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ENTRETIEN AVEC ABY NDOUR REVIENT SUR SON INCIDENT AVEC WALF: « Je demande pardon à Sidy Lamine et au groupe Walf »

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ENTRETIEN AVEC ABY NDOUR REVIENT SUR SON INCIDENT AVEC WALF: « Je demande pardon à Sidy Lamine et au groupe Walf »

6 ans après la sortie de son dernier album, la chanteuse Aby Ndour pré­pare une nouvelle production dont le single Jaam ak salam est déjà disponible. Cette sensibilisation sur la paix est un cri du coeur d'une jeune artiste qui appelle à la concorde. Dans cet entretien qu'elle nous a accordé dans son foyer sis à Sacré-Coeur, la petite soeur de Youssou Ndour revient sur les raisons qui font qu'elle ne cartonne pas comme certaines jeunes chanteuses. Mme Faye dit pourquoi elle n'entre pas dans le jeu de «larbinisme» qui mine le show-biz. Non sans revenir, «avec un esprit de dépassement» sur l'incident qui opposa la famille Ndour au «pionnier de la presse africaine», il y a quelques années. Mieux, en toute humilité, Aby Ndour demande pardon à Sidy Lamine Niasse. La socialiste invétérée en a pro­fité pour réitérer son engagement et sa fidélité au Parti socialiste (Ps). Mieux, l'artiste révèle que son leader, Ousmane Tanor Dieng, sera le 4e président de la République du Sénégal en 2012. Entretien.

Walf Grand-Place : Cela fait 6 ans que vous avez disparu de la scène. C'est quoi votre actualité musicale ?

Aby Ndour : Je suis en train de préparer un produit avec Prince Arts dont le single est déjà prêt. Je ne veux pas avancer de date. Mais, l'album sera disponible sur le marché dès avril pro­chain. Depuis que j'ai ouvert un atelier de couture, les mélomanes pensent que j'ai abandonné la musique pour le stylisme. Ce qui n'est pas le cas. je me suis simplement inscrite dans une dynamique de diversification de mes activités comme cela se fait ailleurs, aux Etats-unis par exemple où l'on voit des artistes comme Jay Z, Beyonce lancer des lignes de vêtements ou de cosmétiques. Et chez les sportifs de haut niveau, c'est devenu une pratique courante. Donc, pourquoi pas moi au Sénégal. N'empêche, je suis née artiste et je le resterais. `

Peut-on avoir une idée des thèmes développés dans cet album ?

Déjà le single s'intitule Jaam ak salam. J'y aborde les difficultés socia­les en exhortant les citoyens à la sauve­garde de la concorde. Je chante aussi l'amour, les enfants, les relations interconfessionnelles. Je demande aux Sénégalais de se donner la main afin que la paix tant magnifiée sous nos cieux soit préservée. Je précise qu'au­delà de la sensibilisation sur la paix, ce sera une époustouflante production.

Parlant de sensibilisation, pour­quoi vous avez choisi de chanter la paix ?

Parce que j'ai peur pour ce pays. Depuis quelques années, nous som­mes dans une certaine incertitude à cause de la tension sociale. Qu'on le dise ou pas, nous craignons tous que le pire se produise. Si nos enfants sortent, on n'est pas tranquille tant qu'ils ne sont pas revenus. Donc, les leaders d'opinion que sont les artistes doivent s'élever pour poser le débat puisqu'ils ont la chance d'être écoutés. Une manière de montrer aux politiques et autres citoyens que nous avons peur.

D'aucuns estimeront peut-être que vous sautez sur cette crise sociale pour relancer votre carrière musi­cale ?

Du tout. Ma carrière n'a jamais été à l'arrêt. Je me suis simplement fixée une ligne de conduite. J'ai un plan de carrière artistique que je déroule avec toute la rigueur et le professionnalisme requis. Quand je suis rentrée des Etats-Unis en 2004, j’ai sorti une production.

