Faux et usage de faux Alassane Ndoye, le président des syndicalistes des transporteurs arrêté par la gendarmerie

Attiré par la coïncidence de deux voitures portant le même numéro d’immatriculation, le commandant de la brigade de gendarmerie de la zone franche industrielle de Dakar procédera à une enquête. Ayant découvert qu’il avait affaire à un faussaire, il décidera d’intervenir. Mais, à sa grande surprise, c’est le chef du syndicat des transporteurs urbains du Sénégal qu’il épinglera. Ce dernier juste revenu d’une bataille à la frontière malienne, est épinglé et déféré hier.

Le milieu informel des transporteurs urbains et le Syndicat National des Travailleurs du Sénégal, dirigé par Mody Guiro, vient de subir un grand coup. En effet, hier vers les coups de onze heures, conduit dans une fourgonnette, en compagnie de plusieurs délinquants et autres malfaiteurs, M. Alassane Ndoye Mapathé, le président des Syndicats des transporteurs urbains du Sénégal, a été remis au procureur de la République pour répondre du délit de faux et usage de faux, défaut d’assurance et de visite technique. Il est actuellement incarcéré au commissariat central. Il fait l’objet d’un retour de parquet. Il devra attendre lundi prochain pour repasser devant le procureur. Pour rappel, l’homme a été le chef et le principal organisateur du blocus organisé les semaines dernières par les transporteurs sénégalais et Maliens à Kidira. Ce blocus avait conduit à la fermeture de la frontière entre le Sénégal et le Mali. Parti d’une banale altercation entre un chauffeur sénégalais et un policier malien, le blocus a conduit à la perte de plusieurs millions de nos francs pour les deux pays. Pour la partie malienne, le chauffeur aurait manqué de respect à l’agent de police dans l’exercice des ses fonctions. Et pour les chauffeurs, le policier aurait abusé de son pouvoir. Cette situation d’impasse a conduit à l’arrestation du chauffeur sénégalais et ce dernier, dans l’attente d’être fixé sur son sort, dort toujours en prison à Kayes. Pour obliger la partie malienne à libérer ce chauffeur, les transporteurs sénégalais, conduit par Alassane Ndoye Mapathé, avait, grâce au soutien de leurs collègues maliens, réussi à bloquer la frontière durant plusieurs jours, malgré les tractations faites par les autorités des deux pays. D’ailleurs, en visite au Sénégal, les Maliens avaient tapé durement sur la table, reprochant à l’Etat du Sénégal d’être trop passif avec les transporteurs, au point que ces derniers se croient capables de décider de la fermeture d’une frontière internationale. Au moment où il partait pour cette histoire, le syndicaliste était déjà, depuis longtemps, dans le collimateur des gendarmes. Du moins, dans le viseur de l’adjudant Cheikh Mbacké Fall, commandant de la brigade de la zone franche industrielle de Dakar, qui a découvert la fausseté de la plaque minéralogique de la voiture du célèbre syndicaliste. De couleur verte, cette voiture Opel immatriculée DK 1234 Z était toujours laissée par son propriétaire devant la brigade. Ayant remarqué un véhicule garé tous les soirs devant sa brigade, le commandant, par flair de gendarme, avait pris le temps de graver le numéro de la plaque minéralogique dans sa tête. Et, en visite à Mbour, il remarquera le même numéro sur une autre voiture. Comme la série Taliba de Opel garée de la gendarmerie, la voiture qui a le même numéro est une Nissan verte qui fait le taxi clando sur la petite côte, demandera de l’aide au service des transports terrestres pour comprendre qui, du propriétaire de Dakar et celui de Mbour, est faussaire. Il apprendra que ce numéro est dévolu à une Nissan, un clando, et celle-ci se trouve actuellement à Mbour. Ayant compris qu’il avait le faussaire sous le bras, l’adjudant Cheikh Mbacké Fall attendra le lendemain de cette découverte pour entrer en contact avec l’homme au moment où, ce dernier est venu chercher sa voiture. Né en 1953 à Diender, l’homme qui habite toujours le même village qui l’a vu naître abandonnait tous les soirs sa voiture à Mbao et rejoignait sa maison à bord des transports en communs. Interpellé sur le propriétaire de la voiture, l’homme surpris de se voir questionner par le pandore lui rappelle qu’il est " de la maison ". Se voulant plus explicite, il exhibe son identité et sa carte de visite. A la demande des papiers administratifs afférents à la voiture, Alassane Ndoye soutiendra les avoir, certainement, laissé dans le la paperasse qu’il a chez lui. Ferme et ayant découvert qu’il a affaire à un faussaire, le commandant l’invitera à aller chercher les papiers. Mais, après une semaine d’attente, l’homme, revenu de la frontière malienne, se rendra à la brigade pour avouer au commandant la triste vérité. Il est immédiatement arrêté et mis en cellule pour le délit de faux et usage de faux qui lui vaut son passage devant le procureur.