Jeudi 28 Mars, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Societe

Inflation, niveau de vie et mode - Évolution controversée, pourtant le Sénégalais reste fêtard

Single Post
Inflation, niveau de vie et mode - Évolution controversée, pourtant le Sénégalais reste fêtard

Dans l'évolution des mœurs, le Sénégal s'est adapté aux valeurs culturelles venues de l'occident ou d'ailleurs. Tenant compte de ces aspects socioculturels qui sont devenus une référence sociétale, il essaie tant bien que mal de donner sens à sa vie. Ceci, face à une forte inflation et un niveau de vie qui reculent de mieux en mieux. En effet, même si les populations paraissent être au bord du gouffre, avec des conditions de vie très difficiles, ils se meuvent quand même dans un système de pensée dichotomique où le vrai saurait se confondre d'avec le faux, le noir du blanc. Car, malgré les difficultés de la vie, poussant de nombreux jeunes à tenter l'émigration à bord d'embarcation de fortune, à s'autocensurer par rapport aux trois repas quotidiens, tourner le dos à l'école faute de moyens, ou remuer ciel et terre pour une consultation à l'hôpital, d'oublier le goût du lait et de nombre de produits à cause de leur coût élevé, le Sénégalais vivant à Dakar, cependant reste et demeure grand fêtard. Une évolution controversée ou l'illusion de se sentir bien ou mieux, entre en conflit avec les véritables réalités de la vie à l'état actuel.

D'un instant à un autre, nombre de facteurs entrent en jeu dans la phase d'un métabolisme continuel. Surtout, lorsqu'il s'agit de la vie, qui se fait et se mène en société. Tout change ou semble changer, selon que l'on soit membre à part entière d'un groupe social bien déterminé, ou que l'on réclame la notion de citoyenneté, sous toutes ses composantes. Un fait qui pousse à la demande et à la réclamation de meilleures conditions de vie, face à la situation précaire qui sévit chez les populations. Ceci, en termes d'un « gonflement » continuel du prix des denrées de première nécessité, causant au passage un niveau de vie « dégonflant ». En effet, et même si les politiques attribuent cette situation à la flambée du prix du baril du pétrole, d'aucuns soutiennent à l'occasion, que les politiques entreprises ne font que la solde des gouvernants, au grand dam des populations. Aussi, compte tenu de la situation actuelle, qui frappe le pays, au point que le Président de la République adopte la démarche d'une ponction des salaires pour un fonds susceptible d'aider les Sénégalais dans cette traversée du désert, il en ressort un changement de comportement qui devrait passer par une émotion collective. Cependant, et contre toute attente, et à un moment où des jeunes tentent l'émigration à bord de pirogues de fortune, de s'autocensurer par rapport aux trois repas quotidiens, de tourner le dos à l'école faute de moyens, ou encore de remuer ciel et terre pour une consultation à l'hôpital, d'oublier le goût du lait et nombre de produits à cause de leur coût élevé, les populations, cependant n'ont pas encore tourné le dos à la gabegie. Mais, quelque part, et même si le Sénégalais reste fêtard, c'est surtout pour convoquer l'illusion de se sentir bien ou mieux. Et tout en se mouvant dans un système de pensée dichotomique ou le vrai saurait se confondre d'avec le faux, le noir du blanc, l'essentiel, compte tenu du stress, de l'angoisse de ne jamais vivre un quelconque événement face à la situation à l'état actuel, sont à la cause de l'invitation d'un certain aspect de luxe conçu soi-même ou diriger vers d'autres endroits et démembrements de la société. Avec ou sans disposer des moyens de manière véritable. Juste des moments, et des courts instants pour se sentir bien…dans sa peau. Une situation qui entre en conflit avec les véritables réalités de la vie à l'état actuel.

Vider les poches ; chaque jour a sa nuit de… fête

Il ne se passe un jour, une nuit sans que la fête ne soit pas au rendez-vous dans les coins et recoins de Dakar. Malgré un délaissement continuel au profit d'un coin désigné plus huppé, le centre-ville reste et demeure le point de convergence des populations qui sont tous les jours à la recherche des dernières tendances. Et malgré les coûts assez variants du fait de la contrefaçon, le tout permet d'être au top pour une soirée de rêve. En effet, cette partie de la capitale qui est devenue la plus fréquentée dispose actuellement des boîtes de nuit où la clientèle est assez souvent sélective, selon le niveau et le nombre des clients en des jours pas comme les autres. Entre lundi et dimanche, où les soirées différent en termes d'animation et de mélodies étrangères ou tout simplement sénégalaises, c'est toujours le plein. Par moments, c'est le trop plein. Et même si le coût à l'entrée est assez élevé (5000 francs ou 10.000 francs Cfa), couplé au niveau actuel de vie, l'essentiel est de faire la fête, pour une ou pour cette…nuit. Demain est une affaire divine. Sur le même registre, que toutes les boîtes de nuit fonctionnent les mêmes jours, les mêmes nuits, elles sont toutes bien fréquentées par les populations. Et chaque jour, a sa nuit de fête. Pour cela, faut-il lourdement débourser en mettant main à la poche et se réveiller à jeun. Et pour cause. C'est le lieu et le moment de faire face au phénomène croulant des poches trouées. Ceci, en tenant compte des facteurs relatifs à l'inflation et au niveau décadent de la vie.