Ce n'est pas le fait de sortir un produit qui me pose problème. En moins d'un mois, je peux écrire et réaliser une belle production. Mais, sortir pour faire quoi ? Je veux que les quelques personnes qui me suivent soient satis­faites de mon travail. Je sais ce que je dois faire et je le fais de façon zen sans pression aucune, sans tambours ni trompette, pour emprunter cette expression. Ce n'est vraiment pas une question de relance, non du tout.

Pourquoi vous peinez à percer dans la musique. N'est-ce pas à cause de l'ombre de votre grand frère, Youssou Ndour ?

Non du tout. Dieu a fait que je sois issue d'une grande famille d'artistes et cela comporte des avantages et des inconvénients. Mais au delà de cet état de fait, si percer dans la musique signi­fie être reconnu dans sa profession, je pense l'être. Puisque mon dernier album avait été, par exemple, consa­cré meilleur album de l'année par des professionnels locaux connus pour leur exigence dans la création musi­cale avant que je ne sois nominée aux Koras Awards à Durban dans la catégo­rie meilleure artiste féminine de l'Afrique de l'Ouest. Mieux, cet album m'a permis d'être coptée dans un programme de suivi artistique d'une très grande maison de production européenne. Je vis de mon art, dans des conditions - Maachallah- optima­les avec un mari hyper, vraiment hyper gentil et d'une incroyable sim­plicité. Moi, je ne fais pas du Yobaléma avec mon frère Youssou Ndour. Mon père insiste toujours pour que chacun dans son domaine d'activité compte d'abord sur ses propres forces. Ensuite, tout est question de chance, de destin. Dieu merci, je n'envie personne ni matériellement ni moralement. C'est dommage, dans ce pays ceux qui en font le moins parlent le plus. Or, ils devraient prendre exemple sur un Ismaila Lô qui fait des choses remar­quables à l'international sans pour autant vous fatiguer dans vos rédac­tions. Je suis, par contre, très fière que des artistes locaux, de par leur talent d'abord, arrivent à éclore à travers le travail de production de notre label que Ngoné et Ibou dirigent avec brio et courage. En ce qui me concerne, je ne mets pas la pression sur eux pour bénéficier d'une production ou d'une promotion spéciale. Ils savent là ou je veux aller et comment je compte m'y rendre. Et c'est le plus important. Tout le reste n'est que conjecture.

Mais pourquoi vous ne pouvez pas cartonner comme Viviane par exem­ple ? Où se trouve la difficulté ?

(Rires) Écoutez, moi je ne m'inscris pas dans une logique de concurrence avec qui que ce soit. Cela dit, je pense vous avoir répondu plus haut que je suis dans une dynamique autre. Vous savez, mon mari vient de l'industrie musicale européenne, il a travaillé à la mise en place de grosses plateformcs musicales parmi les plus réputées d'Europe, et là je parle sous le contrôle de mon frère Youssou. Donc, nous connaissons parfaitement comment contourner les difficultés si difficultés il y a. Tout va très bien Maach’Allah. Je n’ai, encore une fois, aucune difficulté.

Ce n’est pas donc votre nom de famille qui vous a porté préjudice ?

Je reviens au destin. C'est vrai que si vous êtes la soeur d'une star comme Youssou Ndour, ce n'est pas facile d'évoluer dans le show-biz. Puisque les niveaux d'exigence et d'attente du public sont décuplés, mais bon il y a aussi des pratiques de larbinisme qui ont cours dans le milieu musical auquel je n'adhère pas. Aussi, je ne fais pas les yeux doux à qui que ce soit pour qu'il mette mes produits, ni lui donner de l'argent. Même si je suis consciente que je ne fais pas un n'importe quoi. Je sais ce que je dis.

Vous faites allusion à qui ?

Non, je ne veux pas polémiquer. Mais, vous savez ce que je veux dire.

Pour revenir à l'album Jaam ak salam, ne craignez-vous pas d'investir le terrain glissant des politiciens ?

