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FOCUS - M. D. alias « Makéba », accusée d’être à la tête d’une bande de mineures racketteuses : L’énigme d’une malaïka*

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FOCUS - M. D. alias « Makéba », accusée d’être à la tête d’une bande de mineures racketteuses : L’énigme d’une malaïka*

A entendre son nom sortir de toutes les bouches, présent dans les colonnes de journaux, l’on se plait à rêver d’une belle créature. Que nenni ! Elle n’a ni la beauté de Néfertiti, ni la forme angélique d’une Cléopâtre au nez légendaire. Makéba, homonyme de la diva sud-africaine, mais mineure froide, calme, d’une intelligence insoupçonnée, est l’héroïne d’une bande de jeunes filles devenues «racketteuses» sexuelles.

M. D., alias «Makéba», n’est qu’une toute petite fillette ayant vu le jour le 8 novembre 1993. Elle a 14 ans 7 mois. Cette gamine est loin d’être un foudre de guerre. Contrairement à sa copine O. Kh. Mbengue, elle est d’une beauté quelconque, et n’attire pas forcément le regard du mâle. De petite taille, à peine 1m50, de teint noir, un tout petit nez, elle ressemble tout au plus aux jeunes filles de son âge, la forme en pleine croissance comme le montrent en plein jour des seins en maturation. Sa voix juvénile et ses yeux globuleux, loin de refléter l’innocence candide d’une mineure, laissent deviner un mental fort, une personnalité certaine, une audace que l’on a du mal à imaginer pour une fille de son âge. Sa corpulence, modérée, dissuaderait Don Juan, le coureur invétéré de jupons.

Alors, on se dit intérieurement que ce n’est pas elle, que ça ne peut être elle, la cheville ouvrière de cette bande de jeunes mineures racketteuses et proxénètes que les hommes se disputent au risque d’atterrir en prison, celle dont parlent les avocats et fichée, avec ses comparses, par la Brigade des moeurs. Pourtant, c’est cette fille extirpée de l’anonymat au hasard d’une rocambolesque histoire de viol et de détournement de mineure, au surnom emprunté à la diva de la chanson sud-africaine, qui défraie aujourd’hui la chronique.

A l’angle d’une rue, sur une avenue qui sépare Sacré Cœur 3 et Liberté 6, se dresse une maison de couleur crème. Un léger vent souffle en ce mardi après-midi, lendemain du procès en séquestration et viol sur O. Kh. Mb., répandant une fraîcheur qui dissipe la chaleur estivale. A l’entrée, sur la devanture de la porte entrebâillée, quelques enfants dépenaillés jouent avec un ballon de football. Ils ont préféré délaisser un terrain vague qui fait face à la demeure pour assouvir leur passion de gamins dans un petit carré qui rend leur tâche à la fois plus ardue et plus excitante. Dans le groupe, une jeune fille de teint clair dispute hardiment le ballon aux garçons. Mais c’est elle qui s’arrête un moment pour répondre à notre interpellation consistant à savoir si réellement «Makéba» habite les lieux. Un peu surprise, elle répond d’une voix nasillarde, «il n’y a qu’une seule M., c’est M. bou mag (Ndlr : M la grande)», avant de nous proposer gentiment : «Je l’appelle pour vous». A peine avons-nous répondu, qu’elle court, criant : «M., il y’a quelqu’un pour toi».

A la place de «Makéba», c’est une autre fille qui se présente. Qui ressemble grandement à la «star» que nous cherchons à rencontrer. Un peu surprise de voir un visiteur inconnu se présenter en ce lendemain de procès, elle ne déroge pas cependant aux règles de bienséance. Elle nous demande gentiment d’accéder à l’intérieur de la maison, en nous désignant le couloir à emprunter. Moins d’une minute après, «Makéba» se présente. Une grande surprise barrant son visage juvénile. Elle ne s’attendait pas à se retrouver en face de son interlocuteur, connu la veille au détour d’un procès où elle n’avait pas le beau rôle. Et se trouver face à cette personne au beau milieu de sa propre maison suscite une réaction interrogative normale.

Habillée d’un petit débardeur rouge barré par des rayures noires, blanches et beiges sur un pantalon noir, «Makéba» se présente à nous. Sous son air le plus innocent. Difficile de croire que ce petit bout de chou, cette frêle personne est considérée comme l’actrice principale d’un drame dont les conséquences risquent d’éclabousser de nombreuses familles.

