En 2022, Mohamed, un jeune Sénégalais de 28 ans, a vécu un véritable enfer en tentant de franchir la frontière polonaise, dans l'espoir de bâtir une vie meilleure en Europe. Son périple glaçant l’a confronté au froid, à la faim, à la traque policière et à la perte de compagnons de route. Il a ensuite été arrêté, brutalement maltraité et détenu sans ménagement par les autorités. Repris par Les Échos, il relate son calvaire dans la forêt de Bialowieza.
« Quand ils m'ont attrapé, ils m'ont tordu le bras jusqu'à me le casser. Puis ils m'ont enfermé dans un camp de détention sans fenêtre, sans accès à l'air libre », témoigne Mohamed. Sa demande d'asile a été rejetée sans motif.
Exposé aux violences policières et à des conditions de détention inhumaines, il a frôlé la mort. Sa survie tient à une chaîne improbable de solidarité - composée d'une association catholique, de militants, de religieux et de bénévoles anonymes - qui a obtenu sa libération et l'a aidé à traverser la Pologne, l'Allemagne et les Pays-Bas pour atteindre la France, et plus précisément Bordeaux, où il a pu reconstruire sa vie. « Je ne les oublierai jamais. Ce sont eux qui m'ont tendu la main quand tout semblait perdu », confie-t-il.
Aujourd'hui titulaire d’un titre de séjour permanent, Mohamed travaille dans une salle de sport et prépare un master. Reconnaissant, il rend hommage à ceux qui l’ont soutenu et adresse un message fort à la jeunesse africaine : « L'exil est un pari dangereux. Si vous restez, battez-vous pour construire quelque chose chez vous. »
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