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Femmes sénégalaises et l'or : un tandem à prix ...d'or

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Femmes sénégalaises et l'or : un tandem à prix ...d'or

Entre la sénégalaise et l’or, c’est une éternelle histoire d’amour. En effet, ce n’est pas une nouveauté de dire que les femmes sénégalaises raffolent de bijoux. Eh oui, partie intégrante de l’arsenal de séduction depuis la nuit des temps, les bijoux constituent un allié de taille pour agrémenter une tenue et rehausser la beauté d’une femme. Les sénégalaises, en fine expertes, le savent et ne lésinent pas sur les moyens pour se payer des parures de rêves. En argent, plaqué ou tout simplement en or, les parures continuent leur vertigineuse ascension. Mais dans ce lot, l’or, véritable symbole de richesse et de bien-être social tient encore et toujours le haut du pavé. Malgré la dèche qui sévit sous nos tropiques.

Une parure en or! Quelle femme n’a pas rêvé un jour d’en avoir une en sa possession. Les femmes sénégalaises aiment s’entourer d’artifices de beauté. Mais, dèche oblige, la plupart se contente de bijoux en argent ou encore de bijoux en pacotille. D’autres, plus nanties et moins «concernées» par les rigueurs économiques, penchent plutôt pour des artifices plus luxueux et plus onéreux comme les parures en or. Elles n’hésitent pas à se parer d’or de la tête aux pieds. Certaines en possèdent en grand nombre. Elles les portent au cou, aux oreilles, à la taille, aux bras, aux chevilles… Plus qu'un accessoire de beauté et de séduction, les bijoux en or symbolisent souvent la classe sociale et sont signe de prestige. Certaines femmes s’en procurent «insolemment» signe de voyez-moi ou pour faire tape-à-l’œil et ils sont arborés uniquement pour l'ostentation. Il s'agit d'accessoires de mode. D’autres par contre les achètent lors de grandes occasions (mariages, baptêmes…) pour se parer d’abord, mais ensuite, pour en faire une épargne pour «boucher les trous» en cas de vaches maigres. Petit tour au centre ville de Dakar pour en voir le cœur net.

Au bon scintillement des yeux
Douze heures à l’avenue André Peytavin, en plein cœur de Dakar. On se croirait dans une fourmilière humaine. Tellement la ville est grouillante de monde. Les voitures vont et viennent dans une cacophonie indescriptible. Les étals installés çà et là proposent divers articles à d’hypothétiques clients. Fin du mois oblige, les poches des citadins sont à sec. On se sent presque agressé par les sollicitations des vendeurs à la sauvette. Tellement, ils vous oppressent et vous harcèlent avec leurs produits. Et sous cette chaleur d’étuve, les nerfs ont vite faits d’être chauffés à bloc. Un capharnaüm grand format qui dénote d’avec le calme presque Olympien qui règne à l’intérieur de la «Touba Bijouterie». Montres, bracelets et bagues cohabitent aisément avec les chaînes, les gourmettes et les boucles d’oreille en or et en argent. Dans un décor enchanteur qui laisse deviner qu’ici, les bijoux ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Tout en scintillement et cliquetis! Khadim Thiam, le gérant nous explique : «notre clientèle est majoritairement composée de femmes âgées entre 20 et 50 ans. Les hommes aussi viennent de temps à autre mais juste pour faire des cadeaux à leurs femmes ou dulcinées». Avec cette période de crise où tous les prix sont revus à la hausse, Khadim ne se plaint pas trop. «En fait, nous arrivons tant bien que mal à écouler nos produits. Mais, nous notons un grand rush durant les périodes de grandes vacances et de fêtes comme la fin de l’année». Principalement spécialisé dans la fabrication de bijoux en or 18 carats, Khadim fait du tout. Des bagues aux imposantes parures comme de celles que portent souvent les grandes divas de la musique sénégalaises et de la société de la jet-set. Sans oublier les boucles d’oreilles, les chaînes, les gourmettes, les chaînettes pour reins et les chevillières. Hausse des prix oblige, le prix de l’or au grammage, pour faire «in» suit aussi la vertigineuse ascension. «Le gramme nous revient entre 12000 à 13000 Fcfa» explique Khadim et «même malgré ce prix, on trouve toujours preneur». Que vous préfériez l’or, l’argent ou les fausses pierres, que vous portiez des parures, des bagues ou des boucles d’oreilles, que vous soyez fidèle aux ornements chargés ou au contraire adepte du dénuement et de la sobriété, il existe forcément un bijou fait pour vous. Pour preuve, rendez-vous du côté de «Lallou Ourouss», un marché spécialisé dans la vente de bijoux en or, là-bas, vous trouverez du tout et les vendeurs se frottent les mains. «Tout marche à merveille et comme vous pouvez le constater, ma boutique ne désemplit pas» nous confie M. Dia, un bijoutier.

