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FLAMBEE DU PRIX DU LOYER : Les locataires dans tous leurs états

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FLAMBEE DU PRIX DU LOYER : Les locataires dans tous leurs états

Les prix de loyer ont atteint la côte d’alerte à Dakar depuis quelques années. Dans les quartiers comme Castors, Grand Yoff, une chambre est louée à 25.000 FCfa ou 30.000 Fcfa, alors que dans les quartiers résidentiels, une chambre peut revenir à 50.000 FCfa. Dans ces mêmes quartiers, on trouve des appartements de 150.000 FCfa ou 200.000 FCfa. Le plus grave, c’est que les coûts de loyers continuent de grimper au détriment de l’écrasante majorité des Dakarois. Partout, les locataires expriment leur désarroi.

Le quartier de Grand Yoff ne s’est pas complètement réveillé, ce mercredi 6 août. Ce n’est pas encre les ballets incessants des habitants. Seules les femmes se dirigent vers le marché. Près d’un arbre, non loin de la deuxième grande mosquée, trois blanchisseurs sont à l’œuvre dans une chambrette leur revenant à 20.000 FCfa à la fin du mois. Devant leur atelier se trouve Ngalène Gnabally, un homme barbu et de teint noir. Ngalène habite Dakar depuis les années 70. Il parle avec amertume de cette augmentation implacable du prix du loyer à Dakar au cours de ces deux dernières décennies. « J’habitais le quartier Niarry Tally vers les années 70. Je payais 300 F Cfa la chambre. Aujourd’hui, le loyer est exorbitant », se désole Ngalène Gnabally qui vit actuellement aux Hlm 1, dans la maison familiale, villa n° 304. Dans la foulée, il relève d’autres contradictions : « je ne comprends pas comment on peut payer 20.000 FCfa ou 25.000 FCfa pour une chambrette, alors que le propriétaire ne paie pas l’impôt ». En remontant la route qui passe devant l’arène Adrien Senghor, on croise Marcel Diompy, professeur au Lycée Maurice Delafosse. Il a l’air pressé. L’enseignant prend son temps pour répondre à nos questions sur le loyer à Dakar. Cela montre ô combien le sujet l’intéresse et le préoccupe. « Les prix des loyers ont connu une hausse vertigineuse. On est passé d’une chambre à 10.000 Fcfa, en 1998, à 20.000 FCfa ou 25.000 FCfa de nos jours », regrette-t-il.

La création d’une police de contrôle souhaitée

Il ne se limite pas à exprimer ses plaintes et ses inquiétudes. Le professeur met le doigt sur les causes de la flambée de la location. « Les propriétaires des maisons et l’Etat sont responsables de la flambée du loyer. Les propriétaires des maisons fixent les prix comme ils veulent. Les locataires sont à la merci des propriétaires des maisons et des courtiers qui font monter les enchères. L’Etat est aussi responsable de cette situation parce que ne n’ayant pris aucune mesure. Au Burkina Faso, ce n’est pas les propriétaires des maisons qui fixent les prix ; il y a une police de l’habitat qui fait un contrôle strict pour le respect des règlements en vigueur. Il nous faut une police de contrôle des prix du loyer au Sénégal », argumente le professeur.

