Hommes politiques et acteurs de la société civile rendent hommage à Abdou Latif Guèye

Dakar, 6 avr (APS) – Des personnalités du monde politique et de la société civile ont réagi à la disparition accidentelle, dimanche, du député Abdou Latif Guèye, vice-président à l’Assemblée nationale, saluant unanimement en lui un homme engagé, épris de liberté et de justice et un défenseur des valeurs morales.

— Macky Sall, président de l’Assemblée nationale sur Radio Sénégal : « fidèle aux principes justice et liberté »

« Dire la consternation et la peine avec la peine avec laquelle nous avons appris cette triste nouvelle. Le défunt était un patriote, sincère et qui aimait profondément son pays. J’ai eu l’occasion de le connaître, il y a plusieurs années dans les luttes pour la démocratie, pour la protection des mœurs, contre la drogue et toutes les déviances. Latif s’est illustré dans un combat remarqué à travers son Organisation non gouvernementale (ONG) Jamra et son parti, le Rassemblement démocratique sénégalais (RDS). Avec ses camarades, il a toujours pris une part pour l’émancipation des peuples. Abdou Latif Guèye a été un partenaire politique du Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir) et du Président Abdoulaye Wade. Dans ce cadre en tant Premier ministre et directeur de campagne, j’ai eu à partager des moments privilégiés avec lui dans la coordination des activités. C’est un Sénégalais d’une grande dignité. C’est un homme respecté et qui respectait les autres. Je pense que le respect qu’il voue aux autres, l’a conduit à être l’ami de tout le monde tout en restant fidele aux principes justice et liberté. Son rôle à l’Assemblée nationale a été remarqué durant sa courte présence dans cette onzième législature. Il va manquer à l’hémicycle, à la classe politique, à la communauté religieuse et au peuple sénégalais ».

— Babacar Gaye, directeur de Cabinet du chef de l’Etat : « Abdoulaye Wade perd un allié, un fils »

« C’est d’abord le secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir), Me Abdoulaye Wade qui perd un allié, un fils. Le PDS présente ses condoléances à la famille du défunt, aux habitants de Fann Hock, aux militants du Rassemblement démocratique sénégalais (RDS, son parti), aux membres de (l’ONG) Jamra, aux députés. Il a incarné des valeurs que je partage : courage et dignité. C’est une dimension de la vie exceptionnelle de Latif Guèye. Malgré les difficultés, il n’a pas rompu son soutien au président de la République. Nous avons toujours pu compter sur lui. Le Sénégal perd un fils ».

— Serigne Moustapha Cissé, khalife de Pire (sur Radio Sénégal) : « la jeunesse perd un homme de courage et de foi »

« La jeunesse perd un homme plein de courage et de bonne foi. A travers l’Organisation non gouvernementale Jamra, Abdou Latif Guèye a déployé un programme d’éducation et de formation des jeunes pour les sauver des aléas et des tares de la vie. Il a combattu la drogue, la délinquance juvénile. Il a tout fait pour que la jeunesse du pays soit de qualité. Il a travaillé pour l’islam. Abdou Latif Guèye a mené sur le plan politique un combat courageux et lucide jusqu’à devenir vice-président de l’Assemblée nationale. Son père (El Hadji Abbas Guèye, compagnon du président Senghor) a beaucoup dépeint sur lui ».

— Imam Mbaye Niang, député et secrétaire général du MRDS (sur Radio Sénégal) : « de tous les combats qui rapprochent l’homme de Dieu »

« Je présente mes condoléances au peuple sénégalais. Abdou Latif Guèye était un acteur très déterminant dans l’organisation des conférences au mois de ramadan à la mosquée inachevée (de l’aéroport). Malgré que nous avons tous les deux chacun son parti, il me disait qu’il avait une militante chez moi, ma femme. C’est un homme de bien, il était plein de bonté. Il a participé à tous les combats qui rapprochent l’homme de Dieu, les combats qui visent à purifier notre société des travers et des perversions. Il avait des positions tranchées quand il s’agissait de dire la vérité et de la défendre. Il avait une compréhension de l’islam telle que, à travers ses positions, on lisait aussi bien la politique, la religion. L’action que vous menez doit refléter votre foi et c’est cet entendement-là qu’il avait en tant que militant de l’islam. Il a commencé très tôt à lutter contre la prostitution, l’homosexualité. Contre tout ce qui contribuait à ternir l’image de marque de l’islam et du Sénégal, il était là debout. Il a été l’initiateur de la proposition de loi qui a corsé la pénalisation du trafic de la drogue. Le Comité islamique pour la reforme de la code de la famille (CIRCOF) est un bébé de Latif Guèye. J’avoue qu’à chaque qu’il prenait une position à l’Assemblée nationale, compte tenu de nos relations, j’avais beaucoup de peine à prendre une position contraire à la sienne ».