Vous avez dit ostentation…
Au Sénégal, porter de l’or et en abondance surtout est un signe de prestige et de rang social. Nombreuses sont les femmes qui déboursent des sommes colossales pour se procurer ces artifices de beauté. Le plus souvent, plus par souci du «voyez-moi» que par nécessité. Elles en portent à gogo. Insolemment. Comme pour narguer le pauvre «goorgoolu». Cela ne surprend plus d’ailleurs. Et si vous avez des doutes, lorgnez du côté de nos divas de la musique. Qui ne se privent pas pour se parer d’or des cheveux…aux pieds. Pour faire «in» mais aussi en signe d’opulence. Et pour la plupart, ce sont les pontes de la Républiques ou simplement des hauts d’en haut de la société qui les offrent en signe de reconnaissance ou de satisfaction à leurs «guéwel» quand ils chantent leurs louanges. Rendez-vous à Sorano pour une soirée anniversaire et vous en aurez des hauts le cœur. Tellement l’or coule à flot. Si ce n’est pas du côté des divas, ce sont des citoyens ordinaires qui entrent dans la valse de l’ostentation. Lors des baptêmes et mariages, l’or circule comme une marchandise banale pour faire bonne impression et «marquer le coup». Comme nous le confirme cette «djongoma» rencontrée au hasard de nos pérégrinations. Aminata Sall de son nom nous explique : «c’est très important dans nos cérémonies d’offrir de l’or en signe de téranga. Quand par exemple, on vous dit que vous êtes la marraine d’une fille qui doit se marier («le ndéyélé»), tu es obligé d’assurer en lui offrant au minimum une parure en or. Quitte à t’en sortir endetté après coup. Mais bon, on est au Sénégal, «té thieur dafay matt (il faut se monter à la hauteur)». Certaine poussent carrément le superflu jusqu’à aller emprunter des parures chez leur bijoutier attitré. M. Dia, bijoutier à «Lallou Ourouss ne nous contredira pas. «J’ai des clientes qui parfois ont un baptême ou un mariage et n’ont pas suffisamment de moyens pour se procurer une parure. Donc, je leur propose un marché. Elles empruntent de l’argent, paient une parure sous forme de location et après la cérémonie, je leur rachète la parure au même prix que je la leur ai vendue et le tour est joué. Ni vu, ni connu» confie t-il. Mais qu’arrive t-il en cas de perte? La réponse sonne comme une évidence, «je garde l’argent. C’est simple. Car ce qu’elle dépose ici, c’est comme une garantie» conclut-il. Fichtre alors! Que ne sont-elles pas prêtes à faire pour se faire voir? Mais bon, ainsi va la société «sunugalienne». A chaque matin, ces nouvelles surprises!

Posséder de l’or, une épargne sure
Par contre, pour d’autres, posséder de l’or est un excellent moyen d’épargne. Signe d’apparat à l’externe, l’or, en abondance, est aussi un «compte en banque» sûr. Beaucoup de femme se le procurent pour rehausser leur tenue et assurer du cliquant à leur apparat, mais en réalité, dès que les difficultés pointent le bout du nez, elles n’hésitent pas à s’en défaire pour satisfaire un besoin urgent (comme faire bouillir la marmite ou payer une dette). Astou Ndiaye, commerçante de son état, est bien placée pour nous le confirmer. «Il m’arrive souvent de voyager et parfois de faire face à des créances que je ne peux pas toujours honorer. Dans ce cas, je paie avec mes parures ou je les refourgue à un bijoutier en échange d’espèces sonnantes et trébuchantes. Et après, si je rentre dans mes fonds, soit, je les récupère, soit, j’en achète d’autres». Khadim Thiam, bijoutier ne la contredira pas. «Dès fois, je reçois des clientes qui viennent procéder à un échange. De l’argent contre leur parure. Et l’échange se fait en fonction du grammage et de la qualité du bijou. Certaines viennent récupérer leur dû quand elles en ont les moyens, d’autres par contre s’en démettent carrément. Mais au finish, on finit toujours par les écouler ou à les faire fondre pour en faire d’autres bijoux. Car quelle que soit sa durée de vie, l’or est une valeur sure et marche à coup sûr.» Comme quoi, avec l’or «amoul pertement (on gagne à tous les coups)». Mais, attention mesdames, faites gaffe au clinquant et au scintillement car, tout ce qui brille n’est pas forcément de l’or. A bon entendeur… 



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