CampusFrance Sénégal est un service de l'Ambassade de France au Sénégal dédié aux sénégalais et aux étrangers résidant au Sénégal qui souhaitent poursuivre leurs études supérieures en France. Dans un contexte de délocalisation, de co-diplômation des écoles supérieures de l'Hexagone, allez étudier en France fait elle toujours courir les étudiants ? Qu'en est-il des nouvelles restrictions dans l'obtention du visa et quelle corrélation à faire le binôme Etudes en France- Emploi ? Pour toutes ses questions François Miorcec, Directeur de Campusfrance apporte des réponses.
Sénéweb : Pouvez- vous revenir sur votre service Campusfrance, sur sa mission et ses objectifs ?
François Miorcec : CampusFrance Sénégal est un service de l'Ambassade de France au Sénégal dédié aux sénégalais et aux étrangers résidant au Sénégal qui souhaitent poursuivre leurs études supérieures en France. Les étudiants intéressés par une poursuite de leur cursus en France peuvent être accompagnés dans la définition de leur projet d'études. Un accueil personnalisé, une documentation riche et actualisée sur l'enseignement supérieur français, ainsi qu'un accès à Internet sont mis à leur disposition pour les aider à construire un parcours de réussite en France. La procédure de préinscription CampusFrance permet de se porter candidat à l'admission dans plus de 200 établissements d'enseignement supérieur français disposant d'une connexion avec CampusFrance Sénégal. Le traitement des dossiers des candidats est totalement informatisé et s'effectue à partir du site. Il permet de raccourcir ainsi de façon considérable les délais d'attente et offre un suivi en temps réel de l'avancement des dossiers. Les étudiants admis dans un des ces établissements à la suite de cette procédure bénéficient, à leur arrivée en France, de la délivrance du titre de séjour de plein droit.
La France est-elle toujours une destination attractive pour les étudiants sénégalais?
La France est la première destination des étudiants sénégalais poursuivant leur cursus à l'étranger. Plus de 9000 étudiants sénégalais sont actuellement formés en France, et rien qu'en 2008, ils étaient plus de 2000 à obtenir un visa étudiant. Cette année, nous enregistrons une hausse de +35% de demandes de préinscription dans les établissements d'enseignement supérieurs français. La destination France représente 80 % des Sénégalais étudiants à l'étranger (chiffre 2007). Les autres destinations choisies sont, par ordre d'importance, Etats-Unis, Maroc, Canada, Allemagne. Pour répondre à cette confiance, Campus France se devait de faire peau neuve. Nouveaux locaux, personnel élargi, espace documentaire et Internet tout neuf, plus d'espace et de confort pour accueillir dans les meilleures conditions ces jeunes et les guider dans leur parcours de réussite.
Les barrières à l'entrée (restrictions sur les visas), n'est-ce pas un frein?
Il n'existe pas de restriction en matière de visa étudiant et encore moins de quota. C'est précisément notre rôle d'accompagner les candidats dans les procédures jusqu'à la demande de visa. CampusFrance est l'opérateur au service de la mobilité étudiante vers la France. L'une de nos missions prioritaires, est la promotion de l'enseignement supérieur français et la mise en œuvre de la politique d'attractivité de la France. Cet aspect de notre mission est moins visible au Sénégal du fait de l'attractivité « naturelle et historique » de la France. Dans un contexte de compétition de mobilité internationale, nous souhaitons attirer et accueillir les meilleurs étudiants. Cette confiance pour les études en France se traduit aussi dans l'obtention de visas, dont le taux de délivrance à destination des étudiants, est en constante augmentation. Nous préférons parler de parcours de réussite. Notre préoccupation est essentiellement pédagogique. C'est-à-dire que l'étudiant réussisse ses études en France. Nous sommes conscients que les étudiants qui sont en mobilité vers le France ont une obligation de réussite. Ils constituent pour la plupart une fierté et un espoir important pour leur famille.
Comment se passe la concurrence avec les pays nord américains (Canada, USA)?
Il existe un contexte de mobilité internationale accrue des étudiants dans le monde et une concurrence importante pour attirer les meilleurs étudiants. Les pays nord américains, également très attractifs pour les études supérieures, t sont très présent dans cette compétition. De part ses liens particuliers avec la France, c'est une destination naturelle pour les étudiants sénégalais qui souhaitent poursuivent leur études à l'étranger. Il faut également considérer la dimension économique. Les études supérieures dans les pays nord américains son plus difficilement abordables. Les études universitaires en France sont quasiment gratuites et les justificatifs de ressources demandés par les autorités françaises pour les étudiants permettent plus facilement une mobilité.
L'émergence des « Business schools sénégalais ne diminue- t- elle pas la demande locale?
Il existe effectivement une multiplication des écoles de commerce au Sénégal et notamment à Dakar. Cette émergence répond à un besoin du marché de la formation et globalement c'est une bonne chose. Cependant le niveau des ces écoles est assez inégal et la performance de certaines écoles de commerces locales reste à prouver dans certains domaines. Si l'on prend l'exemple d'une école comme Bordeaux Ecole de Management qui s'est récemment implantée au Sénégal, c'est une expérience intéressante. Cette école permet aux étudiants de valider un premier ou 2eme cycle au Sénégal, en suivant un programme « Grande école » et de venir de spécialiser en France pour la fin de ses études et éventuellement une première expérience professionnelle. Ces établissements concluent des conventions inter établissements qui permettent une mobilité encadrée, généralement facteur de succès. Après un premier cycle au Sénégal, les étudiants gagnent en maturité. Nous pouvons citer d'autres exemples intéressants : Les prépas intégrées. Dans le domaine commercial, l'ISM propose une prépa grande écoles au Sénégal, permettant aux étudiants de présenter les concours aux grandes écoles. Dans le domaine des télécoms, l'ESMT propose une prépa intégrée de 2 ans au Sénégal permettant d'intégrer l'ESIGELEC en 1ere année de cycle ingénieur. La formation en école de commerce en France est assez coûteuse. Toutes les familles ne peuvent envisager une formation de 5 ans.
Etudier en France, est-ce aujourd'hui encore, forcément un passeport pour un emploi ?
Nous disposons de peu d'éléments statistiques sur le retour d'étudiants sénégalais dans leur pays d'origine. L'obtention d'un diplôme français reste un atout sur le marché de l'emploi. Ce n'est cependant pas un sésame. Il existe bel et bien une compétitivité des diplômes. Les diplômes canadiens et américains sont également très prisés, au même titre que ceux de certaines universités sénégalaises. Dans ce domaine, les idées reçues ont la vie dure et beaucoup considèrent (souvent à tort) qu'à niveau de formation égale, il faut présenter un diplôme français. Les entreprises qui recrutent semblent privilégier les candidats qui rentrent rapidement au pays après l'obtention du diplôme de fin d'études et une première expérience professionnelle. En période de récession il est important de bien réfléchir à son projet d'étude et s'orienter vers des secteurs proposant des débouchées professionnelles. Parmi les secteurs porteurs, on peut citer : Les filières scientifiques et cycle d'ingénieur, les nouvelles technologies, les métiers du bâtiment et de l'immobilier, le tourisme …
Interview réalisée par Mohamadou SY «Siré»
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