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ENQUÊTE - UNIVERSITÉS PUBLIQUES : Les difficultés de financement plombent le fonctionnement

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ENQUÊTE - UNIVERSITÉS PUBLIQUES : Les difficultés de financement plombent le fonctionnement

Le dernier trimestre de chaque année aura été l’un des plus difficiles pour les universités sénégalaises quant au règlement des salaires, voyages d’études des enseignants, etc. Au point que les syndicats d’enseignants n’hésitent pas à se braquer. La situation, en réalité, pose l’épineuse question du financement de nos universités, lequel est assuré à près de 100 % par l’Etat du Sénégal. Faut-il en rester là ? Sinon, comment régler cette question qui est en train de plomber les multiples efforts fournis par l’Etat, les responsables des universités et les partenaires ?

Des salaires difficilement payés dans le dernier trimestre de l’année depuis 2006, le ministre en charge du sous-secteur et les recteurs qui se démènent comme de beaux diables pour honorer les engagements vis-à-vis des enseignants (voyages d’études), difficultés à payer les prestataires. La liste des difficultés auxquelles font face nos universités publiques dans le dernier trimestre de l’année sont réelles et multiples. Un véritable casse-tête. A titre d’exemple, en septembre 2008, l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis a payé les salaires le 12 du mois, alors que « le salaire est exigible au-delà du 8 », explique le recteur, le Pr. Mary Teuw Niane.

A l’Ugb comme à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), depuis 2 à 3 ans, le règlement des voyages d’études des enseignants (ce qui leur permet d’être à niveau) ne s’est pas fait sans problème. Il a fallu une « véritable gymnastique » pour reprendre les propos d’un responsable de l’Ucad. Cette situation pose ainsi la lancinante question du financement de ces institutions qui, en réalité, ne tirent leurs principales ressources que de la subvention de l’Etat, comme il a été relevé au cours des journées de réflexion organisées par la Direction de l’enseignement supérieur (Des), les 09-10-11 mai 2008 à Saly (à 80 km de Dakar). Le séminaire s’inscrivait dans le cadre de l’amélioration de la qualité de l’Enseignement supérieur.

Gros efforts mais insuffisants de l’Etat

En effet, le diagnostic établi par l’atelier n°3, présidé par le Pr. Oumar Sock de l’Ecole supérieure polytechnique (Esp), est plus qu’explicite. « Les ressources financières des universités publiques du Sénégal proviennent quasi-exclusivement de la subvention de l’Etat », lit-on dans les conclusions de l’atelier, non sans noter les « risques » d’un tel phénomène. « Cette situation présente une contrainte majeure dans un contexte marqué par des restrictions budgétaires combinées à une augmentation de la demande à l’Enseignement supérieur résultant de la croissance démographique et de l’amélioration de l’accès au niveau de l’élémentaire et du moyen et secondaire », souligne le rapport. Par ailleurs, poursuit le rapport, comme dans la plupart des pays francophones d’Afrique subsaharienne, « les ressources publiques allouées à l’Enseignement supérieur sénégalais sont principalement destinées aux dépenses non académiques ». Par exemple, en 2008, « 95 % du budget de l’Ucad sont consacrés aux dépenses de personnel, principalement les salaires. Pour l’université de Ziguinchor, le taux est de 75 % ». Et dire que les statistiques du rectorat de l’Ucad révèlent que le budget de l’institution en 2008 était d’environ 20 milliards Fcfa. Cependant, un budget largement en-deçà du montant alloué aux allocations des étudiants (bourses et aides) évaluées, en 2007, à 22 milliards Fcfa. Or, de l’avis du médiateur ou Ombudsman de l’Ucad, le Pr. Babacar Diop dit « Buuba », « il faut au moins 23 milliards à l’Ucad pour un fonctionnement sans grandes difficultés ».

Même au sein de l’université, la répartition du budget pose problème. Selon la section Saes (Syndicat des enseignants) de la Faculté des Lettres et Sciences humaines (Flsh), Ebad et Cesti, malgré ses 26.000 étudiants en 2008, la faculté n’a reçu que 213.847.936 millions Fcfa contre 310.591.870 millions pour la faculté de Médecine, Pharmacie et Odonto-Stomatologie qui n’avait que 5.849 étudiants.