Jaam ak Salam n'est pas seulement adressé aux politiciens. On a peur des kidnappings, des meurtres. Pour vous expliquer que le morceau ne s'adresse exclusivement pas qu'aux hommes politiques.

Vous avez toujours soutenu que Thione Seck est votre chanteur pré­féré. Que sont devenus vos rapports ?

Effectivement, nos relations sont toujours excellentes. Demain samedi (Ndlr : l'entretien a été réalisé ven­dredi dernier), je serais à la soirée de gala de Thione pour représenter Youssou. Même si à cause d'une obli­gation, je ne serais pas en mesure d'as­sister à toute la soirée.

Vous avez joué un rôle qui a abouti à la réconciliation entre Youssou...

(Elle coupe) Je n'y ai joué aucun rôle. Je ne suis pas une avocate.

Pourtant on a l'impression que c'est vous qui les avez réconciliés ?

Je ne peux pas réconcilier deux pères de famille âgés tous de plus de cinquante ans. Je n'ai jamais vu de problème entre eux. Thione est mon grand frère. Quant à Youssou, je ne peux dire la nature de nos relations, pour vous dire comment nous sommes liés. Mapenda Seck et ma grande soeur Ndèye Seynabou Ndour ont été mariés. S'ils avaient un enfant, ce dernier serait aujourd'hui adulte. Thione, je l'adore. Ce que Thione et You ont fait est de leur devoir.

Est-ce que vous suivez toujours les relations entre les deux après leur réconciliation à Bercy ?

(Rires) Vous insistez sur le fait que c'est moi qui les ai réunis. Mais, je n'ai pas à suivre leurs relations puisqu'elles sont bonnes.

Prince Art vous a produit. Thione avait demandé que Jololi produise son frère Ousmane Seck. Ce qui n'a pas été fait. Qu'est-ce qui s'est passé ?

Je passe plus de temps aux États-­Unis qu'au Sénégal. Je n'avais pas cette information. C'est vous qui me l'ap­prenez.

Vous vous êtes reconvertie au sty­lisme. Il se susurre que vos modèles ne sont pas à la portée des goorgorlu ?

Qui voulez-vous que je sois. Ma mère est issue de Tivaouane et mon père qui est originaire de Poufoune a toujours évolué dans le fer forgé au vil­lage artisanal de Soumbédioune. Pour vous dire que l'enfant de la vendeuse de tamarin peut venir acheter chez moi. Ceux qui disent que mes prix sont chers ne sont pas venus vers moi. Mes modèles sont à la portée de toutes les bourses, je ne suis ni plus chère ni moins chère que les autres. Seulement, je fais un travail de création artistique que j’essaie de valoriser.

Un incident vous avait opposé à des personnes du groupe Wal fadjri dont le président directeur général, Sidy Lamine Niasse. Quel souvenir gardez-vous de cela ?

Là, j'apporte une petite précision. Aucun incident ne m'a jamais opposé personnellement à Sidy Lamine Niasse. Cela dit, comme j'ai sorti un album qui parle de Jaam ak salam et qu'on est en 2010, avançons. Je demande pardon aux gens de Wal fadjri. De Sidy Lamine à son vigile, que tout le monde me pardonne. J'en pro­fite pour le féliciter parce qu'il fait du bon boulot et quoi qu'on puisse direr c'est un pionnier de la presse, je dirai de la presse africaine.

Quel souvenir vous gardez de cela ?

Je ne veux pas revenir en arrière puisque raconter un incident revient à remuer le couteau dans une plaie cica­trisée. Si les agents de Wal fadjri m'ont vexé ou si c'est moi qui les ai choqués, Aby Ndour, fille de Ndèye Sokhna et d'Elimane et chérie d'Amadou Faye leur demande encore une fois pardon.

Avez-vous revu ceux avec qui vous aviez eu cet incident ?

Non !Mais je redis pardon à tout le groupe. Et j'en profite pour dire à Sidy Lamine déwenati.

