Par la suite, il a abandonné l’école. Qu’est devenu aujourd’hui tout son succès, son triomphe auprès des filles? Sans doute que c’est enfoui au fond des capots de voiture, car il est devenu mécanicien. De surcroît aujourd’hui, c’est devenu le monde à l’envers. Car c’est lui qui court derrière les filles. Et sans… succès ! Pour dire que dans la vie, rien ne sert de courir, mais qu’il faut partir à point !!! Waawaw!!!

Le point de vue de Fallou Mbacké Diallo, professeur au lycée JF Kennedy : Apprendre et aimer, apprendre à aimer

D’un point de vue sociologique, la drague en milieu scolaire est un phénomène tout à fait naturel. Car, les élèves sont avant tout des êtres humains, éprouvant nécessairement des sentiments. Dont le plus prégnant, à leur âge, est celui de l’amour. Or, l’Ecole n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, mais aussi un cadre de rencontre, d’échanges, de compétitions et surtout de conquêtes. Et, parfois, de l’âme sœur. Cette situation favorise la naissance de sentiments, qui sont à l’origine du phénomène de la drague en milieu scolaire. Dont le développement s’explique par des facteurs tout aussi naturels. D’abord, les lycées et collèges sont fréquentés par des jeunes (filles et garçons) en âge de conquêtes et de découvertes. Leurs premiers pas dans l’univers de l’amour sont donc naturellement réalisés en milieu scolaire. Par la force de leurs sentiments, l’apprentissage scolaire se conjugue avec l’apprentissage de l’amour. Cette conjonction s’explique, d’une part, par le fait qu’en tant que jeunes, ils ont les mêmes tendances, les mêmes goûts, en somme, la même vision du monde, donc, de l’amour. Et d’autre part, par le fait qu’ils passent ensemble, plus de temps à l’école qu’en milieu familial. Sur un autre registre, le phénomène prend aujourd’hui une nouvelle ampleur, liée, entre autres, aux Ntic (Sms, mail…), mais aussi à la mode. Par quoi ils développent de nouvelles formes de conquête et de séduction. De ce point de vue, si le plus souvent, ce sont les garçons qui «draguent», il peut aussi arriver que les filles prennent l’initiative. Alors, les «cibles» sont les garçons «branchés» (attirance physique), ou les «cracks» (attirance intellectuelle). Mais si on envisage le phénomène sous l’angle de l’équilibre et de l’harmonie du milieu scolaire en tant qu’espace d’apprentissage, on ne peut manquer de noter des conflits divers et des rivalités de toutes sortes. Dont les manifestations peuvent parfois être violentes (règlements de comptes, disputes, commérages…). Par ailleurs, le phénomène peut être source d’échecs scolaires ou de perturbations psycho-affectives dont les conséquences sont incalculables sur le long terme. Mais aussi, dans certains cas, il peut constituer un facteur d’équilibre psychologique, déterminant dans la réussite scolaire. Si bien que certains couples de lycéens, se sont consolidés à l’Université. Pour être définitivement consacrés par des ménages heureux : harmonieux et équilibrés. Comme qui dirait qu’à l’école, on peut…apprendre et aimer, apprendre à aimer.

MARIA DOMINICA T.DIÉDHIOU & NDÈYE FATOU SECK



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