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Fuite de gasoil du pipeline de la Sar : 48 perçages d’origine criminelle ont été recensés

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Fuite de gasoil du pipeline de la Sar : 48 perçages d’origine criminelle ont été recensés

Les alentours de la Société africaine de raffinage (Sar) sont en phase de devenir le théâtre d’une catastrophe écologique majeure. Depuis des années, des fuites récurrentes sont déplorées sur le pipeline, endommageant parfois la plateforme et la santé des riverains. Pas moins de 48 perçages d’origine criminelle ont été recensés sur le pipeline.

Le pipeline est une conduite servant au transport à grande distance de certains hydrocarbures. Selon un rapport mis à notre disposition, réalisé par les services de la Société africaine de raffinage (Sar), 48 perçages d’origine criminelle ont été recensés dans le pipeline de ladite société située à Thiaroye-sur-mer. Ces fuites engendrent de la pollution et des pertes d’hydrocarbures significatives. Plusieurs alertes auraient déjà été sonnées, mais la situation semble rester en l’état. Une proposition de la Sar tendant à procéder à l’audit des pipelines qui devait déboucher sur un plan d’actions avec comme objectif de donner des recommandations concrètes à l’attention des pouvoirs publics a été formulée. Celle-ci devait aider à la prise de décision ainsi qu’aux prescriptions techniques pour assurer la sécurité des installations, note le document.

Une série d’échanges de correspondances a également cours depuis que les populations sont venues habiter aux alentours immédiats du pipeline. De 1971 à nos jours, ce sont de nombreuses correspondances qui ont été échangées entre la direction générale de la Sar et les services déconcentrés de l’Etat. Au début, le problème s’est posé avec l’exploitation dangereuse des carrières de sable. La première mesure prise par le directeur des mines et de la géologie de l’époque était de faire procéder au remblai partiel de ce qui alors n’était qu’une carrière de passage du pipeline. Il était question d’établir une bande de protection de sable large de cinq mètres de part et d’autre.

Ensuite il y a eu un projet d’attribution de terrain sur le tracé du pipeline. Après l’occupation du tracé du pipeline par les maraîchers à Hann, la direction technique a adressé une lettre au chef de service des Domaines pour une application des mesures de protection des installations à travers une interdiction d’occuper, la plantation d’arbres», informe Abdoulaye Sembène, responsable sécurité de la Sar.

Malgré de multiples actions et saisines, la situation a perduré pour prendre des proportions inquiétantes. C’est donc fort de ce constat et sur alerte notamment des autorités de la Sar que le préfet du département de Pikine s’est déplacé récemment pour s’enquérir de la situation. Demba Diallo était accompagné de l’ensemble des sous-préfets du département. Le personnel de la Société africaine de raffinage (Sar) était également de la visite. Pour mieux s’imprégner de la situation, l’autorité administrative, sur alerte de la direction de la Sar à travers une correspondance et entourée des représentants de services compétents, a effectué une visite de protection civile toute la matinée d’hier durant.

Plusieurs mesures proposées pour parer à l’irréparable
La délégation s’est rendue dans trois différents sites afin de s’enquérir des occupations illégales sur l’emprise du pipeline. En effet, des populations sont venues illégalement ériger des habitations  sur ces conduites à volet industriel.

La raffinerie a rencontré de réelles difficultés pour la mise en conformité de ses tuyauteries suite à l’occupation et l’emprise des pipelines. Les fortes sommes dépensées ainsi que la résistance des populations de plus en plus significative à libérer l’emprise ont tout le temps poussé à proposer quelques axes de réflexion. « En 1998, une réunion s’est tenue à la gouvernance de Dakar en vue d’examiner les mesures de libération des conduites d’hydrocarbures. En 1999, un rapport sur l’occupation irrégulière de l’emprise du pipeline a été produit à la demande du gouverneur de la région de Dakar, à l’issue d’une visite de terrain. Le rapport s’articule sur quatre zones : Thiaroye Azur, Thiaroye-sur-mer, Dalifort et Hann Bel Air », informe le chargé de communication de la Sar.

Pour la surveillance des pipelines, plusieurs rondes surprises ont été faites par l’équipe de gardiennage recrutée à cet effet. Les actions en cours tournent autour des poursuites de travaux de mise en conformité sur les différents points identifiés et le renforcement du gardiennage des lieux. Selon le document, le projet Ter (Train devant relier Dakar au nouvel aéroport Aidb) viendra, s’il est confirmé, impacter le tracé du pipeline au niveau de la ligne commençant aux Beaux maraîchers longeant l’ancienne route de Rufisque vers le dépôt pétrolier Dot. « Il serait dès lors judicieux de commencer à discuter avec les responsables du projet et la Sar à propos de la partie des conduites concernées par le projet », suggère Abdoulaye Sembène, responsable sécurité à la Sar.

«Il s’agit d’engager une rencontre qui implique l’ensemble des acteurs concernés dans le but de disposer d’un document d’engagement validé par l’ensemble des parties pour procéder au déguerpissement des habitations irrégulières », relève Ousseynou Ndiaye, le chargé de communication de la Sar. Il est envisagé la possibilité de déplacer le tracé des tuyauteries en conduite sous-marine en longeant la mer ou terrestre en redéfinissant les possibilités en passage sous-terrain ou aérien, ajoute-t-il. Toutefois, cette solution devra attendre des résolutions retenues sur le projet de stockage national pour être applicable. Il est également envisageable d’opter pour la mise en place d’un nouveau poste de déchargement des produits au large de la raffinerie.

Oumar BA

Les autorités déterminées à prendre les devants
Il ressort toutefois de la visite du préfet des mesures qui seront proposées aux services de l’Etat. A la Sar, un recensement allant dans ce sens a déjà été fait. La commission  de protection civile  a promis d’énumérer des recommandations à la suite de la visite de terrain. « L’Etat aura à prendre certaines mesures ainsi que les services qui lui sont rattachés. Des emprises ont été occupés, il nous revient d’essayer de comprendre dans quelles conditions cela est arrivé et d’y apporter ensuite des solutions », soulignait le préfet Diallo. Les gravats des maisons qui se sont effondrées n'ont que rarement été déblayés. Les maisons qui, en apparence, sont intacts mais dont la structure irrémédiablement fragilisée ne résisterait pas plus longtemps.Les populations n’ont pas le droit de s’installer sur le pipeline. Il y a des perçages climatiques qui attaquent directement la nappe phréatique. Des installations criminelles sont venues s’y ajouter. Une zone d’emprise a été dégagée, mais les gens font fi de cet interdit et s’installent, déplore Abdoulaye Sembène responsable sécurité de la Sar.

O. BA

50 millions de FCfa pour réparer un perçage
Les raisons de cet effarant attentisme sont multiples : désorganisation des services officiels, disparition des propriétaires ou destruction des documents administratifs, incapacité des habitants à assumer en quittant ces lieux non conformes à l’habitation. Selon Ousseynou Ndiaye, souvent, il est noté des perçages mal outillés. Ce qui endommage le pipeline. Pour la réparation d’un simple perçage, la société Sar serait obligée de débourser pas moins de 50 millions de FCfa. Du fait de ces installations anarchiques, la société perd du temps, de l’argent et les conséquences sanitaires sont beaucoup plus nombreux, a-t-il souligné. Selon lui, beaucoup de litres d’hydrocarbures sont annuellement perdus à cause de ces installations négligentes.

O. BA



1 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2016 (09:15 AM)
    Africains : arriérés et non civilisés ......pas d'espoir que cela change

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