La capitale sénégalaise est au cœur d’un vaste réseau de blanchiment d’argent qui implique le milliardaire français, Serge Dassault. Trois mules sénégalaises porteuses de comptes ont été identifiées par deux juges du pôle financier, révèle Libération. Ce sont 2, 7 milliards francs CFA qui ont été ainsi blanchis à Dakar.
Avec un système de cash qui lui permettait de retirer des sommes conséquentes, l’aviateur français entretenait sa machine à corruption un peu partout à travers le monde. Suisse, Liban et même au Sénégal, où des virements, à hauteur de 4, 2 millions d’euros soit près de 3 milliards francs CFA, que des mules propriétaires des comptes retiraient. Trois sénégalais ont pu être identifiés parmi ces passeurs dont un nommé Mamadou Kébé et deux de ses frères. Ce sénégalais vivant à Bruxelles a été inculpé pour complicité de fraude fiscale et blanchiment.
13 Commentaires
Poco
En Décembre, 2014 (11:20 AM)Pffff
En Décembre, 2014 (11:23 AM)Deug
En Décembre, 2014 (11:31 AM)Bekté
En Décembre, 2014 (11:44 AM)Thrue
En Décembre, 2014 (12:25 PM)Falkond900
En Décembre, 2014 (14:08 PM)Kw ?
En Décembre, 2014 (14:24 PM)Seuleboundaw
En Décembre, 2014 (15:57 PM)Mounos
En Décembre, 2014 (16:24 PM)Yves
En Décembre, 2014 (17:50 PM)Ben
En Décembre, 2014 (18:57 PM)Ben
En Décembre, 2014 (19:00 PM)Mis en examen pour tentative d'extorsion de fonds et placé sous contrôle judiciaire, Mamadou Kébé est soupçonné par le juge Renaud Halem d'être l'auteur, avec ses deux frères - des jumeaux, eux aussi placés sous contrôle judiciaire -, de l'envoi de milliers de SMS et d'appels malveillants contre Serge Dassault, sa fille, ses fils et jusqu'à ses petits-enfants. Dans la procédure, il est également soupçonné d'avoir menacé un agent des télécoms afin de récupérer les codes des messageries vocales de Jean-François Copé et de Brice Hortefeux pour les écouter. Dans quel but ? Mystère !
Scénario
Mamadou Kébé pour se défendre a échafaudé un scénario digne d'un roman noir à la sauce complotiste. S'il a menacé l'avionneur et son entourage familial, ce n'est pas pour le racketter mais pour récupérer des centaines de milliers d'euros promis par Dassault lors des différentes élections municipales depuis 2009. Il aurait donc mis en place une équipe pour inciter les électeurs des Tarterêts à voter Serge Dassault, puis Jean-Pierre Bechter. Pour une semaine de travail en 2009, explique-t-il au juge, il a reçu 100 000 euros ! Par la suite, content de son travail, le staff de campagne de Dassault-Bechter l'aurait sollicité de nouveau en 2010. Cette fois pour un total de 1,2 million d'euros.
Dans ce scénario, Copé et Hortefeux ont disparu. Reste Serge Dassault...
Dans un enregistrement audio en possession du Point.fr, une conversation entre Younès Bounouara datant de l'élection de 2010 et Mamadou Kébé, "deux potes", ne fait aucunement mention de ce scénario. Et pour cause. Le quartier des Tarterêts regroupe 12 000 des 43 000 Corbeil-Essonnois. Depuis 1995, date à laquelle Serge Dassault a été élu maire pour la première fois, les Tarterêts votent localement en faveur du maire. Dassault d'abord, puis Jean-Pierre Bechter. Tandis qu'aux élections nationales, les électeurs votent à gauche.
"Je n'ai jamais vu Kébé, ni sur les marchés ni dans les réunions"
Par ailleurs, depuis au moins 2008, la liste des candidats UMP aux municipales comporte au minimum trois représentants des Tarterêts. "Les listes sont établies en fonction de la sociologie, mais aussi des quartiers", rappelait Younès Bounouara lors d'un entretien avec Le Point alors qu'il avait fui Corbeil après avoir tiré sur un ancien boxeur. Il est incarcéré depuis. Bounouara, depuis 1995, était très actif dans la constitution des listes aux côtés de Serge Dassault : "Tous les quartiers devaient être représentés, on en avait marre des soi-disant représentants qui étaient désignés par les partis. Dassault nous a écoutés."
"J'ai fait plusieurs campagnes depuis 2008, je n'ai jamais vu Mamadou Kébé, ni sur les marchés ni dans les réunions au siège", rappelle une élue des Tarterêts qui ne souhaite pas être mêlée aux polémiques autour de l'avionneur. "Le père et la mère Kébé sont des gens bien. Par respect pour eux, je garde pour moi ce que je pense de leur fils."
Néanmoins, Mamadou Kébé a quelque peu tâté de la politique. Par l'intermédiaire d'une adjointe de Dassault, Cristela de Oliveira, qu'il a sollicitée pour l'aider dans la campagne de Jean-Pierre Bechter en 2009. "Il a distribué des tracts une fois ou deux, mais rien de plus." "Pour les Tarterêts, aucun candidat, que ce soit Dassault ou Bechter, n'avait besoin de Mamadou Kébé. On a toujours eu des candidats respectés et respectables dans ce quartier", affirme-t-on dans l'entourage de l'avionneur.
"Je pense que mon client dit la vérité, commente maître Damien Brossier, l'avocat de Mamadou Kébé. D'ailleurs, ce n'est pas Serge Dassault qui a déposé une plainte pour appels malveillants et tentative d'extorsion de fonds, mais ses enfants."
Un système de rémunération via le Liban
Le magistrat Renaud Halem a interrogé Kébé pour savoir qui il aurait fait voter en faveur du milliardaire :
"Les noms, il y en a plein, je connais la plupart des gens qui habitent dans le quartier.
- Qui sont les membres de votre équipe ?
- Je ne peux pas vous donner les noms."
De même, Mamadou Kébé affirme qu'il détient des SMS compromettants que Serge Dassault lui aurait envoyés. Malheureusement, il a donné son téléphone à un membre de son équipe... incarcéré à Marseille.
Mais les juges Serge Tournaire et Guillaume Daïeff du pôle financier et les enquêteurs de la Dniff sont persuadés qu'un système Dassault a bel et bien perverti le suffrage universel à Corbeil. Et notamment parce que Serge Dassault a mis au point un système de rémunération de certains Corbeillois via le Liban. Mais jusqu'à présent aucun de ceux qui ont été très grassement rémunérés n'a pu donner le nom d'un électeur influencé par de l'argent. D'autant que Younès Bounouara et Mamadou Kébé ont gardé pour eux les millions que Dassault leur a donnés.
Biabah
En Décembre, 2014 (09:55 AM)Participer à la Discussion