Devant une quincaillerie située à l’autre côté de la route, Ousmane Dasylva lit le numéro d’un journal. Le bonhomme, comme le professeur, n’apprécie pas les tarifs des propriétaires des maisons. Le loyer, s’exclame-t-il, est élevé. Ibrahima Sané, un septuagénaire aux cheveux couleur sel et poivre prend l’air devant une maison sise sur la route de la pharmacie Jeddha. Cet homme originaire de la Casamance se laisse envahir par des souvenirs remontant aux premières années de son arrivée à Dakar. « Lorsque je suis arrivé à Dakar, toute cette zone était une forêt. Nous payions 1000 FCfa la chambre. En ce moment, il faisait bon vivre à Dakar », se souvient-il. « Aujourd’hui, il faut payer au minimum entre 15.000 FCfa et 20.000 F Cfa », se désole notre interlocuteur. Non loin de lui, une grand-place est en ébullition. On parle à haute voix sous la hutte. On frappe les pions sur le damier. Les deux adversaires sont concentrés. Ils ont les yeux rivés sur leur sujet. Seul Mamadou Dièye, propriétaire de la maison, est accroché à nos interpellations jusqu’au moment où il soutient : « Il n’y a pas de chambre qui coûte 25.0000 F Cfa dans une maison à étage ». C’est la phrase qui fait déborder le vase. Tous les autres se mêlent à la discussion. « Il y a belle et bien des chambres qui coûtent 20.000 à 25.000 FCfa dans des maisons à ardoise », défendent ses autres camarades assis sur la natte. « Le loyer, c’est un véritable problème à Dakar », se contente de dire un vigile spectateur du jeu de dame. Un des joueurs se lève et nous conduit dans sa chambre pour laisser parler son cœur à propos des augmentations arbitraires du coût du loyer. « Je payais 12.000 F Cfa la chambre en 1983. Je débourse actuellement 25.000 FCfa. Les propriétaires augmentent le loyer. Il faut que les autorités régulent le secteur de l’habitat », plaide Léon Diouf, locataire à Grand Yoff Taïba.

La rue A de Castors est en pleine effervescence. De part et d’autre de cette voie jalonnée par les ateliers de mécaniciens, les ouvriers et autres marchands luttent pour gagner leur vie à la sueur de leur front, sous les rayons incandescents du soleil. Djiby Fall, lui, est sous un arbre devant l’atelier d’un menuisier. Assis sur une planche, le sac en bandoulière, cet originaire de Thiès, établi à Dakar et à Castors depuis 1970, se désole de cette hausse incontrôlée du coût du loyer. A la différence des autres, le Thiessois situe les responsabilités. « L’augmentation du loyer est due à l’absence de contrôle du gouvernement, mais aussi et surtout à l’attitude de certains locataires qui acceptent tout ce que leur proposent les propriétaires de maison. Si vous pouvez supporter et que vous n’avez pas le choix, ce dernier ne fera que fixer des prix exorbitants », a laissé entendre Djiby Fall. Talla Mbengue ne cache pas son indignation par rapport au laisser-aller qui prévaut dans certains secteurs socio-économiques du Sénégal. « Pour trouver des maisons, on donne des cautions de trois mois. Après, il faudra payer tous les mois 25.000 FCfa ou 30.000 FCfa. Cela est exorbitant. Il y a une absence des contrôleurs économiques sur le bâtiment, le foncier, les denrées alimentaires. Il faut que des contrôleurs fixent des prix de loyers », clame Talla Mbengue.

Les prix surréalistes dans les quartiers résidentiels

Si dans les quartiers populaires comme Grand Yoff, Grand Dakar, Parcelles assainies, les prix de loyers varient entre 20.000 à 25.000 francs Cfa voire 35.000 FCfa par chambre et par mois. Dans les quartiers résidentiels, le montant du loyer a doublé et même triplé. Dans la cité des Maristes où nous nous sommes rendus, c’est le désarroi total chez les locataires. Trouvé devant la porte de la maison où il loge depuis neuf mois, Ousmane Fall, de petite taille, avoue comme plusieurs locataires interrogés que la location est chère à Dakar. « Je paie chaque mois 50.000 FCfa pour une petite chambre. Ce n’est pas normal, mais nous n’avons pas le choix, parce que nous avons choisi d’habiter dans un lieu paisible », déclare M. Fall. Mansour Niang débourse chaque mois 165.000 francs Cfa pour son appartement de deux chambres et un salon. Il trouve excessif les prix dans le secteur de la location immobilière à Dakar et invite les autorités étatiques à trouver une solution à ce qu’il appelle la crise de l’habitat à Dakar. « S’il n’y avait pas de crise, une chambre n’aurait pas coûté 50.000 FCfa. Il faut qu’on nous aide parce qu’en plus de la location, il y a des denrées de première nécessité qui continuent de grever le budget des pères de famille », se désole Mansour Niang. A quelques centimètres, Bamba Sow, âgé d’une cinquantaine d’années se confie. « J’ai trois chambres et un salon. Je paie chaque mois 200.000 FCfa par mois », informe notre interlocuteur. Un montant mensuel à payer qui ne l’indigne pas du tout. « Je trouve ces sommes normales parce que le coût des travaux et les matériels pour construire des maisons sans compter les prix des terrains sont chers. Les propriétaires de maisons ont raison d’augmenter. C’est la loi du marché, tout est cher », a souligné Bamba Sow sous les regards de ses deux filles.

