J’habitais avec mes copines du village dans une maison en baraque. C’est là où j’ai accouché, loin des regards», raconte une détenue. «J’ai enterré mon enfant après l’accouchement. Le lendemain, la police, alertée, est venue déterrer le bébé et l’a amené à la morgue de la maternité. Par la suite, on m’a condamné. Si je savais que je pouvais signer un acte d’abandon et confier l’enfant pour adoption, je ne serais pas là», soutient la détenue. Son ex-codétenues, elle aussi, a commis un infanticide «J'ai fait la prison parce qu’un homme a réussi à me convaincre pour obtenir mes faveurs. Lorsque je suis tombée enceinte, il a disparu. J’ai gardé l’enfant jusqu’à terme. Quand j’ai accouché, j’ai enveloppé l’enfant et je l’ai jeté dans une poubelle. Le lendemain, je l’ai mis dans un trou de la maison voisine. Mais les voisins savaient que j’étais la seule femme enceinte du quartier. J’ai ainsi été arrêté par la police».
Comme ces deux dames, beaucoup de femmes sont incarcérées à la Prison pour femmes de Liberté 6, à la prison pour femmes de Rufisque et dans les maisons d’arrêts et de correction des régions parce que tout simplement, elles ont tué leurs bébés. Combien sont-elles celles qui, si elles s’étaient inspirées de l’exemple d’A. C. en signant un «acte d’abandon», auraient pu éviter de commettre des infanticides et ainsi s’ouvrir les portes de la prison. Elles sont nombreuses.
«L’acte d’abandon», autorisé par la loi, constitue, ainsi, le seul moyen pour ces dames ayant attrapé des grossesses indésirables. Car aussi bien l’interruption volontaire de grossesse (Ivg) que l’infanticide sont punies par la loi.
4 Commentaires
Janus
En Octobre, 2014 (07:42 AM)Ces dames ne savaient pas qu'elles pouvaient signer un acte d'abandon, je veux bien y croire, mais ne me dites pas qu'au 21ème siècle, même au Sénégal on ne sait pas qu'il existe des préservatifs et le planning familial. Comment peut-on s'abandonner totalement à un homme sans réfléchir avant ?
Il faut dire que si les religions n'interdisaient pas le planning familial il y aurait moins d'infanticides.
Slimbaby
En Octobre, 2014 (08:45 AM)les religions interdisent la fornication simplement mais tout le monde voit les conséquences de cette pratique
par contre il est bien de se dire une fois dans cette situation comment faire pour endiguer ce phénomène
la question de la responsabilité des hommes se pose . mais ne dégage pas en touche celle des femmes qui sont porteuse des bébés.
avec le comportement des uns et des autres il faut un réveil collectif dans toutes les familles pour que le salu puisse etre réalisé
Reel
En Octobre, 2014 (11:29 AM)Vrai
En Novembre, 2014 (14:05 PM)Participer à la Discussion