IMMIGRATION CLANDESTINE : 13 candidats arrêtés par la gendarmerie de Ouakam

Partir ! Partir par tous les moyens et à tout prix. Telle semble être la trouvaille d’une frange de plus en plus importante de la jeunesse sénégalaise. Des jeunes accablés et acculés par un quotidien difficile au point qu’ils n’hésitent même pas à parier sur leur vie et à prendre des risques insensés dans l’espoir de gagner l’étranger, un « Eldorado » que très peu d’entre eux verront. Malheureusement, pour certains d’entre eux l’Eldorado s’arrête sur les berges de l’atlantique est. C’est le cas de 13 d’entre eux qui ont été « intercepté » juste avant leur départ.

Les gendarmes de la brigade de Ouakam ont interpellé 13 « voyageurs clandestins », dans la nuit du 17 au 18 mai. Tout est parti de renseignements reçus et qui faisaient état de la présence sur la plage d’une quarantaine de voyageurs clandestins. Fort de ces informations, les pandores investissent les alentours des « mamelles ». Vers 1h du matin, à hauteur de la baie de la mosquée de la divinité, la patrouille tombe sur un groupe de plusieurs dizaines de personnes qui prennent aussitôt leurs jambes à leur cou. Il s’en suit une course-poursuite au terme de laquelle, l’adjudant Ndour et ses hommes réussissent à appréhender 13 des « fuyards ».

Ces derniers ont une moyenne d’âge de 21 ans, (17 ans pour le plus jeune et 38 ans pour le plus âgé). Ils auraient déboursé chacun, 300.000 francs CFA. Ce que ne confirme pas l’enquête de la gendarmerie qui n’a pas pu également établir l’identité des passeurs, vu le manque de collaboration des interpellés. En réalité, devant les hommes en bleu, ces jeunes, certainement conscients de la gravité de leur acte et des conséquences qu’ils encourent, ont catégoriquement nié être des candidats au voyage vers le pays de Juan Carlos. Ils soutiennent tous être des pêcheurs qui attendaient leur embarcation pour aller en mer. Cependant, leurs explications n’ont pas convaincu les pandores. Ainsi, à l’expiration de la durée légale de garde-à-vue, ils ont été déférés au parquet. D’ici à ce qu’ils passent devant le juge, ils auront largement le temps de méditer sur leur acte. Et peut-être ils se rendront compte que rester au Sénégal n’est pas moins sûr que de se jeter dans la gueule de l’Atlantique.

Cette opération des pandores de Ouakam n’est pourtant pas la première. En effet, sur la base de renseignements similaires à ceux qui ont conduit à leur intervention la nuit du 17 au 18 mai, ils ont eu à organiser deux patrouilles il n’y a pas longtemps. Selon le Mdl-chef Fall, adjoint du commandant de la brigade, « la première opération fut infructueuse après plus de 2h d’attente ». Mais à la seconde patrouille, les gendarmes avaient surpris une embarcation. Seulement, « le retard des renforts qui devaient venir avec le matériel approprié avait fait que nos hommes n’avaient pas pu interpeller les voyageurs qui, à notre arrivée, étaient déjà dans l’eau », affirme notre interlocuteur.