ESCROQUERIE ET USURPATION D’IDENTITÉ : Un Imam à Hamo 4 menacé de poursuites judiciaires

Comme ce fut le cas avec le jeune Tanzanien Sheikhou Sharifou, des musulmans Sénégalais, notamment ceux de la Tarikha Tidiania, allaient continuer à dérouler le tapis rouge pour Ibrahima Aïdara. L’homme a trompé tout son monde en s’incrustant dans la lignée des descendants de Cheikh Ahmed Tidiane Shérif. Aucune famille religieuse au Sénégal n’a été épargnée par cet homme doté d’une rare structure verbale. Et comme au Sénégal on cultive une admiration certaine pour les grandes figures de l’Islam et leurs descendants, l’imposteur a su dérouler son mode opératoire sans éveiller un quelconque soupçon. Parmi les victimes d’Ibrahima Aïdara, on peut recenser le professeur Amadou Tall, auteur de plusieurs ouvrages coraniques, qui a été certainement perdu pour son amour pour les dignes fils de l’illustre fondateur de la Tarikha Tidiania. Mais, si Ibrahima Aïdara avait fini de fasciner nombre de Sénégalais abusés, sa démarche a agacé les descendants de Cheikh Ahmed Tidiane Chérif établis au Sénégal.

C’est ainsi que des investigations sur les motivations profondes d’Ibrahima Aïdara ont été menées sur l’ensemble du territoire national. Au terme de ses investigations, de fidèles musulmans n’ont pas manqué de hausser le ton en découvrant qu’Ibrahima Aïdara, d’ethnie peul et originaire de la Gambie, a toujours bénéficié d’un réseau de complicité logé dans des cercles proches des grandes familles religieuses pour les escroquer.

Dès qu’il a été alerté des agissements de l’imposteur, Chérif Tidjani Loubir, Moukaddam de la Grande Zaouïa de Fès au Maroc, s’est fendu d’une lettre -dont nous détenons copie- pour mettre les Sénégalais en garde et inviter à la prudence les familles religieuses de Touba et Tivaouane qui ont été infiltrées par Ibrahima Aïdara. En plus de cette mise en garde, des poursuites judiciaires seront déclenchées, selon Chérif Ali Haydar Tidiani, petit-fils de Seydina Cheikh Ahmed Tidiane Chérif. À Hamo 4, nous avons vainement essayé de rencontrer Ibrahima Aïdara qui, nous a-t-on soufflé, «a reconnu sa faute et tente désespérément de s’éviter un séjour en prison».