En 2007, vous souteniez que vous rêviez de faire défiler Karim Wade, Aïssata Tall Sall et Abdourahim Agne. Où en êtes-vous ?

Effectivement ! Mais entre 2007 et 2010, beaucoup de choses se sont pas­sées. Les gens ont changé de même que leurs idéologies. On va laisser tom­ber le défilé et leur envoyer chacun un Cd de Jaam ak Salam. Le défilé n'est plus d'actualité. Je les inviterai à la cérémonie de lancement à laquelle je convie tous les hommes épris de paix.

Vos relations avec les socialistes ?

Je suis née dans le socialisme. Mon cœur est vert. Khalifa Sall est le maire de Dakar. Ce n'est que le début. En 2012, si Dieu le veut, Tanor Dieng sera le président de la République du Sénégal. C’est moi qui vous le dis. Je ne suis pas politicienne. Je ne sais pas le faire. Je suis socialiste et je voterais toujours pour eux. Depuis que je vote, ma carte est verte. J'ai des amis socia­listes. Je l'assume. Je ne cache pas mon appartenance politique. Si j'étais avec le Pds (Ndlr : Parti démocratique sénégalais), je n'aurais pas de honte à le dire, au contraire je ne raserai pas les murs. Pour vous dire que je resterai toujours socialiste. Le jour où il ne res­tera qu'un seul électeur pour le Ps eh bien, ce sera moi. Mon mari lui est très, très à gauche. Mais bon à chacun ses convictions. L'essentiel est que l'on se retrouve autour des mêmes valeurs.

Et si votre frère, Youssou Ndour descendait dans l'arène politique ?

(Rires) Ne me confronter pas à un dilemme. Laisser Youssou faire sa musique et faire plaisir à ses fans.

Vous habillez des artistes ?

A part Youssou, non. C’est le seul, sinon pour le reste, je peux mettre en valeur mes créations parce que je fais des clips comme eux. Je n'offre à aucun chanteur mes modèles pour une soi-disant publicité. Il m'arrive souvent de le faire, mais dans un cadre purement amical.

Vous dites que vous êtes Mme Faye. Quelle position occupez-vous ?

Je suis Awo (première épouse). Mais la porte est ouverte. Seulement, j'avertis que c'est une lionne qui trône au portail.

Et comment faites-vous avec les jeunes filles puisque vous soutenez, que vous avez un mari charmant. Vous ne vous êtes jamais battue ?

J'ai de la personnalité, vous aussi. Je ne me bats jamais. Quant au défar bamu bax (prendre soin de son homme), je l'ai dépassé.

L'actualité, c'est aussi le blocage de la télé de Youssou Ndour. Quel regard portez-vous sur ce dossier ?

Je trouve vraiment dommage pour le Sénégal que l'on arrive à tout politiser, les péripéties de Tfm je les ai vécues doublement, en tant que soeur de Youssou, mais aussi du fait que mon mari Amadou a énormément travaillé sur ce projet et quand je vois toute la débauche d'énergie mise sur ce projet et que l'appareil d'Etat tente de faire capoter, je trouve que c'est triste. Il n'a jamais été question pour Youssou de faire cette télé pour s'attaquer à l'appareil d'Etat. Ceux qui racontent cela au président lui disent des contrevérités. C'est encore plus dommage quand je vois que les acteurs de l'audiovisuel mondial ont choisi notre pays pour abriter leur rencontre annuelle, le Discop et qu'au même moment, on interdit à un digne fils du pays de mettre en place son canal. C'est décevant pour mon pays. Mais sooner or later (tôt ou tard, ndlr), Tfm ouvrira ses portes. Beaucoup de gens demandent à Youssou de délocaliser le projet. Mais il n'ira nulle part; il restera ici puisque fi sunu dëk la. Tfm verra le jour, ici au Sénégal et les Ndour appelleront Fallou Dieng pour qu'il nous chante Maana et on dansera à notre manière pour le Sénégal.

Ndèye Awa LO
Source Walf Grand Place 



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