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[Reportage] Erosion côtière : Déni et révélations surprenantes à Djiffer

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[Reportage] Erosion côtière : Déni et révélations surprenantes à Djiffer
Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux a replacé ce village de pêcheurs au centre des attentions. Seneweb s’y est rendu, et la "réalité" racontée par les habitants ne confirme pas forcément l'argument de l’érosion côtière. Reportage.



Pour atteindre cette zone reculée située au sud de Palmarin, un trajet d'une heure trente en voiture est nécessaire. Après un voyage sur une route parfaitement bitumée, nous arrivons au garage de Djiffer. Pendant cette période de vacances, de nombreux départs sont enregistrés. À l'instar des autres régions du Sénégal, le « 7 places » est le moyen de transport privilégié par les voyageurs. Sur place, nous rencontrons Souleymane Thiaw, coordonnateur des acteurs de la pêche dans la commune de Palmarin, qui a accepté d'être notre guide pour la journée et nous invite à le suivre au cœur du village. Constatant nos équipements et conscients de notre fonction de journaliste, un homme nous lance au loin : « on ne court aucun danger ici ». Le décor est planté.




Une réputation ancrée dans la pêche



Djiffer doit principalement sa réputation à la pêche. Le village approvisionne en poissons plusieurs localités telles que Dakar, Touba, Kaolack et Fatick. Cette renommée est immédiatement perceptible grâce aux odeurs et aux scènes qui se déroulent sous nos yeux : des forgerons fabriquant ou réparant des pièges à mollusques, des femmes fumant du poisson, des montagnes de coquillages et des pirogues revenant de la mer. Il ne serait pas exagéré de dire que Djiffer vit de la mer.



Sur la vidéo virale : « Nous avons toujours vécu ce genre de situation à Djiffer »



Depuis quelques jours, la localité fait parler d'elle sur les réseaux sociaux. Une vidéo montrant un léger effondrement d’une bande de terre, sous les regards inquiets de quelques habitants, a relancé le débat sur l’érosion côtière au Sénégal. Aussi surprenante que puisse être cette scène, elle ne constitue pas un phénomène nouveau dans le village et semble presque banale. « Nous avons toujours vécu ce genre de situation à Djiffer. Avec la saison des pluies, le bras de mer gagne en volume, provoquant ce genre de spectacle. Une fois, l'eau avait tellement augmenté qu'elle atteignait la mosquée là-bas (en montrant du doigt l'édifice) », explique Souleymane Thiaw, tout en s'insurgeant contre les commentaires des internautes sur ce phénomène. « Les gens doivent venir chercher l’information à la source et cesser de parler d’érosion côtière à propos de cette affaire. Djiffer a toujours connu cette situation », martèle-t-il.



Une digue pour contrer l'érosion



Depuis la plage, on peut apercevoir au loin les îles de Niodior et de Dionewar. Jadis, nous confie notre interlocuteur, il était possible de se rendre sur ces territoires à pied. Mais en 1987, une violente tempête a créé cette séparation qui ne cesse de s’agrandir année après année. Pour tenter de stopper cette progression, un marabout a décidé d’agir. Sur une distance de plus de 200 mètres, une digue a été érigée par Mouhamadou Lamine Gaye. « Il l’a construite avec ses propres moyens sans l’aide de l’État. D’ailleurs, lors de la construction de cette digue, de nombreux ouvriers ont été victimes d’accidents parfois graves », relate Souleymane Thiaw. Bien que louable, cette initiative reste insuffisante. Les villageois espèrent voir cette digue prolongée dans un futur proche.



Des besoins primaires non satisfaits



La richesse en ressources halieutiques de Djiffer contraste avec le manque de certains besoins primaires comme l’accès à l’eau potable. Outre les puits, les villageois sont obligés de débourser 250 à 300 Fcfa pour chaque bidon d'eau. Le village est aussi connu comme point de départ des pirogues pour l’émigration clandestine. « Le dernier départ enregistré a eu lieu le jour de la Tamkharit (Achoura) », nous confie Souleymane Thiaw, ajoutant que les jeunes de l’agglomération ne sont pas trop concernés par ce phénomène. Il révèle que les candidats à ce périple volent souvent les embarcations des pêcheurs de Djiffer, lesquelles ne sont pas adéquates pour ces voyages à haut risque.






3 Commentaires

  1. Auteur

    En Juillet, 2024 (12:22 PM)
    "les 7 places" ! haha ces épaves qui ne roulent qu'au Sénégal, pauvre pays des épaves !!!!
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  2. Auteur

    Bathie

    En Juillet, 2024 (13:09 PM)
    Si le volume d'eau augmente, et que le passage est étroite et sablonneux, il y'a forcément érosion . Vous parlez du même phénomène même si c'est pas nouveau.

    Avant d'écrire et d'aller à Djifere, en tant que journaliste vous auriez dû vous document sur la rupture de la pointe de Sangomar.

    C'est à partir de cette rupture que Djifere est devenu installé...

    Documentée vous avant vos reportage!!
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    • Auteur

      Reply_author

      En Juillet, 2024 (16:01 PM)
      Je confirme. Il s’agit bel et bien d’érosion. Ceux qui sont chargés des prendre des mesures d’adaptation ont échoué. Et c’est eux même qui influencent la presse . Il faut agir c’est mieux
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    • Auteur

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      En Juillet, 2024 (16:01 PM)
      Je confirme. Il s’agit bel et bien d’érosion. Ceux qui sont chargés des prendre des mesures d’adaptation ont échoué. Et c’est eux même qui influencent la presse . Il faut agir c’est mieux
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      En Juillet, 2024 (16:01 PM)
      Je confirme. Il s’agit bel et bien d’érosion. Ceux qui sont chargés des prendre des mesures d’adaptation ont échoué. Et c’est eux même qui influencent la presse . Il faut agir c’est mieux
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      En Juillet, 2024 (16:01 PM)
      Je confirme. Il s’agit bel et bien d’érosion. Ceux qui sont chargés des prendre des mesures d’adaptation ont échoué. Et c’est eux même qui influencent la presse . Il faut agir c’est mieux
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      En Juillet, 2024 (16:01 PM)
      Je confirme. Il s’agit bel et bien d’érosion. Ceux qui sont chargés des prendre des mesures d’adaptation ont échoué. Et c’est eux même qui influencent la presse . Il faut agir c’est mieux
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    Auteur

    En Juillet, 2024 (16:38 PM)
    L’érosion côtière est mesurée par des photos satellites depuis des décennies. Ce n’est pas la presse ou les habitants de Djifer qui décrètent l’existence de ce phénomène mondial. Le Sénégal n’y échappe pas. De GuetNdar, de la langue de Barbarie aux côtés du Fleuve Casamance, l’érosion côtière est une réalité
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