Alors qu’il attend d’effectuer sa première rotation, le nouveau bateau Aline Sitoe Diatta qui devrait assurer la liaison maritime Dakar-Ziguinchor fait déjà parler de lui. Après les craintes exprimées par les socialistes de Ziguinchor qui ont affiché leur préférence pour une gestion étrangère du navire, c’est au tour de l’Association des Familles de Victimes du Joola de monter au créneau pour demander que la gestion soit confiée à des experts.
Le traumatisme né du naufrage du bateau « Le Joola » est encore bien présent dans les esprits de beaucoup de Sénégalais. La preuve, il n’a pas encore flotté sur les eaux sénégalaises, que le nouveau bateau qui fera la liaison fait déjà l’unanimité sur les risques que pourraient encourir les futurs passagers si de bonnes méthodes de gestions ne sont adoptées dans la marche des affaires de ce bateau. Le président de L’Association Moussa Cissokho de disqualifier les futurs exploitants de ce navire en demandant une autre équipe composée pour l’essentiel d’étrangers ; et comme si cela ne suffisait, il a pointé un doigt accusateur sur le patron du groupe CCBM Serigne Mboup, qui, selon lui, n’aurait aucune compétence en matière de navigation maritime.
Mais, la réponse de ce dernier ne s’est pas fait attendre. Ce dernier estime ainsi que « l’expertise locale est bien avérée. Mieux, les privés sénégalais ont fait leur preuve dans plusieurs domaines. Membre du consortium des Sénégalais chargé de la gestion du navire Serigne Mboup précise que toutes les mesures de sécurité seront prises pour une bonne exploitation du navire, il y va d’ailleurs de l’image du Sénégal. Une question de sécurité qui semble d’ailleurs préoccuper au premier plan l’Association des victimes qui, à en croire son président, compte battre le macadam, samedi prochain pour la prise en charges de nombreuses questions restées encore pendantes. A-t-on besoin d’être un capitaine de navire pour exploiter un navire, s’interroge le patron du CCBM qui n’en précise pas moins que » la gestion technique du bateau sera de toute façon une affaire de techniciens..."
Autre préoccupation des familles de victimes c’est l’implication des familles dans certaines taches pour l’exploitation du navire. A ce niveau, un des actionnaires d’Aline Sitoé Diatta Serigne Mboup rassure sur l’octroi d’emplois à de nombreuses femmes ressortissantes de la région de Ziguinchor. Une main-d’œuvre locale qui pourrait bien bénéficier d’une discrimination positive quant à la gestion de ce navire. Ces précisions et assurances du patron du Ccbm vont-elles atténuer les inquiétudes des familles de victimes ?
Les prochains jours devraient nous édifier. En attendant les populations du sud qui attendent l’arrivée du navire le 11 janvier prochain espèrent trouver à cet homonyme de la reine de Cabrousse, un précieux moyen pour sortir la Casamance de son enclavement. Certains jusque-là hantés par le drame du Joola ( ce navire qui a sombré dans les eaux gambiennes avec 1826 passagers dans la nuit du 26 au 27 septembre 2002 ), préfèrent garder une certaine distance sur ces questions de gestion en déclarant que qui que soit le gestionnaire du bateau, toutes les dispositions devraient être prises pour chasser à jamais le spectre de naufrage dans la mémoire des casamançais. Toute la problématique d’une bonne mise à eau du futur navire de transport est à ce prix.
0 Commentaires
Participer à la Discussion