Certains Sénégalais interrogés estiment que si la location est chère à Dakar, cela est dû en partie aux étrangers qui déboursent de fortes sommes pour prendre en location une chambre. Ousmane Fall n’est pas de cet avis. « Ce n’est pas nous qui demandons aux propriétaires de maisons de fixer leurs prix. Nous sommes tous victimes de l’augmentation des prix du loyer à Dakar et nous nous débrouillons comme tout le monde ».

M. Fall souhaite, comme tous les Dakarois, que les propriétaires de maisons soient raisonnables sur les prix de location des maisons. En attendant que solution soit trouvée à cette épineuse question, c’est la souffrance totale au sein de la population dakaroise.

Spéculation des prix en ville La banlieue, lieu de refuge

La flambée des prix dans les quartiers avoisinant le centre ville et dans les Parcelles assainies ont entraîné des flux migratoires vers la banlieue où les tarifs sont à la portée de l’essentiel des populations.

Pour se rendre à Yeumbeul, par voiture, on est obligé de suivre le fil interminable des cars-rapides qui se suivent. Toutes les rues secondaires se rétrécissent au fur et à mesure qu’on fonce entre les maisons disposées pêle-mêle, de Pikine Icotaf jusqu’à Yeumbeul. La route est un tunnel fumeux. Après plusieurs heures de route, on descend à la Maison des femmes de Yeumbeul. Sur la rocade menant vers le poste de Santé de Yeumbeul sud, on croise Cheikh Tidiane Sarr, vêtu d’un grand boubou rose. L’homme se dirige d’un pas lourd vers la route Tally Diallo. Depuis trois ans, il fait partie des habitants de ce quartier populeux, aux habitats dispersés. Cheikh Tidiane a déménagé à Yeumbeul pour s’acquitter régulièrement de son loyer. « J’habitais Grand Yoff. Là-bas, je payais 25.000 FCfa la chambre. Ici, la chambre me revient à 12.000 FCFA. C’est le coût cher du loyer à Grand Yoff et dans certains quartiers proches de Dakar qui m’a poussé à venir m’installer ici », confie le bonhomme. Le quartier est populeux. Mais, on vit en harmonie. Comme l’atteste les longues salutations entre certaines personnes installées devant leur maison et les passants. En aval de la pénétrante du poste de santé de Yeumbeul, et dans un bas-fond, les enfants jouent au football. Les femmes puisent de l’eau à la borne fontaine. Ahmadou Badiane sort d’une ruelle avec son sac. L’homme de forte corpulence habite ce quartier depuis 12 ans. Ce n’est pas un locataire. Il est témoin oculaire de l’arrivée des flux migratoires à Yeumbeul Sud.

« Je vis dans la maison familiale. Mais, les familles déménagent des autres quartiers comme Grand Dakar, Grand Yoff, la Médina et les Parcelles assainies pour venir louer à Yeumbeul. Mais attention ! Ici aussi, les prix commencent à monter », confie Ahmadou Badiane. Sur la partie la plus élevée de ce quartier, un imposant immeuble se distingue par sa couleur et sa devanture carrelée. Il luit sous l’effet des rayons du soleil. Il a reçu, depuis un mois, des locataires venus de Thiaroye. Les nouveaux venus ont trouvé des chambres à des prix abordables. « Nous avons pris deux chambres et un salon pour un prix raisonnable de 70.000 francs Cfa par mois », se félicite Mor Diagne. Plus loin, nous croisons Moussa Seck, un homme de taille moyenne qui habite dans une maison familiale où une partie est donnée aux locataires. Selon lui, les locataires payent chacun 10.000 FCfa par mois, y compris l’eau et l’électricité. D’autres ont préféré tout simplement construire une maison dans la banlieue pour se débarrasser de cette charge embarrassante et angoissante qui est le loyer. « J’habitais les Parcelles assainies et le loyer y est très cher. Je suis venu construire dans la banlieue pour me débarrasser de cette contrainte », nous informe Abdoulaye Wone.

