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Drame de Soumbédioune, manifs contre les délestages, répression des internes… : L’autorité de l’Etat mise à rude épreuve

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Drame de Soumbédioune, manifs contre les délestages, répression des internes… : L’autorité de l’Etat mise à rude épreuve
Le front social a été particulièrement mouvementé cette semaine. Partout au Sénégal, des violentes manifestations ont opposé les populations aux forces de l'ordre. De quoi donner du fil à retordre aux autorités.

Cette semaine restera comme l'une des plus éprouvantes pour les forces de l'ordre et le gouvernement. Dans beaucoup de localités, les populations se sont soulevées contre l'autorité pour diverses raisons, occasionnant des interventions, parfois musclées, des policiers. Toute la semaine, les nerfs des forces de l'ordre et du chef de gouvernement ont été mis à rude épreuve par les manifestants.

A Soumbédioune, les populations se sont révoltées contre le meurtre d'un jeune pêcheur. Dans la banlieue, des jeunes ont manifesté contre la délocalisation des sinistrés. Et enfin, à Mbour et Thiès, les populations ont exprimé leur courroux dans la rue contre les délestages intempestifs de l'électricité.

En tout début de semaine, on a assisté à une véritable Intifada entre les habitants de Soumbédioune, Gueule-Tapée et de la Médina. C'est le meurtre d'un jeune pêcheur de Soumbédioune, le lundi 5 juillet, par des agents du parc des Iles Madeleines qui a été à l'origine des émeutes. A l'annonce de la mort de Moustapha Sarr, les habitants de ces quartiers ont bloqué la corniche Ouest et brûlé des pneus. Il s’en est suivi des violentes échauffourées entre manifestants armés de pierres et les forces de l’ordre qui ont utilisé des grenades lacrymogènes pour disperser la foule en colère. Des dizaines de manifestants ont été blessés et plusieurs autres interpellés.

Le lendemain, les quartiers de Médina Gounass, Thiaroye Guinaw rail etc, se sont embrasés. C'est le projet de déguerpissement et de relogement des sinistrés de la banlieue à Sangalkam qui en a été le détonateur. Des centaines de sinistrés qui ont violemment manifesté contre la volonté du gouvernement de les faire quitter ces zones, ont mis à sac la mairie.

A Mbour, c’est le délestage, lors de la demi-finale Allemagne-Espagne, qui a mis le feu aux poudres. Mécontents de la coupure d'électricité lors dudit match, des jeunes ont saccagé l’agence de la Senelec, la mairie et le service départemental des impôts et domaines. Ils ont aussi brûlé des pneus et érigé des barricades sur la route nationale, empêchant ainsi toute circulation pendant plus de deux heures. Des heures durant, des dizaines de jeunes, armés de pierres se sont opposés aux forces de l'ordre. Ces dernières ont eu toutes les peines du monde pour contenir la furie des manifestants.

Considérée comme une ville rebelle, mais calme depuis des années, Thiès, la cité du Rail, n'a pas été épargnée par les violences de cette semaine. Arborant des foulards et des brassards rouges, ces habitants qui protestaient contre les coupures intempestives d’électricité et d’eau, ont la mis la ville sens dessus dessous.

Enfin, mercredi dernier, à l'hôpital Aristide Le Dantec, les éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi) de la police ont brutalement réprimé les médecins internes. Ces forces de l'ordre qui ont investi l'hôpital, ont violemment maté le mouvement d'humeur des médecins internes des hôpitaux à coups de grenades lacrymogènes et de matraques. On se souvient que ces médecins internes qui avaient bloqué, pendant des heures, l’entrée principale de l’hôpital, exigeaient l’augmentation de leur prise en charge et leur recrutement dans la Fonction publique à la fin de leurs études. Les violences de cette semaine ne se sont pas limitées à l'ouest du pays. D'autres localités ont également connu des affrontements entre les populations et les forces de l'ordre. C’est le cas à Ourossogui où les populations ont défié les agents de la sécurité publique. A l’instar des autres localités, cette bourgade de la région de Matam proteste contre les dysfonctionnements dans la distribution de l’électricité.



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