Le délai "peut paraître long mais nous avons battu des records de vitesse dans la construction malgré la Covid-19. Le TER sera un des moyens de transport les plus modernes du monde", a déclaré à l'AFP Stéphane Volant, président du conseil d'administration de la Seter, société d'exploitation du TER et filiale de la Société publique française de transport ferroviaire (SNCF).Le TER est un volet du Plan Sénégal Emergent (PSE), un programme de développement censé s'achever à l'horizon 2035 et initié par le président Sall, au pouvoir depuis 2012.Il vise à désengorger Dakar, qui concentre sur 0,3 % du territoire le cinquième des 17 millions de Sénégalais et la quasi-totalité des activités économiques du pays. Les embouteillages coûtent officiellement à la ville 152 millions d'euros par an.
A côté d'une autoroute à péage fonctionnelle depuis dix ans, le TER sera combiné à des lignes de bus rapides devant prochainement circuler sur des voies réservées. Il doit, dans une seconde phase, permettre de rejoindre en 45 mn l'aéroport de Diass, sur 57 km.Le transport à Dakar est actuellement assuré par des bus, des "cars rapides", des véhicules usagés et des taxis. Il ne permet pas "de répondre de manière satisfaisante aux besoins des déplacements estimés à 124.000 passagers en heure de pointe du matin", selon un document de la Banque africaine de développement, partenaire du projet TER.
- "Pas une priorité" -Le Sénégal a signé un "contrat de gestion, d'exploitation et de maintenance" du TER, de cinq ans renouvelable avec la filiale de la SNCF Seter, "le temps de transférer certaines compétences au personnel sénégalais", a précisé Abdou Ndéné SallIl est prévu que le Sénégal prenne 34% du capital de la Seter d'ici six mois, selon M. Volant. Le projet va employer 1.000 personnes dont 984 Sénégalais et 16 expatriés.
Les tarifs vont de 500 FCFA (moins d'un euro) à 1.500 FCFA (2,29 euros) jusqu'à Diamniadio en deuxième classe contre un tarif unique de 2.500 FCFA (environ 4 euros) en première classe.Les partisans du pouvoir présentent le TER comme un succès du président Sall mais des milliers d'expropriés crient leur colère."Le TER nous a appauvris", affirme à l'AFP Amina Bayo, responsable d'un collectif d'expropriés dénonçant un "projet coûteux" et réclamant 76 millions d'euros d'indemnisation à l'Etat, qui dit avoir satisfait à ses obligations sans préciser le montant des sommes accordées."L'argent investi dans le TER aurait pu servir à réhabiliter le réseau ferroviaire sénégalais. Le TER n'était pas une priorité", affirme à l'AFP l'économiste sénégalais Demba Moussa Dembélé.mrb/ad/cl
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