Quant à l’Ugb, « elle reçoit environ 3.061.000.000 Fcfa, alors qu’il faut 4.500.000.000 Fcfa pour un fonctionnement sans grands couacs. Pour atteindre ce montant, l’Etat doit mettre, chaque trimestre, à la disposition de l’Ugb, le ? de ce budget », confie le recteur Niane, demandant qu’on « éponge d’abord le gap ». « Ils (agents de l’Etat) ont fait une évaluation, le gap se situe entre 1,2 et 1,3 milliard. Mais tout est en stand by », ajoute le Pr. Niane. Du côté de Ziguinchor, le budget, en 2008, était de « 1 milliard francs Cfa. Or, il fallait 1 milliard 500 millions Fcfa », souligne le recteur, le Pr. Amadou Tidiane Bâ. D’ailleurs, même au plan global, malgré les multiples efforts, le pays n’a pas atteint le niveau requis des dépenses publiques d’éducation en pourcentage du Produit intérieur brut (Pib) pour l’atteinte de la scolarisation universelle, c’est-à-dire les 6%. « En 2006, elles sont à 4,8 % du Pib sur une projection de 5,57 %, bien que ce ratio place le Sénégal au-dessus de la moyenne des pays africains qui se situe à 2,8 % », révèle le Rapport national de la situation de l’éducation en 2007, publié par la Direction de la planification et de la réforme de l’éducation (Dpre) en mai 2008. Lequel relève un grand paradoxe. Notamment la volonté d’une montée en puissance des universités au moment où les principales ressources en éducation sont absorbées par l’élémentaire. « Le paradoxe est que, dans cette situation de raréfaction de ressources, au moment où l’on demande aux universités de monter en puissance, l’Enseignement élémentaire continue d’absorber les principales ressources de l’Education », lit-on dans le rapport. En effet, ce sous-secteur a absorbé la plus grande partie des dépenses récurrentes, respectivement : 42 % en 2004, 45,04 % en 2005 et 45,3 % en 2006. Pendant ce temps, la part du Supérieur continue de baisser. A titre d’exemple, le coût unitaire par étudiant qui était de 287 % en 2000 a fondu à 217 % en 2007. Cela suscite même l’inquiétude des planificateurs du ministère.

Budgets saucissonnés

« Aujourd’hui, ne devrions-nous pas nous interroger sur la pertinence de cette politique avec la création de nouvelles universités dont 3 ont démarré en 2006 ? », se demandent-ils, tant il est vrai que ces universités ont des besoins qui vont crescendo avec l’arrivée de plus en plus de bacheliers, l’Enseignement moyen et secondaire ayant été véritablement boosté. « Il nous faut des infrastructures et des terres (un site d’accueil). Nous n’avons hérité que d’anciennes écoles. D’ailleurs, je n’ai même pas de rectorat », dit, le recteur de l’université de Thiès, le Pr. Pape Ibra Samb.

Les budgets des universités, faut-il le rappeler, ne sont pas octroyés d’un seul coup. La subvention est saucissonnée, c’est-à-dire octroyée en 4 phases. « Parfois, on ne nous envoie que de quoi payer juste les salaires. Ce qui crée beaucoup de déséquilibres », affirme un recteur. Les contraintes budgétaires sont telles que l’Etat ne saurait verser d’un seul coup ces fortes sommes aux différentes universités publiques (aujourd’hui au nombre de 5). C’est pourquoi, en 1992-93, lors de la Concertation nationale sur l’Enseignement supérieur, il a été retenu le principe de « la trimestrialisation de la subvention », dit le recteur de l’Ugb. Le Pr. Niane d’expliquer que pour l’Ugb, jusqu’en 2004, le budget couvrait tout. En 2005, il a décidé d’une rallonge non budgétisée de 890 millions. Cela a alors créé un trou. Commence dès lors, en 2006, les difficultés à respecter régulièrement les engagements même salariaux qui ont connu une hausse substantielle. En 2007, c’est le dérèglement total. Aujourd’hui, le budget de l’Ugb est voté sur « 7 mois de salaire », se plaint le recteur. En réalité, dans toutes les universités, aucun budget ne permet de couvrir l’année. A l’Ucad, depuis 4 ans, le budget alloué couvre 9 mois nets (de janvier à septembre). Dès lors, on lui accorde, chaque mois, une rallonge de 1 milliard 300 millions Fcfa, soit environ 4 milliards pour les 3 mois restants de l’année (plus exactement 3 milliards 900 millions). « Cela ne sert qu’à payer uniquement les salaires », précise le responsable de la paie et de la fonction de service au rectorat, Hamdiatou Ly. Pire, se désole le recteur de Ziguinchor, le Pr. Bâ, le budget des universités ne tient pas compte des avancements par ancienneté, au choix, des promotions dues au passage d’une étape à une autre, etc. « Des éléments incompressibles », fait-il remarquer. De l’avis du recteur, « il faut des moyens financiers et matériels (infrastructures et équipements) pour former des produits de qualité ». Surtout que concernant le nombre d’étudiants, le Sénégal n’a pas encore atteint la norme Unesco qui est de 2 %, soit 230.000 étudiants. Des statistiques confirmées par Hamdiatou Ly. « Depuis 4 ans, la forte augmentation des salaires des enseignants ainsi que la création de postes d’agrégation par l’Etat se sont accompagnées d’une surcharge salariale non prise en compte par l’Etat. De même, l’intégration de la Fastef n’a pas été suivie de décaissement. C’est un manque à absolument compenser », a estimé M. Ly, affirmant que l’intégration de la Fastef a coûté à l’Ucad « environ 600 millions » et que « l’institution paie 1,3 milliard/mois de salaire ».