Le prix d’habiter en banlieue

La forte concentration des populations dans ces quartiers est indicatrice du rythme soutenu des flux de locataires qui habitent dans la banlieue. Faudrait-il aussi rappeler qu’habiter la banlieue a un prix : celui de se lever très tôt et de rentrer très tard sans voir parfois ses enfants. « Certains qui travaillent en ville sont obligés de se réveiller à 5 heures du matin pour arriver à leurs lieux de travail à 8 heures », informe le vieux Souleymane Dia, un des premiers habitants de Yeumbeul. Moussa Seck regrette le manque de temps des parents pour l’éducation de leur progéniture.

Le seul avantage, c’est que, dans certains quartiers de la banlieue comme Yeumbeul, les prix des loyers varient entre 7.000 à 15.000 FCfa et sont jugés abordables par rapport à ceux des quartiers proches de Dakar où dits résidentiels.

AUGMENTATION ARBITRAIRE DES PRIX : Les propriétaires et les agenciers rejettent tout

Les propriétaires des maisons, les gérants d’agences immobilières rejettent en bloc les augmentations arbitraires dont les locataires leur font porter la responsabilité. Certains propriétaires de maison justifient la cherté des loyers par les coûts de construction et l’exigence de respecter l’échéance de rembourser les prêts contractés auprès des banques, sans compter la cherté des terrains.

Les agences et les propriétaires des maisons sont indexés dans la hausse vertigineuse du coût du loyer à Dakar, certains locataires les prenant pour les seuls responsables de la flambée du loyer. Mamadou Dièye, un homme d’un âge avancé prend la défense des propriétaires de bâtiments. Les lourds investissements pour la construction se répercutent sur les loyers. « Regardez ce petit bâtiment au coin de la rue, il a coûté plusieurs dizaines de millions de nos francs. Si le propriétaire ne fixe pas un prix lui permettant d’amortir le coût, il fera au moins 30 ans sans compenser son investissement », argumente le propriétaire, Mamadou Dièye, qui ne loue pas ses chambres. Dans le village de Yarakh, près de la mosquée, la maison de la famille Demba est connue. Ici, le fils du propriétaire nous accueille avec un sourire débonnaire et aborde le sujet avec clarté et confiance. « Soyez les bienvenus. Les prix de nos chambres tournent entre 12.000 FCfa et 15.000 FCfa. Cela fait longtemps que nous n’avions pas augmenté. C’est l’année dernière, après réfection, que nous avons augmenté 500 FCfa », confie le fils du propriétaire, Bakary Demba. Cette assertion est la preuve que ce n’est pas tout le monde qui fait la surenchère. Plus loin, un autre fils de propriétaire de maison, lui aussi est assis devant la maison familiale rénovée au même village de Hann, à quelques mètres du quotidien national « Le Soleil ». Interrogé, Alioune Gning jette un regard très critique sur la fixation des prix des chambres et des appartements dans la ville de Dakar. « Depuis 6 ans, nous n’avons pas augmenté le prix de nos chambres, malgré des réfections et rénovations, parce que nos locataires sont là depuis 6 ans. La loi dit que l’augmentation doit se faire avec les nouveaux venus. Il faut le dire, le loyer est excessif à Dakar. Nos chambres coûtent 15.000 FCfa depuis 7 ans », avance Alioune Gning.