Se chercher sans se trouver à faire… la fête

Si pour l'essentiel, les jeunes sont les plus en vu dans ses sorties nocturnes pour passer des moments de joie…volés, malgré les difficiles conditions de vie et le chômage ponctuel, nombre d'adultes se ruent également dans les mêmes destinations et dans les mêmes conditions. Une partie, disposant des moyens représente une portion minime par rapport au nombre qui fréquente l'ensemble des endroits susceptibles de fournir un grain de joie, et de se sentir mieux et bien. Dans la même mouvance, il en ressort assez souvent que ce sont les moins casés qui s'adonnent le mieux à la notion de faire la fête. Même, s'il faut tout simplement s'endetter. Dans le même chapitre, les cérémonies familiales sont l'apanage d'un gaspillage sans précédent. Les mères de famille se couvrant du sceau du mimétisme. Parce que l'autre a fait la même chose. Pour cela, c'est à l'occasion d'une participation à diverses tontines qui procurent des centaines de milliers de francs, des millions et autres ustensiles, qui donnent l'occasion de tout gaspiller en un seul jour. Pourtant, restant une épargne sûre, les tontines sont utilisées à dessein pour et pour seulement montrer et dévoiler à la face de la société que l'on est en mesure de répondre à la provocation. Fêter pour fêter dans le gaspillage, sans disposer véritablement des moyens. Au même moment, un jeune de la maison ne va pas à l'école, un malade encombrant dans la maison faute de soins, tout le monde cherche à faire quelque chose pour cause de sans-emploi, d'autres prennent les pirogues. Encore, les trois repas quotidiens ne sont pas assurés après avoir fait la fête, entre autres. Sur un autre côté, cette grosse somme d'argent peut tout simplement servir à l'achat uniquement de bijoux ou se saper. Toujours dans les mêmes conditions déjà citées. Autant de facteurs où chacun se cherche sans pour autant se trouver. Le plus important étant de se sentir bien ou mieux dans une illusion sensationnelle qui entre en conflit avec les véritables réalités de la vie à l'état actuel à travers une évolution controversée.

Politiciens des frasques de… « fracasseries »

Si près de cette mouvance, la nouvelle bourgeoisie née avec l'avènement de l'Alternance, s'adonne à un jeu au feuilleton épisodique. On gaspille à flot dans des situations sans enjeux importants à un niveau social. Ils sont parrainés lors des grandes cérémonies qu'organisent assez souvent des femmes de la jet-set qui ne manquent pratiquement de rien. Tout leur est offert. Une occasion pour eux de montrer toute leur générosité à distribuer des billets de banque au moment où une entrée pour une nuit de frasques vaut au moins cinquante mille francs. D'un autre côté, il ne passe un jour sans qu'un journal de la place ne publie la photo d'un jeune, d'une femme ou d'un innocent bébé, dont les parents cherchent et demandent aide. Assez souvent, ce sont des sommes dérisoires auxquelles les politiciens qui aiment se lancer dans des frasques de… « fracasseries », tournent le dos préférant montrer la voie à prendre. Celle de l'égoïsme politicien. Mobiliser des millions lors d'un meeting politique, d'une soirée de parrainage, d'un « mbakhal » organisé par des femmes de parti politique, entre autres. Au vu et au su de tout le monde. Le tout pour mener et faire rien que la fête. Dans ce jeu, même les populations qui se devraient d'avoir, ou d'adopter un autre comportement face aux difficultés de la vie, qui ne cessent de s'aggraver, c'est pratiquement tout le monde qui est pris au piège d'un jeu de gabegie. Reluisantes voitures, belles maisons, poches pleines, homme politique, et le tour est joué. Frasques de « fracasseries ». L'immédiat est de fracasser la baraque pour rester et demeurer grand…fêtard.