Entre faible participation et lourde prise en charge des étudiants

Les ressources internes sont composées de la subvention de l’Etat et des droits d’inscription et de la fonction de service. Mais, force est de constater que l’apport des droits d’inscription demeure très faible, tandis que la prise en charge de l’étudiant reste très élevée.

Une partie du budget des universités vient des inscriptions et de la fonction de service (ressources propres). Or, concernant les inscriptions, le séminaire de Saly a montré qu’il ressort de plusieurs enquêtes que « le Sénégal est le pays de la sous-région où ils sont les plus bas ». L’étudiant sénégalais ne payant que « 4.800 Fcfa, au moment où l’étranger débourse 150.000 dans les facultés et 300.000 dans les écoles et instituts ». A titre comparatif, l’étudiant camerounais paie « 50.000 Fcfa de droits d’inscription », confie la journaliste de « Mutations » (Cameroun), Dorine Ekwe.

D’un effectif de 60.086 en 2007-2008, les étudiants ne participeraient qu’à hauteur de 288.421.800 Fcfa. « Que représente une telle somme dans le fonctionnement de l’institution », se demande un enseignant, proposant le relèvement de la participation estudiantine, précisant que les étudiants ne sont nullement contre ce relèvement. « C’est la volonté politique qui ne suit pas », dit-il. Du côté des étudiants, on ne semble nullement contre la décision, mais le doute porte sur le montant. « D’ailleurs, il semble qu’on s’achemine vers une harmonisation des inscriptions dans l’espace Uemoa », confie Babacar Diop, ancien syndicaliste de la Flsh. Pendant ce temps, le supérieur privé enregistre des mensualités allant de 30.000 à plus de 100.000 Fcfa. Ce qui a semblé favoriser son développement. « En 2006/2007, l’Enseignement supérieur privé a concerné un effectif de 25.000 étudiants pour un chiffre d’affaires de 25 milliards Fcfa », montrent les statistiques de la Des. Des effectifs passés à environ « 30.000 étudiants en 2008 ».

L’autre frein du financement demeure sans conteste le poids important du social dans les budgets des universités. A en croire les participants au séminaire de Saly, dans le budget de l’Enseignement supérieur, « la part des dépenses à caractère social se situe entre 55 et 56 % », alors qu’elle n’est que de « 6 % en moyenne dans les pays asiatiques, 14 % dans l’Union européenne et 20 % en Afrique du Nord ». Dès lors, cette situation, malgré les efforts colossaux de l’Etat, place les universités « dans une situation d’asphyxie financière grosse de beaucoup de dangers ». En fait, concernant l’Ucad, cela peut être pesant. En 2008, pour une population qui devrait être, tout au plus 20.000 étudiants, l’institution en dénombre 60.086, « soit plus que la population de la ville de Mbacké (Centre du pays), dit le directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar, Ibrahima Guèye dit « Iba Guèye ». On y dénombre également 1.200 Personnels administratifs, techniques et de services (Pats), 1.143 enseignants titulaires et presque autant de vacataires. Aujourd’hui, l’Ucad compte 1.200 enseignants et dépassera les 70 000 étudiants. « Faire du social pour 56 % de cette population ne peut qu’aggraver un déficit déjà réel au moment où l’on manque de support didactique », souligne un enseignant de la faculté des Lettres.

Le social, dans nos universités, a un coût pour l’Etat. Le Sénégal ayant la particularité d’être le pays où tous les étudiants du public sont bénéficiaires d’une allocation (bourse variant entre 18.000 et 36.000 voire 60.000 pour le 3e cycle ou une aide annuelle de 60.000 Fcfa pour les locaux). A en croire le ministre, le Pr. Moustapha Sourang, « un étudiant de l’Ucad revient à près d’ 1 million Fcfa/an à l’Etat ». Ce que confirme le Rapport national sur la situation de l’éducation 2007 de la Dpre. « Le coût unitaire par élève reste très élevé au Sénégal quel que soit le niveau d’enseignement, comparé à quelques pays de l’espace Uemoa. Par exemple, en 2000, dans le Supérieur, il est de 287 % pour le Sénégal contre 126 % pour la Côte d’Ivoire, 154 % pour le Bénin et 215 % pour le Togo. Ainsi, on est passé de 946.852 en 2000 à 969.998 en 2007, soit un taux d’accroissement moyen annuel de 0,35 % ».

