A Thiès, une partie des musulmans a prié les deux « rakas » de korité le samedi. Dans son sermon, l'Imam Tamsir Ndiour de la mosquée Moussanté a jeté les pieds dans le plat, en rappelant à Me Wade qu'il n'est pas un patron, mais un Chef d'Etat. C'était sous les yeux de Idrissa Seck, Maire de Thiès, fraîchement revenu de France, après un séjour de plusieurs mois.
L'Imam Tamsir Ndiour de la mosquée de Moussanté n'a pas dérogé à la règle, à l'occasion de son sermon de korité. Il s'est prononcé sur l'actualité brûlante, non sans rappeler à Me Wade qu'il n'est pas un patron, mais un Chef d'Etat. Selon lui, il y a beaucoup de choses à revoir, mais cela ne surprend pas, car des gens aux compétences douteuses occupent dans ce pays de grandes responsabilités. C'est regrettable, dit-il, mais dans ce pays, n'importe qui peut influer sur la politique de l'Etat, c'est pourquoi les hautes fonctions sont aujourd'hui banalisées. Il est resté convaincu que la remise sur orbite du pays ne peut se réaliser sans la concertation de toute la classe politique. Il déclare l'avoir dit à une délégation du bureau politique du parti socialiste, venu lui rendre visite le jour du « laylatoul Khadr », conduite par Ousmane Tanor Dieng et comprenant Aminata Mbengue Ndiaye, Mame Bounama Sall, Cheikh Seck, le Dr Jean Baptisme Ndione… En ce qui concerne le prochain sommet de l'Organisation de la Conférence Islamique qui doit se tenir dans notre pays, l'Imam Mame Tam a estimé que contrairement à ce que d'aucuns laissent apparaître, il s'agit d'une affaire d'Etat, et non d'une affaire des marabouts. Parlant de ces derniers, Imam Ndiour a dénoncé les divergences qui existent entre eux et qui sont traduites cette année par 4 korité dans un petit pays comme le Sénégal, et célébrées par des gens qui se disent tous des musulmans. Aujourd'hui, dit-il, avant de parler de dialogue islamo chrétien, il urge de parler de dialogue inter musulman pour régler tous ces problèmes. Selon lui, les chefs religieux doivent se ressaisir et assumer leurs responsabilités. De la même manière qu'ils ont scellé leur unité pour soutenir Me Wade, ils doivent pouvoir faire des efforts pour retrouver l'unité autour de tout ce qui touche la charia. Malheureusement, se désole-t-il, certains ne sont mus que par l'argent, c'est pourquoi, lors des manifestations religieuses, ils n'hésitent pas à ruer dans les brancards si l'Etat ne leur donne pas de l'argent. Avant de conclure, l'Imam Tamsir Ndiour a vanté les bienfaits du ramadan. Mais, dit-il, certains musulmans croient que le ramadan constitue la seule période de piété ; et qu'après, ils n'hésitent pas à s'engouffrer encore dans le sillage de l'infidélité. Il a exhorté les fidèles à un retour à Dieu en continuant à adopter toujours le même comportement, celui prescrit par la charia. A Thiès, les fidèles ont également prié à la mosquée mouride où les deux rakas ont été dirigés par Serigne Saliou Touré représentant du Khalif général des mourides. Il en a été de même à Keur Mame El Hadji, et à Diamaguène chez la famille de Feu Abdoul Aziz Aïdara. Partout, les prêches ont tourné autour de la charia et de la nécessité d'un retour à Dieu, pour un Sénégal uni et prospere.
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