FONGIP et CMIA scellent un partenariat de 800 milliards FCFA pour booster le secteur privé sénégalais
Le Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (FONGIP) et le Conseil Mondial des Investissements pour l’Afrique (CMIA) ont signé, le 28 mai 2025, une convention-cadre de cofinancement et de garantie d’un montant de 800 milliards FCFA sur cinq ans (2025-2030). Cet accord, officialisé lors d’une cérémonie au siège du FONGIP à Dakar, vise à dynamiser le secteur privé national, en particulier les PME/PMI, les porteurs de projets, ainsi que les groupements de femmes et de jeunes, dans le cadre de l’Agenda de Transformation Sénégal 2050.
La convention, paraphée par Mme Ndèye Fatou Mbodj Diattara, Administratrice générale du FONGIP, et le Dr Idrissa Doucouré, Président exécutif du CMIA, instaure un dispositif innovant de cofinancement et de garantie partagée. Les membres du CMIA s’engagent à financer 50 à 80 % du coût des projets, principalement sous forme de crédits équipements, tandis que les institutions financières partenaires du FONGIP couvriront 20 à 50 % des besoins restants. Le FONGIP, quant à lui, apportera des garanties bancaires pour sécuriser ces financements, facilitant ainsi l’accès au crédit pour les bénéficiaires.
« Cette convention permettra d’injecter davantage de ressources dans l’économie au bénéfice des porteurs de projets, des PME/PMI, des GIE de femmes et de jeunes, pour créer plus de richesses et d’emplois dans les pôles territoriaux définis par Sénégal 2050 », a déclaré Mme Ndèye Fatou Mbodj Diattara. Elle a insisté sur la rigueur dans la sélection des projets, qui devront être économiquement viables, et sur l’importance d’évaluations périodiques pour mesurer leur impact.
Créé en 2013 par décret présidentiel, le FONGIP est l’unique instrument public de garantie au Sénégal, dédié à l’accompagnement des PME/PMI et des porteurs de projets. Ses missions incluent l’octroi de garanties individuelles ou de portefeuille, l’accompagnement des bénéficiaires, la bonification via les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD), et la gestion de fonds pour des tiers, comme ceux de la Banque mondiale et de la Banque Africaine de Développement (BAD). Avec des centres d’affaires à Dakar, Thiès, Touba, Saint-Louis, Kaolack, Tambacounda et Ziguinchor, le FONGIP assure une couverture nationale pour maximiser son impact.
Cette nouvelle convention s’inscrit dans la dynamique de la Vision Sénégal 2050, le référentiel des politiques publiques visant à promouvoir une croissance inclusive et durable. Elle permettra de mobiliser des financements internationaux et locaux pour soutenir des secteurs stratégiques tels que l’agriculture, l’agro-industrie, les énergies renouvelables, le tourisme, les technologies numériques et l’artisanat, tout en mettant l’accent sur l’autonomisation des femmes et des jeunes.
Pour le Dr Idrissa Doucouré, ce partenariat dépasse le cadre d’un simple accord financier : « Il est le reflet de notre engagement commun à transformer le Sénégal en un centre économique et technologique de premier plan en Afrique de l’Ouest. » Il a salué cette initiative comme un modèle de diplomatie économique et d’intégration régionale, visant à positionner le Sénégal comme un hub d’innovation et d’investissement. « Grâce à des apports financiers diversifiés et des garanties solides, nous visons à minimiser les risques et à assurer la viabilité de chaque projet », a-t-il ajouté.
Le programme prévoit des revues régulières pour adapter les projets aux évolutions économiques et technologiques, garantissant ainsi leur pertinence et leur impact. Cette approche, soutenue par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko, traduit la volonté de bâtir un Sénégal « souverain, juste et prospère ».
Ce partenariat, qualifié d’historique par les deux parties, devrait injecter des ressources significatives dans l’économie sénégalaise, favorisant la création d’emplois, le renforcement des capacités et une meilleure répartition des richesses à travers les territoires. En s’appuyant sur une sélection rigoureuse des projets et des mécanismes de cogarantie avec des institutions internationales, le FONGIP et le CMIA ambitionnent de faire du secteur privé un moteur clé de la transformation économique du Sénégal d’ici 2030.
Mme Ndèye Fatou Mbodj Diattara a conclu en réaffirmant l’engagement du FONGIP à assurer le succès de cette collaboration : « Mes équipes ne ménageront aucun effort pour une mise en œuvre parfaite de cette convention. » De son côté, le Dr Doucouré a exprimé sa conviction que ce partenariat inspirera d’autres initiatives similaires à travers le continent, renforçant la position de l’Afrique sur la scène mondiale.
Commentaires (0)
Participer à la Discussion