Pas de connivence

Dans ce quartier considéré par certain comme village, Issa Soumaré est connu de plusieurs habitants. Il gère une agence. Cet homme de grande taille soutient que la cherté des loyers est la conséquence des investissements coûteux des matériaux. « Les propriétaires n’augmentent pas n’importe comment. Les agenciers ne fixent pas les prix sans l’avis des propriétaires. Parfois, ces derniers demandent aux agenciers de réfectionner et d’augmenter les loyers. Nous ne sommes pas responsables de la cherté du loyer à Dakar. Les populations doivent comprendre que la cherté du loyer est la conséquence de la hausse du prix des matériels », explique Issa Soumaré.

Le quartier Mariste est réputé pour sa quiétude et aussi pour la cherté du loyer. C’est ici que nous avons rencontré un propriétaire de maison du nom de Bamba Sow, mais locataire qui a essayé de défendre les deux positions. Il ne s’embarrasse pas pour expliquer ce qui est à l’origine de la hausse des coûts de loyer à Dakar. « La hausse s’explique par une forte demande. Dans une ville où il y a beaucoup de gens venus de tous les horizons, notamment des pays de la sous-région, on peut s’attendre à ce que la location soit chère. « De plus, les terrains coûtent chers. Lorsqu’une personne achète un terrain à plus de 11 millions francs Cfa, sans compter les coûts des travaux, du matériel et des impôts qu’il faut payer chaque mois, là il faut que la location soit chère », justifie Bamba Sow. En outre, le respect des échéances est l’un des facteurs évoqué par Bamba Sow pour expliquer les prix élevé des loyers. « Nous sommes donc obligés de fixer ces prix très élevés pour rembourser l’argent prêté dans les banques », informe-t-il. Dans la même lancée, il ajoute que : « le coût de la vie a aussi influé sur la location ces dernières années, parce que le ciment, le fer, tous les matériels de construction ont augmenté. Du coup, les gens ont augmenté les prix des maisons et moi je pense que c’est raisonnable », a lancé notre Bamba Sow. Pour lui, tous ceux qui crient et proposent des projets de lois ne font cela que pour essayer de calmer des populations. « Mais, ces autorités n’ont aucune solution pour la location, parce elles-mêmes louent leurs maisons très cher », pense-t-il.

MAITRE MASSOKHNA KANE, PRESIDENT DE SOS CONSOMMATEURS : « Autorités et locataires doivent faire respecter la loi »

La hausse illicite du loyer est réprimée par la loi de 1981. Les auteurs s’exposent à des sanctions pénales. C’est l’éclairage du juriste, maître Massokhna Kane, par ailleurs président de Sos consommateurs qui soutient que c’est seule l’application stricte de la loi qui mettra un terme à la flambée du loyer à Dakar.

Est-ce que la législation en matière de fixation des prix du loyer est respectée au Sénégal ?

La législation en matière de fixation des prix du loyer n’est pas respectée au Sénégal. La loi de 1981 organise les loyers, et surtout les loyers à usage d’habitation qui préoccupent les populations. Les textes sont bien. Le problème, c’est l’application de ces textes. Il faut aussi bien les autorités que les locataires se battent pour faire respecter la loi en matière de loyer. Parce que si on respectait la loi sur les loyers, personne ne réclamerait des loyers illicites, des loyers excessifs, sous peine de sanction et même de sanctions pénales. Parce qu’il y a la loi de 1981 qui réprime la hausse illicite du loyer. Nous voulions des concertations sur ces loyers, parce que tout le monde subit les préjudices, aussi bien les bâilleurs, les banquiers qui financent les constructions des maisons que les locataires. Il faut une discussion générale pour poser les vrais problèmes, pour situer les responsabilités à tous les niveaux et pour trouver ensemble des solutions.

Comment faire appliquer la loi ?

Il faut des gens pour faire respecter la loi. C’est une question d’autorité. C’est comme l’histoire des prix des denrées de première nécessité. Lorsque les marges sont abusivement captées par les intermédiaires et qu’ils ne soient pas suffisamment sanctionnés. Il n’y pas suffisamment de sanctions. Peut-être qu’il n’y a pas suffisamment d’agents pour faire respecter et observer la loi et sanctionner éventuellement.

