Le directeur de l’Anacs et le Dg de Asi avaient, vendredi dernier, nié n’avoir jamais échangé sur la reprise du pèlerinage par la compagnie sénégalo-marocaine. Le ministre d’Etat Habib Sy les a démentis de façon paisible et confirmé que la possibilité avait été évoquée.
Dans Le Quotidien n° 1764 paru samedi dernier, il était annoncé que l’Etat, par le truchement de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anacs), s’était rapproché de la direction d’Air Sénégal internationale (Asi) pour lui confier le transport des pèlerins sur la Mecque.
Cette information a été confirmée hier par le ministre d’Etat, ministre des Transports aériens, Habib Sy. Déclarant que l’information est avérée, M. Sy a ajouté qu’il fallait à l’administration aéroportuaire de prendre des mesures palliatives, du fait que les anomalies du Dc-10 devenaient plus que manifestes. Ces propos ont sonné hier, comme un aveu d’échec sur le choix porté sur Zam Zam au détriment de la compagnie sénégalo-marocaine Air Sénégal international (Asi).
Vendredi dernier, appelé par Le Quotidien pour vérifier l’information, le directeur général de l’Anacs n’a rien trouvé de mieux que démentir de manière éhontée. Son ministre de tutelle lui a apporté, hier, un cuisant et humiliant démenti et sans qu’il ne puisse le relever. Mohammed El Yaalaoui, le directeur général de Asi, avait eu la précaution oratoire de déclarer qu’«aucun membre du gouvernement» ne l’avait saisi de cette question. Bien entendu, puisque c’était le directeur Arona Cissé, commandité par son ministre.
Néanmoins, comme pour tempérer, Habib Sy révèle qu’ils ont «cherché partout», ne se limitant pas à la seule Asi. «On s’est rapproché d’autres compagnies pour continuer les vols», indique le ministre d’Etat qui, à l’entame de son point de presse, avait tenu à rassurer sur la fiabilité technique du Dc-10 affrété par Zam Zam auprès de la compagnie saoudienne National Air Services (Nas).
Pourquoi alors chercher refuge auprès d’autres compagnies aériennes ? Habib Sy avance, le sourire aux lèvres, que «gouverner, c’est prévoir». Tout en précisant que, dans cette affaire, ils ont «voulu être prévoyants». Il soutient que l’Etat a «moins de problèmes avec le pèlerinage 2008». Dans son entendement, tout est en ordre jusque-là, «sauf quelques pépins» sur le plan organisationnel et qui «arrivent à tous les pays».
Quoi qu’il en soit, Habib Sy n’écarte pas l’idée de confier l’organisation du pèlerinage aux privés. «Nous sommes en train de réfléchir par rapport à ça et c’est tout à fait possible», déclare-t-il. Sans doute la débâcle de cette année va précipiter le choix de l’année prochaine, si des correctifs ne sont pas apportés.
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