Alioune Tine : "Il faut libérer Badara Gadiaga et Abdou Nger, leurs dossiers sont vides"
Malgré le changement de régime, les arrestations liées aux opinions sur la place publique se sont poursuivies. Pour Alioune Tine, il faudrait revoir la machine judiciaire, avec le retrait du procureur sur certaines questions qui relève de l'autorité d'organisme de médias ou de régulation.
"Il faut libérer Badara Gadiaga et Abdou Nguer, leurs dossiers sont vides et leur maintien en détention n'a aucun intérêt. Leur cas relève du débat démocratique normal qui peut connaître un emballement avec le contexte et les contenus", dit-il.
Pour lui, la révolution judiciaire qui doit s'imposer est de mettre en retrait le procureur sur certaines questions. "La régulation se fait en temps réel sur le plateau de télé par l'animateur, le tribunal des pairs, le Cored, ou à la limite par le CNRA. La police de ces questions d'espace public n'est pas de la compétence du Procureur. À moins de vouloir judiciariser le débat démocratique. Il est tant de s'éloigner de cette tendance et laisser le règlement de ces questions aux mécanismes mis en place par les professionnels des médias", ajoute Alioune Tine.
Pour rappel, Abdou Nguer a été arrêté pour offense au chef de l'État et diffusion de fausses nouvelles, tandis que Badara Gadiaga est incarcéré pour diffusion de fausses nouvelles et offense à une personne qui exerce une partie des prérogatives du chef de l'État.
Commentaires (31)
de faire 1 fixation : abdou nguer je peux comprendre mais je me demande si les propos badara gadiaga étaient tenus à votre égard si vous l’aurez pardonné d’autant que la personne insultée n’était ni présente , ni partie prenante au débat
j’avoue vous avez perdu tout le respect et estime que j’avais à votre égard
je ne suis pas militant de pastef et je suis de votre génération ; c’est dommage
Alioune Tine passe son temps à nous parler de démocratie et, malgré son âge avancé, il s'accroche à son poste de directeur d'ONG et refuse de prendre sa retraite. Le renouvellement est essentiel à la démocratie ; commencez par céder votre place avant de venir nous donner des leçons sur le sujet.
Le pouvoir doit mettre fin à cet acharnement sur la presse et qui est d ailleurs peine car personne dans ce pays ne peut museler la presse
La politique t'a complètement détruit. Tu est graduellement entrain de deviner de ta vocation premiere et tu es entrain de salir tout le beau travail que tu as eu a faire dans le passe.
Espèce de doorkate.
les organes de contrôle ont un rôle de régulation à jouer mais les journalistes eux même ont tendance à les défier. ces derniers ont passé outre les recommandations du cnra du cored combien de fois les journalistes ont sciemment bafoué le code de la presse?
Pourlane vous cautionnez l'accusation mensongère, les calomnies,
Un journaliste comme Babacar Fall de la TFM, par exemple, pousse parfois ses invités à tenir des propos qui peuvent même les compromettre, tant il semble être en mission contre Sonko et son gouvernement.
Le CNRA est quant à lui absent. On peut se demander si ses membres comprennent réellement leur rôle.
Bref, il est essentiel que les acteurs politiques, les journalistes et les chroniqueurs sachent que les propos diffamatoires, la diffusion de fausses nouvelles, les actes portant atteinte à la sûreté de l’État et les insultes envers les autorités doivent être sanctionnés par la justice. C’est à cette condition que le débat public pourra être assaini.
Sinon, ce sera le capharnaüm.
Pour developper ce pays il faut qu'on arrête avec cette hypocrisie.
Le jour où on va laisser certaine parole sans punition par justice les gens vont régler eux meme le problème avec ces journalistes et chroniqueurs (No justice No peace), car ces derniers sont des citoyens comme tout le monde.
Je ne sais pas exactement la motivation derrière ces sorties de Alioune Tine et autres qui semblent promouvoir l'impunité mais c'est trop hypocrite de leurs part.
Comme votre nom l'indique vos interventions sont aiguës et percutantes.
Qui aurait cru que Tass Yakar-stef était capable de cette bassesse.
Dans une démocratie, la liberté d’expression est fondamentale, mais elle n’est pas absolue. Elle est encadrée par des lois qui protègent contre la diffamation, l’incitation à la haine ou la propagation de fausses informations.
En qualifiant les dossiers de « vides », M. Tine semble se substituer au juge, ce qui peut être perçu comme une atteinte à l’indépendance de la justice.
Les accusations portées contre les deux individus (offense au chef de l’État, diffusion de fausses nouvelles) sont des infractions prévues par le Code pénal. Leur gravité dépend du contenu exact des propos, du contexte, et de leur répercussion sur la société.
M. Tine suggère que la régulation de l’espace public devrait être confiée aux organes médiatiques comme le CNRA ou le CORED, et non au procureur. Cette idée, bien que séduisante dans une logique de auto-régulation, pose problème :
Ces organes n’ont pas de pouvoir coercitif équivalent à celui de la justice.
Ils peuvent être influencés politiquement ou manquer de moyens pour agir efficacement.
Confier à des animateurs ou chroniqueurs la régulation en direct peut mener à des dérives ou à une impunité médiatique.
M. Tine défend la liberté d’expression, mais certains lui reprochent de sélectionner ses combats en fonction de ses affinités politiques.
Cette posture peut affaiblir la crédibilité de son plaidoyer, surtout si elle semble ignorer les cas où des propos médiatiques ont été clairement diffamatoires ou injurieux.
Le commentaire de M. Tine ouvre un débat nécessaire sur la judiciarisation du discours public au Sénégal. Toutefois, sa position peut être jugée trop tranchée, voire partiale, en négligeant les impératifs de justice, de responsabilité et de cohésion sociale. Une réforme du système judiciaire est sans doute souhaitable, mais elle doit s’accompagner d’une réflexion équilibrée sur les limites de la liberté d’expression et le rôle des institutions dans la préservation de l’ordre démocratique.
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