Dans certains quartiers de Dakar ou de Thiès, les enseignes de fast-food, souvent franchisées ou locales, attirent une clientèle jeune, urbaine, mobile. Les réseaux sociaux y contribuent, tout comme l’essor des plateformes de livraison. Ce mode de consommation, plus rapide, plus standardisé, s’inscrit dans de nouveaux rythmes de vie et de nouvelles références visuelles.
Mais cette dynamique, bien réelle, reste limitée dans son étendue sociale et géographique. Elle ne doit pas masquer une réalité beaucoup plus massive?: la cuisine traditionnelle, domestique, reste centrale dans les pratiques alimentaires de l’écrasante majorité des Sénégalais. Ne serait-ce que parce que les plats faits maison coûtent moins cher, nourrissent plus de personnes, et mobilisent un savoir-faire encore largement transmis au quotidien.
Le "thiéboudienne", le "yassa", le "mbaxal" ou le "soupe kandia" continuent d’être cuisinés, vendus, partagés dans les familles, sur les marchés, dans les cantines scolaires. La transmission culinaire se fait par l’oral, par la pratique, et reste un pilier invisible de la résilience culturelle.
Ce qui se joue, donc, ce n’est pas une substitution, mais une cohabitation inégale. Certains codes globaux s’installent dans des espaces ciblés, vitrines climatisées, menus bilingues, packaging jetable, pendant que les cuisines familiales continuent de produire l’essentiel, loin des projecteurs.
Il serait prématuré de parler de basculement. Mais il n’est pas inutile de documenter cette petite poussée du fast-food comme un indicateur de transformation des modes de vie d’une fraction de la population, qui regarde le monde, mais mange encore chez elle. Pour le moment.
Commentaires (1)
Genrou article yii mobax, so khiffè walla sonne liire ko et ta la conscience tranquil. Thiebou djeune
Le Thiebou Djeune est irremplaçable ! c'est le 2 ème meilleur plat au monde, derrière le Soupe Kandja
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