Exécution de condamnés à mort en Gambie : Saliou Niang sauvé de justesse

Le réchauffement des relations diplomatiques entre le Sénégal et la Gambie a eu le mérite de sauver une vie : celle du jeune Saliou Niang, un des 39 détenus dans les couloirs de la mort de la prison de Miles 2.

La famille Niang du village de Mouïté Gandiol, situé dans la région de Saint-Louis, peut pousser un ouf de soulagement. Le jeune Saliou Niang ne sera plus exécuté en Gambie, comme l’on été, le 5 août passé, ses compatriotes, Tabara Samb et Djibril Bâ.La révélation a été faite hier, par le garde des sceaux, ministre de la justice, Aminata Touré, sur les ondes de la Rfm. Une délégation du président Gambien a été reçue par le président de la République Macky Sall pour une réconciliation de nos deux pays condamnés à vivre ensemble. Sauver le détenu sénégalais Saliou Niang par la « grâce » a été une des conditions posées par Dakar, a indiqué le ministre de la justice, Aminata Touré. Il faut dire que chaque partie a fait des efforts pour remettre à zéro le compteur des relations diplomatiques sénégalo-gambiennes.

 Macky Sall a d’abord nommé Babacar Diagne, ancien Directeur de la RTS, ambassadeur du Sénégal en Gambie, avant que son homologue, Yahya Jammeh, ne dépêche, la semaine dernière, une forte délégation comptant ses plus proches collaborateurs dans la capitale sénégalaise. Quoi qu’il en soit, ce dégel sonne comme un vœu exaucé pour la mère de Saliou Niang, Mme Arame Diop. Cette dernière parlait ainsi dans les colonnes de la livraison du PAYS, datée du 8 août 2012 : « On a listé 17 prisonniers. Et Saliou est du groupe, du fait qu’il est en détention. Pourtant, depuis qu’on l’a arrêté, je m’en remettais toujours à Dieu, en gardant espoir qu’il allait être libéré un jour où l’autre, ou que Yaya Jammeh allait le gracier. J’ai le cœur meurtri quand je vais en Gambie et je suis en colère. Qu’on m’amène Saliou au Sénégal, parce qu’il n’habite pas en Gambie. Je demande à Macky Sall de m’aider, si Yaya Jammeh ne veut pas lui accorder la clémence. J’ai eu très mal au cœur, quand j’ai appris la décision. Je ne sentais plus mes pieds. Je croyais que le ciel allait me tomber sur la tête. Depuis lors, les gens viennent ici pour partager la douleur avec moi. J’ai rendu grâce à Dieu, quand j’ai écouté le discours du président Macky Sall à sa descente d’avion en provenance de l’Afrique Sud. Il m’a soulagée et je l’encourage dans sa mission. Je prie pour lui».

ABDOUL AZIZ SECK