L’Intersyndicale enseignante, en grève depuis cinq mois, serait-elle en passe d’observer une trêve et de regagner les salles de classe ? Tout porte à le croire. En effet, jusqu’à tard dans la soirée, hier, les enseignants grévistes espéraient être reçus par le président de la République, par l’entremise du ministre des Transports aériens pour finaliser les accords obtenus avec ce dernier. Ces accords ont trait aux conditions qui avaient été posées par l’Intersyndicale enseignante comme préalable à la trêve et étaient articulés autour des points suivants : report des examens du Cfee, arrêt des ponctions sur les salaires, paiement des indemnités de recherche aux enseignants omis, précision sur la date de la reprise des négociations.
De sources dignes de foi, Farba Senghor, qui recevait, hier, à sa demande, des membres du bureau de l’Intersyndicale est tombé d’accord avec les enseignants sur ces différents points. Il restait, ainsi, à faire entériner cela par le chef de l’Etat. Mais jusqu’à l’heure du bouclage, ce n’était pas le cas. Et Marième Sakho Dansokho et ses camarades étaient dans le bureau du chargé de la mobilisation du Parti démocratique sénégalais, attendant que les démarches de Farba Senghor aboutissent pour être reçus par le président Abdoulaye Wade. Et comme s’ils s’étaient passé le mot, les responsables syndicaux, qui étaient en pourparlers avec le ministre Senghor, ont gardé le silence. Si certains avaient tout bonnement éteint leurs téléphones portables pour éviter d’être dérangés, d’autres, dont les appareils étaient allumés, feignaient de consulter les appels.
En tout état de cause, une source proche de la direction de l’Intersyndicale confie qu’il y avait de fortes chances que l’audience avec le chef de l’Etat ait lieu ce mercredi même. Pour arriver à ce stade, il aura fallu, en tout cas, beaucoup d’abnégation de la part du ministre Farba Senghor lequel, après avoir convié les enseignants à son bureau, a discuté avec ces derniers près de cinq heures d’horloge.
Cette discussion, souligne-t-on, s’est (quasiment) déroulée sans la présence du nouveau ministre chargé de l’Education élémentaire et préscolaire. Revenu, hier, d’un voyage, Kalidou Diallo trouvera que son collègue des Transports avait déjà réussi à ramener les enseignants à de meilleurs sentiments. Pendant que les discussions allaient bon train, confie une source, le tout nouveau ministre était briefé par le président Wade. Ce n’est que sur le tard qu’il allait rejoindre la table de négociations.
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