— Abdoulaye Bathily, secrétaire général de la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (LD/MPT) (Radio Futurs médias) : « un combattant de la liberté »

« J’ai appris avec consternation la disparition de Abdou Latif Guèye, que j’ai connu comme un homme politique plein d’initiatives avec une grande générosité de cœur, très sympathique. La dernière fois que je l’ai rencontré c’était à Tuvaouane, lors du Gamou (mi-mars), dans la chambre du khalife général dd tidianes Serigne Mansour Sy. Il a fait beaucoup de témoignages sur moi et sur ce que nous avons fait ensemble dans la lutte politique. Mais au-delà de tout ça, nous sommes liés sur le plan familial (une nièce d’Abdou Latif Guèye porte le nom de la défunte épouse de Abdoulaye Bathily). Je présente mes condoléances à sa famille et à tout le peuple sénégalais. C’était aussi un combattant de la liberté, un combattant pour la cause du peuple sénégalais ».

— Amath Dansokho, secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (PIT) (sur Radio Futurs médias) : « un engagement très précoce »

« Je considère que c’est une perte sérieuse pour notre vie politique. Latif était jeune. D’ailleurs son engagement a été très précoce, avec un discours très adulte. Je ne partage pas tous ses choix mais il y avait entre nous une affection réciproque exceptionnelle. Notre rencontre à l’hôpital Abbas Ndao lors de l’ouverture de la Journée mondiale du diabète en est une parfaite illustration. Il était venu représenter l’Assemblée nationale en compagnie de Doudou Wade. A la surprise générale, il a consacré ses premiers propos à un témoignage passionné sur moi (...) J’avoue que c’est une grande perte, parce qu’il était devenu une des étoiles montantes de note vie politique nationale ».

— Amsatou Sow Sidibé, juriste, enseignante à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar sur RFM : « il a beaucoup protégé les femmes »

« Je suis bouleversée parce que j’ai passé la journée de samedi dernier (le 29 mars) avec Latif Guèye. C’était dans le cadre d’une conférence organisée par l’Institut international de management. Il a animé une conférence sur ‘’Famille, valeurs et développement’’. J’étais la présidente de séance et je peux dire que j’étais la dernière personne à l’avoir présenté au public. J’ai vu combien Latif était un grand homme, un homme de valeur, de foi. Un homme qui s’est beaucoup impliqué dans l’harmonie au sein de la société sénégalaise. Il s’est activé beaucoup dans le domaine de la famille, de la santé, de la drogue, des valeurs. C’est un homme qui a beaucoup travaillé pour son pays. C’est un homme courageux, un homme de foi, un homme élégant, propre. Un homme qui n’a pas failli à sa mission, qui a beaucoup protégé les femmes. Lors de la conférence, il a défendu avec hargne les femmes en se fondant sur les percepts de l’islam, sur les grandes qui sous-tendent la société sénégalaise et africaine. On a vu avec quelle passion il voulait que les femmes sénégalaises soient protégées. Samedi, c’était un au revoir je crois. Nous avons beaucoup perdu ».

— Alioune Tine, président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO) (sur Radio Futurs médias) : « Quelqu’un qui savait se battre »

« C’était un homme engagé sur tous les fronts. Que ça soit les droits humains, la drogue, la politique, le social, la promotion des handicapés et de la paix. Je me suis trouvé assez souvent avec lui en Casamance, dans le cadre de la réconciliation Diamacoune-Sidy Badji. On s’est trouvé sur le front avec lui dans le cadre de médiations. C’était risqué à l’époque, ce n’était pas facile. Et récemment entre le marabout Abdoul Aziz Sy junior et le SYNPICS (syndicats des journalistes) où on a beaucoup discuté, beaucoup débattu. C’est quelqu’un qui savait se battre, qui avait une volonté d’acier. J’ai vu Latif sur son lit d’hôpital avec un mental extraordinaire. Même sorti de prison, Latif a encore écrit, fait un témoignage en faveur de prisonniers dont la durée de détention était devenue trop longue. Sur toutes les questions de droits humains Latif était là ».

ADC/BHC