Réactions de « contrebalance »…

Face à la situation qui émane de l'ensemble de ses facteurs, chacun y va de son commentaire. « Ho, vous savez, nous au moins, nous sommes jeunes. Donc, nous avons quand même le droit de faire un peu la fête. Nous ne gaspillons pas beaucoup, dans la mesure où ce sont les bons hommes aux poches un peu ou bien remplies qui nous assurent nos sorties. Que cela soit en boîte de nuit ou pour aller dans d'autres endroits chics comme des restaurants de la place », explique une jeune fille en compagnie de ses copines à l'entrée d'une boîte de nuit de la place bien fréquentée. Dans la même lancée, un autre groupe, tous des jeunes, aborderont la question en déclarant, « pourquoi vouloir nous interdire à faire la fête ? Nous sommes conscients des difficultés de la vie actuelle, mais en tant qu'élèves nous avons d'autres préoccupations. Seulement, il faut dire que ce sont nos gouvernants qui font ce qu'ils veulent dans le pays, et gaspillent à flot tout l'argent du pays. Et, ce son leurs enfants qui jouent au fils à papa et viennent et se déplacent dans ces endroits avec les véhicules de leurs parents qui se trouvent être des voitures de fonction. Ils font ce qu'ils veulent et gaspillent à chaque déplacement des centaines de billets de banque rien que dans une seule boîte de nuit. Mais, ce sont leurs parents qui leur montrent déjà le chemin à prendre en étant des gouvernants de fête et de gaspillage ». Sur le même fil, c'est dans un quartier assez populeux de la capitale que des hommes bien avertis répondront, «ce qu'il faut d'abord, et surtout éliminer, ce sont les gaspillages dans les cérémonies familiales. Cela cause beaucoup de désagréments au sein même d'une même famille. Nous, pour l'essentiel sommes chômeurs, mais cela nous fait mal que ce soient nos propres mamans qui entrent dans ce jeu. C'est tout simplement frustrant, ahurissant et insultant pour les pauvres chômeurs que nous sommes ». Poursuivant leurs propos, l'un d'eux, dira encore, « au Sénégal, on aime trop faire la fête et nous avons la grosse gueule. Les gens ne font que parler et ne travaillent pas. Il suffit qu'une petite fête pointe le bout du nez pour tout le monde se ruent au marché, que l'on ait ou pas les moyens ». Mais, défend-il encore, « il faut seulement que les Sénégalais se rendent compte que la vie est difficile et qu'ils arrêtent de faire du maquillage. Que l'on ait le courage d'affronter les choses et qu'au sommet, ils arrêtent à ne faire que du gaspillage ». Un autre du même groupe sortira une réponse de « contrebalance ». « En tout cas, le vieux travaille et le gouvernement sera réduit. C'est déjà quelque chose. Ce sont plutôt les Sénégalais qui doivent changer de comportement en investissant dans leurs pays, au lieu de penser qu'à rouler à bord de belles voitures qui coûtent des millions, ou se construire des maisons qui vont servir uniquement à être louées. Cet argent peut contribuer à créer des Pme ou Pmi, car au Sénégal une entreprise est créée en quarante-huit heures. C'est maintenant possible. On a assez du gaspillage à flot et des fêtes, uniquement des fêtes. Changeons de comportement ou nous serons toujours les derniers, pensant que nous sommes les plus raffinés des raffinés, alors que ce sont des choses dépassées dans le monde actuel ». Cependant une mère d'un certain âge avancera, « moi, depuis que j'ai compris les choses, je ne fais plus partie de ce carcan entre femmes. Du genre, elle m'a donné 5000 francs pour ma cérémonie, je lui rends le double. Avec l'aide et la pression de mes enfants, j'ai compris que l'heure compte tenu des difficultés de la vie, est à l'investissement. Les fêtes et le gaspillage, c'est de la vieille histoire. Il faut avoir le courage pour faire face aux véritables réalités de la vie et ne pas avoir honte si on ne dispose pas de moyens ».

Quoi… ?

Dans un Sénégal où le niveau de vie recule de plus en plus, compte tenu de multiples facteurs directs ou indirects, le Sénégalais, cependant éprouve encore du mal pour tourner le dos au gaspillage. Il reste et demeure toujours grand fêtard, même en des occasions sans grande importance. Toutefois, et même si l'Etat par la voie du Président de la République a annoncé des mesures allant de la réduction de la taille du gouvernement à une ponction des salaires pour atténuer les difficiles conditions de vie des populations, le changement de comportement est au-devant de la scène. Cela, devant commencer par nos gouvernants qui ont l'obligation et le devoir de participer et de contribuer de manière efficace à l'effort de développement durable. Ceci, en montrant le chemin à prendre et de tourner la face vers d'autres horizons que la polémique politicienne, les coup bas et le dénigrement. Sur un autre registre, combattre la corruption et l'enrichissement illicite pour des mesures de bonne gouvernance, éléments incontournables pour toujours bénéficier de la totale confiance des partenaires au développement et des principaux bailleurs. Mais, à côté, la fiscalité mord cruellement le contribuable sénégalais, sans épargner toutes les composantes de la population. Les denrées coûtent…Cher.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email