Si l’on se fie au fort taux de déperdition à l’Ucad, ce coût devrait être plus élevé. D’après le directeur de l’enseignement et de la réforme (Der) du rectorat, Abdoul Karim Ndoye, « le taux de réussite en première année de Droit n’est que de 10 % ». A l’Ugb, le coût unitaire de l’étudiant est de « 507.453 FCfa ». Un chiffre qui atteint, pour les Bac+4 (maîtrisards), 4.190.041 Fcfa du fait de la forte déperdition universitaire estimée à 49 % ». En fait, à l’Ugb, « seuls 51 % des étudiants arrivent à décrocher la maîtrise », indique-t-on du côté de Saint-Louis

DIVERSIFICATION DU FINANCEMENT : Ces sources porteuses peu exploitées

Il est vrai que le rôle de l’Etat reste essentiel dans le financement public de l’Enseignement supérieur. Mais, cela ne saurait perdurer. Car, le financement public est une forme d’investissement qui, par la force des choses, n’est profitable qu’à long terme.

La recommandation de l’atelier de Saly est nette : l’Etat doit accorder un volume de subvention à la hauteur de ses ambitions en matière de formation, en tenant compte annuellement de l’inflation, de l’avancement au grade et à l’échelon des personnels. L’atelier demande également la poursuite du processus de l’apurement des arriérés ; la prise en compte, dans la subvention, de tout accord conclu avec les syndicats ou de toute augmentation de salaire décidée par l’Etat ; un accroissement de la subvention de l’Etat aux universités par la révision de la clé de répartition du budget de fonctionnement.

Il est vrai que la mise en œuvre du Pdef 2000-2010 a inversé la clé de répartition de ce budget en faveur de l’élémentaire et du secondaire. Pourtant, avec l’investissement massif consenti au niveau du Moyen et du Secondaire, le nombre de bacheliers augmente en moyenne de « 40.000 par année » même si c’est la moitié qui arrive à décrocher le sésame. D’où la nécessité de revoir la répartition du budget de fonctionnement entre les différents sous-secteurs, estiment les enseignants. Surtout que, précise le Pr. Amadou Tidiane Bâ, « les universités sont des établissements publics dont l’essentiel du financement doit être assuré par l’Etat ».

Augmenter les droits d’inscription

Pour nombre d’acteurs de l’Enseignement supérieur public, les droits d’inscription comme l’implication de la société sont des « mines peu exploitées, alors qu’ils demeurent très porteuses ». C’est pourquoi l’atelier de Saly a recommandé leur conformité à l’évolution des différents facteurs concourant à la formation des étudiants. Il a alors proposé le relèvement provisoire de ces droits « à 15.000 F dès octobre 2008 (ce qui n’a point été fait) ». Cette orientation peut se traduire par « l’instauration de droits d’inscription pédagogique alimentant exclusivement les dépenses pédagogiques avec l’implication des étudiants dans le processus de collecte de reversement, d’utilisation et d’évaluation ».

Toutefois, « cela doit s’accompagner par l’élaboration d’une stratégie de communication et de concertation à l’endroit des étudiants et de leurs structures », pense-t-on du côté des séminaristes.

Pour le recteur de Ziguinchor, « il faut nécessairement relever les droits d’inscription qui constituent un bon gisement peu exploité ». Proposant « 25.000 Fcfa », il rappelle que même dans les collèges et lycées, les élèves paient entre « 10.000 et 15.000 Fcfa ». Mieux, « ces mêmes étudiants ne rechignent pas à payer de fortes sommes dans les écoles d’enseignement privé supérieur, avec parfois des diplômes sujets à caution », renchérit un enseignant.

Implication de la société

L’implication des collectivités locales est à rendre effective, l’éducation étant une compétence transférée. Même si, comme l’indique le rapport de l’atelier de Saly, « le principe et le montant de ces subventions sont à négocier avec les maires et les présidents des conseils régionaux des régions administratives où sont implantés les Centres universitaires régionaux (Cur) et les universités ». L’université se doit aussi de solliciter la participation de la société. Notamment la contribution volontaire des entreprises privées locales, la domiciliation de la formation continue en priorité à la structure d’Enseignement supérieur local, la contribution des alumni, la création et le développement des fondations.

S’y ajoute que les universités peuvent tirer une manne financière de la fonction de service et de la coopération.



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