Fièvre Ebola : La menace du virus au menu d’un Crd à Louga

Contre la fièvre Ebola, il n'existe aucun vaccin ni traitement. Le Comité régional de développement (Crd) tenu, hier, à Louga est pertinent, parce qu’il a mis l’accent sur la prévention, seul moyen de lutte contre la propagation de l’épidémie. Très contagieuse et mortelle dans 90 % des cas, la fièvre hémorragique à virus Ebola a déjà fait 101 décès sur 157 cas suspects en Guinée. Six cas suspects au Liberia, deux en Sierra Leone et récemment six autres cas non confirmés au Mali. 

Alors, le Sénégal est-il menacé par le foudroyant virus ? Oui, a répondu, hier, le colonel Mame Demba Sy, médecin-chef de la région de Louga. « Nous ne sommes pas à l’abri avec la mobilité des populations favorisée par la porosité de nos frontières », a expliqué le médecin-chef de région qui prenait part au Crd spécialement consacré à la menace de la fièvre Ebola. Sous la présidence de Ousmane Niang, gouverneur adjoint, chargé des affaires administratives, cette rencontre a permis au colonel Sy de parler du virus Ebola, pourquoi ce nom, présentation du virus, la chaîne de transmission et les symptômes. « Le virus Ebola s’introduit dans la population humaine après un contact étroit avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques d’animaux infectés ». Il a aussi et surtout rappelé les comportements à adopter devant un cas suspect. « Il n'existe ni vaccin, ni traitement contre le virus Ebola. 

Le seul moyen de lutter contre la propagation de l'épidémie est la prévention », a conclu le médecin-chef de région qui a invité les structures sanitaires à prendre toutes les dispositions face à d’éventuels cas suspects. Abondant dans le même sens, les participants ont tous insisté sur la nécessité d’élaborer des plans de sensibilisation et de communication. Un dispositif préventionnel régional est annoncé. Les radios seront sollicitées. Les « Badianou Gokh » aussi. Une façon d’impliquer tout le monde dans la prévention. Les services d’Hygiène, des Eaux et Forêts, de l’Elevage (vétérinaires), les écoles et les collectivités locales ont été interpellés. « Cette maladie ne doit pas seulement être une affaire du ministère de la Santé. Tout le monde doit participer si nous voulons gagner cette bataille de la prévention », a souligné l’adjoint au gouverneur qui a demandé aux imams de la région d’axer leurs sermons de vendredi autour de cette « fièvre qui frappe aux portes du Sénégal ». « Nous comptons beaucoup sur les imams qui ont un grand rôle à jouer dans l’information et la sensibilisation des populations », a insisté Ousmane Niang qui a recommandé aussi un encadrement des cérémonies religieuses. L’idée est de renforcer les mesures d’hygiène : laver bien les aliments, les mains avec de l’eau, du savon et une désinfection par solution hydro-alcoolique.