Est-ce qu’il faudrait augmenter le nombre des agents chargés du contrôle des prix du loyer ?

Il faut plus d’agents et plus de contrôle, parce que les gens ont tendance à ne pas respecter la loi. Je regardais dans le net et j’ai vu dans un pays voisin que les associations des consommateurs demandaient que l’Etat mette dans le circuit 3.000 agents pour contrôler les prix.

IBA DER THIAM, VICE-PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE : “Que les conclusions fassent l’objet de suivi “

Le prix du loyer si l’on ne prenne garde, risque d’être mortel pour l’économie nationale. Telle est la conviction du vice-président de l’Assemblée nationale, le professeur Iba Der Thiam, auteur de la question sur le loyer introduite au Parlement. Il invite tout monde à veiller à ce que les conclusions de la commission d’enquête fassent l’objet de suivi.

La hausse vertigineuse et incontrôlée du prix du loyer sera un facteur bloquant d’accessibilité au logement pour certains Sénégalais. Telle est la prédiction du professeur Iba Der Thiam, par ailleurs vice-président à l’Assemblée nationale. Le coût du loyer, pense le professeur, est prohibitif si l’on compare avec l’état actuel de nos de salaires. « En portant le loyer à un niveau élevé, on crée des conditions qui empêchent une bonne partie de l’opinion de pouvoir se doter de cet outil irremplaçable que représente un logement. Cette question du logement est tellement centrale que le chef de l’Etat a lancé un slogan à savoir : « un Sénégalais un toit ». Mais, en tant que proposition mise en application, elle a déjà commencé à travers le plan « Jaaxay » et d’autres initiatives au niveau des Hlm, de la Sicap et d’autres structures s’occupant des problèmes de logement », souligne le parlementaire. Pour ce dernier, le moment est venu de réfléchir pour trouver des solutions à la flambée des coûts à Dakar. Surtout que la plupart des habitants de Dakar ne peuvent pas se payer le luxe de louer une chambre qui revient à 50.000 FCfa ou un appartement coûtant 100.000 FCfa ou plus dans certains quartiers. « L’instabilité qui a sévi dans certains pays de la sous-région, en Sierra Léone, au Libéria, s’est traduite par un déplacement massif des populations vers Dakar. Cette situation a entraîné la flambée des prix du loyer, mais ces prix ont atteint aujourd’hui leur côte d’alerte. Il est fréquent de trouver une chambre louée à 50.000 francs Cfa dans la Médina où l’essentiel des bâtiments ont été amortis depuis belle lurette. Il est également fréquent de trouver dans les Sicap, qui sont des logements sociaux, un simple garage loué à 100.000 francs Cfa. Beaucoup de Sénégalais n’ont pas de salaire leur permettant de faire face à ces exigences financières », argumente le professeur. C’est à juste raison qu’il a introduit la question orale à l’Assemblée nationale. Le professeur a fait savoir que la commission d’enquête parlementaire fera son travail en impliquant tous les acteurs, à savoir les propriétaires de maison, les usagers, les agences immobilières pour tenter de revisiter la réglementation législative. « Nous allons, au vu de ces enquêtes, élaborer un programme et un rapport avec des propositions qui seront examinées par l’Assemblée nationale, adoptée en plénière et leur contenu sera envoyé au gouvernement. C’est au gouvernement de nous dire ce qu’il va faire de cette proposition », indique le vice-président de l’Assemblée nationale, Iba Der Thiam. Il se garde de préjuger du travail de la commission et d’anticiper sur les résultats. Pour lui, le plus important, c’est l’implication de tous pour l’exploitation des recommandations de la commission. « Je crois que dans la situation actuelle, il me paraît important que nous puissions veiller à ce que toutes les mesures qui seront prises fassent l’objet d’un suivi. Je pense que dans le contexte actuel, si on ne fait pas attention et si on ne regarde pas ce que font certains propriétaires de bâtiments, nous risquons d’assister à des excès des prix du loyer qui pourraient être mortels pour l’économie du Sénégal ainsi que pour les consommateurs », prédit le professeur.



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