Après moult promesses non tenues, les 2 000 travailleurs de l’ex-Sotrac comptent observer, à nouveau, une grève de la faim, si l’Etat ne leur paie pas leurs droits qui s’élèvent à 7 milliards de francs Cfa d’ici quelques jours.
«Regardez-moi ! Vous allez penser que suis allé à la retraite. Oh que non! Je suis seulement accablé par des problèmes qui me rendent, en apparence, vieux.» Ces paroles qui sont, on ne peut plus saisissantes, sont de Babacar Ndir, un des responsables syndicaux des ex-agents de la défunte Société de transport du Cap-Vert (Sotrac) qui ont tenu, hier, une conférence de presse, à la Maison des travailleurs Iba Ndiaye Dadjy pour réclamer «le paiement immédiat» de leurs droits qui s’élèvent, disent-ils, à 7 milliards de francs Cfa. Tête chenue, visage ridé, lunettes myopes bien fixées sur le nez, ce quinquagénaire ne trouve, apparemment, plus les mots pour exprimer «le calvaire» qu’il vit depuis la dissolution de leur société, il y a dix ans. Une souffrance qui se lisait, aussi, aisément sur le visage de ses collègues, qui ont pris d’assaut la salle de conférences du siège de la Confédération des syndicats autonome (Csa), une centrale syndicale à laquelle ils sont affiliés.
En effet, selon Mamadou Doumbouya, porte-parole de l’Intersyndicale des travailleurs de l’ex-Sotrac, «il y a un dilatoire de la part du gouvernement qui promet de convoquer le portefeuille». «Pendant ce temps, les gens meurent de faim ou doivent régler leur loyer», s’écrie M. Doumbouya qui rappelle : «Depuis la grève de faim des travailleurs (…) et des interventions qui s’en sont suivies, des promesses de régler définitivement cette situation avaient été faites et même des rencontres avaient été entamées.» Lesquelles rencontres n’ont pas abouti à grand-chose puisque, à en croire Mbaye Guèye, secrétaire général de l’Intersyndicale, à l’issue de ces dites rencontres, le Premier ministre Hadjibou Soumaré avait proposé aux 2 000 pères de famille, une enveloppe de 4 milliards de francs Cfa au lieu des 7 initialement prévus. «Mais, nous ne voulons pas des 4 milliards», rejette M. Guèye.
Et, si l’Etat ne réagit pas, d’ici quelques jours, pour le paiement des indemnités spéciales, des dommages et intérêts, entre autres revendications, les travailleurs de l’ex-Sotrac sont déterminés à observer, à nouveau, une grève de la faim. «On n ‘a plus rien à perdre maintenant. On ne meurt qu’une seule fois», lance Babacar Ndir, qui renchérit, dépité : «On ne peut pas refuser de nous payer notre argent alors qu’on dépense des milliards pour l’Oci. Tous les jours, des gens prient pour la réussite du sommet. Et nous qui avons travaillé toute notre vie ?»
En outre, certains travailleurs ont déploré la division notée en leur sein, qui fragilise leur mouvement.
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