Immolation d’Omar Bocoum devant le Palais : Thierno Lô accuse l’opposition…

Malgré l’appel lancé à leur endroit par le Khalife des Mourides, un militaire invalide a préféré s’immoler, ce vendredi, par le feu, mettant, ainsi, à exécution, la menace récemment brandie avec ses compagnons blessés de guerre. En meeting à Darou Moukhty, Thierno Lô a été ferme sur la question. « C’est l’opposition qui est responsable de ce drame ». En à croire le ministre du Tourisme, des porteurs d’opinion, capables d’influencer les mentalités et jouer sur le désespoir des populations, en appellent à des émeutes. 

Et si, aujourd’hui, une personne s’est immolée, c’est parce que ces responsables de l’opposition « ont utilisé la douleur des populations pour des intérêts crypto personnels ». A l’en croire, aucun homme politique ne sera épargné si, jamais, il y a soulèvement au Sénégal. Oumar Boccoum a tiré sa révérence, au terme d’un combat qui l’aura opposé à l’Etat du Sénégal qu’il accusait, avec ses pairs, d’avoir retardé l’application de la loi 67-42. Cette loi, si appliquée, aurait généré des retombées financières à travers leurs pensions. Les militaires invalides avaient, en effet, menacé de s’immoler par le feu, ce 18 février, au terme d’une marche, qui, au finish, a été interdite par le Préfet de Dakar.

 L’homme a, finalement, perdu la vie, après avoir été, sévèrement brûlé. Thierno Lô, a été, l’une des premières autorités de l’Etat du Sénégal à réagir sur la question. En meeting à Darou Moukhty, le ministre du Tourisme a accusé les leaders de l’opposition d’être les seuls responsables de ce drame. « Nous avons toujours réglé nos problèmes, et nous avons, toujours, été différents des autres. Nous avons la capacité de dialogue. Nous ne devons ni singer, ni faire du mimétisme et copier sur les autres. Ces pays (la Tunisie et l’Egypte) étaient des pays muselés.

 Quand on musèle la pensée, quand on empêche l’individu de s’exprimer, on piétine sa dignité ; et à partir de ce moment, il devient une bête enragée. Et on ne s’immole que quand on perd, totalement, l’espoir. Je prends les leaders de l’opposition comme les premiers responsables de ce drame ». Selon Thierno Lô, l’opposition est composée de mauvais leaders, « des porteurs d’opinion, des gens capables d’influencer les mentalités, des gens capables de jouer sur le désespoir des populations, et qui en appellent à des émeutes ». Il ajoutera que, « si les gens s’immolent, ils sont les premiers responsables, parce qu’ils ont utilisé la douleur des populations pour des intérêts crypto personnels ». 

Toujours dans le même registre, le patron de la communauté rurale de Darou Moukhty se désolera du fait que, depuis un certain temps, quelques pays du Maghreb, souvent, cités en exemples par certains hommes politiques malintentionnés. Ainsi, dira-t-il, « les exemples de la Tunisie et de l’Egypte ne sont pas à méditer par les Sénégalais. Car, c’étaient des sociétés fermées où il n’y avait pas de possibilités d’expression. Le Sénégal est un pays de démocratie, de voie ouverte. Vous pouvez aller devant le Palais de la République, critiquer le Président de la République, l’injurier, attaquer son gouvernement, attaquer sa famille ; et le soir, rentrer chez soi. 

Cela n’était pas possible en Tunisie ou en Egypte ; car là-bas, les sociétés étaient fermées, embrigadées, torturées de façon pernicieuse. Le Sénégalais est un homme libre, qui parle quand il veut, qui agit quand il veut. En conséquence de quoi, nous pouvons dire que tout est possible au Sénégal, mais, dans la paix et dans le respect de la Constitution ». Visiblement très remonté contre la Gauche, le ministre précisera que si jamais le pays devait sombrer dans une révolution, aucun homme politique ne sera épargné. Autrement dit, Bennoo et les autres gagneraient à œuvrer pour la pérennisation de la paix dans le pays. 

Ambition politique personnelle de Thierno Lô 

Devant ses militants, le Pcr de Darou a, sans ambigüité, décliné ses ambitions politiques futures. En termes clairs, l’homme dira : « Je voudrais, quand le Président de la République aura gagné l’élection de 2012, quand il aura choisi de prendre sa retraite, que je puisse figurer en bonne place au sein de l’équipe de pérennisation, parce que j’ai une ambition pour mon pays. J’ai fait 26 ans dans le privé, et j’y ai encadré des Sénégalais qui sont devenus riches… ». Dans la même foulée, le ministre apprendra à ses militants que dans ce Sénégal, rien ne se fera sans Darou Moukhty. 

Il se désolera, néanmoins, de constater que des pratiques politiques malsaines sont opérées dans la cité par un responsable libéral local qui, par la manie de la corruption, tente de lui chiper des responsables, jusque sur leurs lits d’hôpital. Il se félicitera, par ailleurs, du soutien des plus importants dignitaires de la localité. En effet, il s’est agi d’une véritable démonstration de force, ce vendredi. Thierno Lô n’a, semble-t-il, pas lésiné sur les moyens. Toutes les 7 communautés rurales se sont fait représenter ; et, dit-on sur place, elles sont toutes contrôlées par ce dernier. Mise à part Darou Moukhty qu’il dirige personnellement, il a été noté la présence de dignitaires en provenance de Touba Mérina contrôlée par Serigne Moustapha Mbacké, Sam Yabal (Serigne Abdou Samat Mbacké), MBadiane (Thierno Kébé), NDoyène (Ibra Niass), Mbacké Kajoor (Serigne Aziz Mbacké) et Darou Marnane (Mame Thierno Mbacké). L’Ujtl, aussi, ne s’est fait désirer. Selon Pape Madièye Sarr, SG adjoint du comité de Liaison fédéral (Clf), il s’agissait surtout, pour eux, de s’entretenir avec leur leader sur divers problèmes. 

Le ministre leur promettra un soutien indéfectible dans leur programme de sensibilisation et de redynamisation des Ujtl du Sénégal. Il mettra à leur disposition, d’emblée, deux véhicules pour les tournées.

 Campagne arachidière, la récolte du Khalife de Darou, encore, invendue

 Le Khalife de Darou Moukhty, Serigne Cheikh Khady Mbacké, s’est, finalement, résolu, à décortiquer son arachide, à cause de la mévente. L’information a été livrée par le ministre du Tourisme, qui s’est offusquée de la mauvaise campagne arachidière. A l’en croire, le Président Wade a tenté, vainement, d’éliminer les intermédiaires en faisant créer un syndicat. Malheureusement, dira-t-il, le problème n’a été guère résolu. Plusieurs grands producteurs gardent, encore, par devers eux, des bons impayés. Une horrible situation qui met, dans des difficultés énormes le paysan. Thierno Lô se donnera comme tâche d’en parler au Président Wade.