Des Imams venus de Dakar et de sa banlieue ont reçu, hier, à Guédiawaye, le président du groupe parlementaire «Libéral et Démocratique». A l'occasion, ces enturbannés, réputés proches du pouvoir, ont prononcé le sermon de la rupture avec Youssoupha Sarr et compagnie qu'ils considèrent comme des «imams par effraction». Une sortie musclée qui éloigne davantage Youssoupha Sarr et ses autres collègues, qui ont porté jusqu'ici les revendications, d'une audience au Palais. 

Hadiths et roulement de tam-tams  ont rythmé, hier, l’après-midi, à Guédiawaye. En effet, au moment où Doudou Wade était en conclave avec les membres de l’association des imams et oulémas du Sénégal présidée par Moustapha Guéye, dans la grande salle du Cdeps de Guédiawaye, le maire socialiste de Guédiawaye présidait une cérémonie de réception de matériel médical. Une volonté manifeste, dit-on, de torpiller la venue du président du groupe parlementaire libéral. D’ailleurs, la police, compte tenu de la proximité des deux manifestations, s’était déployée sur les lieux où était également stationné un car rempli d’éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi). Prévue initialement pour être un tête-à-tête entre Doudou Wade et les imams de Sam-Notaire, la rencontre a finalement enregistré la participation d'enturbannés venus de toute la région de Dakar. Au moins, une cinquantaine d’imams étaient présents dans la salle avec un seul objectif : porter le coup de grâce aux imams de Guédiawaye. Et Doudou Wade de préciser d’emblée : «Le rôle d’un imam n’est pas de participer à une marche, encore moins la diriger, car le lieu de fonction d’un imam c’est d’aller à la mosquée où de jouer, lors des grands rassemblements, un rôle de régulation. L’imamat de Youssoupha Sarr à un imamat par effraction». Et Doudou Wade d’enfoncer le clou en révélant que les imams qui seront reçus par le président Wade «feront forcément partie de l’association dirigée par Moustapha Guéye». Ce dernier, qui tenait sa revanche, après  avoir été humilié lors de la première rencontre entre parlementaires et imams de Guédiawaye, n'a pas fait dans la dentelle pour railler Youssoupha Sarr : «Un imam doit forcément passer par la traditionnelle école coranique. Un imam doit provenir de milieux pauvres, il ne doit pas mentir. Il doit maîtriser ce qu’il dit et se limiter à rappeler aux fidèles les principes de l'islam».