La joie des gamins jouant au foot près de la devanture de la maison contraste avec la mine triste affichée par «Makéba». Moins de vingt-quatre heures après avoir répondu aux questions du juge Mbaye Pouye et des avocats, elle avoue être encore «secouée». Car «c’était des moments difficiles».

M. D. alias «Makéba», porte bien son surnom. Elle répond bien à l’image rapportée par l’avocat Boubacar Dramé, celle de «cette reine du temps de la Reine de Saba, qui tenait son Empire par le vice». Elle a abandonné ses études en classe de 3e secondaire pour se consacrer à ses deals, comme l’ont laissé entendre les avocats de la défense. Ces derniers ont soutenu à la barre qu’elle a de l’influence sur ses amies dont O. Kh. Mb., celle-là qu’elle manipule à sa guise «pour la jeter en pâture aux hommes comme esclave sexuelle», au nom de son «business». Ce que «Makéba» réfute en bloc. Elle nous laisse croire que ce n’est point par incapacité intellectuelle qu’elle a arrêté l’école. On peut la croire sur ce point car, au vu de son âge et en considérant la classe à laquelle elle a abandonné les études, elle était visiblement en avance sur son âge. Ce qui n’a rien d’étonnant quand on sait que sa petite sœur fait cette année la 2nde dans un collège privé renommé de Dakar.

Mais chez cette jeune fille d’une rare intelligence, le vice semble avoir pris le dessus sur toute autre considération. Jusqu’à permettre l’éclosion d’un niveau de «perversion» l’amenant à se délecter des chauds ébats sexuels de son amie O. Kh. Mb. Avec des hommes qu’elle se charge de sélectionner et de «placer» là où il faut. D’ailleurs pour certains, ce plaisir des yeux, elle y trouve son compte du fait qu’elle traîne des séquelles dues à l’excision qu’elle a subi étant enfant, sa mère étant d’une ethnie où cette mutilation des parties génitales des filles est pratique courante. Interpellée à nouveau sur cette question, «Makéba» reste arc-boutée sur les positions brandies par sa maman la veille à la barre. «Je n’ai rien à dire sur cette question. Il ne faut pas vous fatiguer, je ne piperai mot.» Tout de même, elle consent à nous confirmer, encore une fois, qu’elle «prend du plaisir» à regarder les autres faire l’amour.

Revenant sur l’accusation de manipulatrice, elle soutient être très loin de la personne décrite par son amie O. Kh. Mb. Pire, elle s’emporte : «S’il y a quelqu’un qui doit se plaindre, c’est bien moi.» Elle justifie sa colère envers son amie «pour la simple raison que O. Kh. Mb. me pique tous mes amis que je lui présente». C’est le cas avec leur récent problème, car «elle a pris les contacts de Jean Marie Coulibaly et a couché avec lui».

O. Kh. Mb. serait une «grande manipulatrice», qui n’hésite pas à prendre sur «mon téléphone portable le numéro de beaucoup de personnalités pour les contacter et entretenir des relations sexuelles avec elles». On la croirait en train de se disculper au milieu d’un tumulte qui tient en haleine l’opinion publique nationale depuis plusieurs jours. Non. Tout simplement, elle justifie le comportement de son amie par «une soif de liberté totale pour vivre sa vie à elle». D’ailleurs, elle se veut catégorique en prenant le pari suivant : «Si d’ici à 20 jours, O. Kh Mb. n’a pas fugué, vous pouvez me traiter de menteuse.» «Makéba» est porteuse d’une conviction forte par rapport à O. Kh. Mb. C’est qu’au-delà des «bastonnades dont elle fait l’objet de la part de son grand-frère, c’est une fille libre que ses parents n’arrivent pas retenir chez eux». O. Kh. Mb. est-elle victime de sévices de la part des membres de sa famille, ainsi que le laisse croire une certaine rumeur ? «Makéba» préfère donner sa langue au chat.

Se voulant tranquille par rapport à sa conscience car «je n’ai rien fait de mal» sinon de «présenter des gens à mes amies», une interrogation mérite au moins d’être posée. «Makéba» : ange ou démon ? Mais en tous les cas, derrière sa frimousse de mineure ultra précoce, elle a fini de donner à une vox populi prompte à construire toutes sortes de caractérisations, l’image horrible d’une fille aux ambitions démesurées, en quête perpétuelle d’argent pour gérer un empire épicurien où la chair fraîche se monnaye à prix d’or.

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