Insécurité alimentaire : 739 251 personnes affectées au Sénégal (étude)

Une enquête conjointe de l’Etat du Sénégal et du Programme alimentaire mondial (PAM) révèle que 739 251 Sénégalais vivent dans une situation d’insécurité alimentaire, dans des zones dites à risque.

‘’Dans l’ensemble des zones concernées par cette enquête, il est ressorti que 739 251 personnes sont en situation d’insécurité alimentaire, soit une prévalence de 51 pour cent’’, a indiqué Pape Boubacar Soumaré, expert à l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), lundi, lors d’un atelier de mise à niveau des médias sur les questions de sécurité alimentaire, de nutrition et de santé.

‘’Dans cet effectif de 739.251 personnes en insécurité alimentaire, 282.007 se trouvent dans les zones à risque très élevé, 259.471 dans les zones à risque élevé et 197.773 individus sont dans des zones à risque modéré’’, a-t-il détaillé.

Selon l’expert de l’organisme onusien, il est ressorti à travers cette enquête que la situation d’insécurité alimentaire est plus visible et plus élevée en Casamance (sud). ‘’Presque tous les ménages visités dans les zones à risque de la région de Ziguinchor son en insécurité alimentaire’’, a signalé M. Soumaré.

‘’Je ne dis pas que toute la Casamance est en insécurité alimentaire, mais dans les zone ciblées par l’enquête, plus de 71 pour cent des ménages dans les zones à risque sont en situation d’insécurité sévère’’, a précisé l’expert de la FAO, relevant que ‘’les autres régions de la Casamance vivent aussi dans une insécurité alimentaire’’.

‘’Les régions de Kolda et de Sédhiou ont respectivement des prévalences de 87, 5 pour cent et de 84, 4 pour cent. Mais outre la Casamance, certaines régions comme Kédougou, Fatick, Kaolack et Saint-Louis ont des prévalences d’au moins 50 pour cent’’, a fait remarquer l’analyste en sécurité alimentaire.

Cette étude conjointe du Système des Nations Unies et du Gouvernement du Sénégal a dressé le profil des personnes en insécurité alimentaire. ‘’Les ménages concernés sont de grande taille (plus de 10 personnes) et ayant au moins trois enfants de moins de cinq ans’’, relève l’enquête dont l’APS a obtenu copie.

Le document cite aussi ‘’les ménages dirigés par des veuves, ceux ne disposant pas de bétail et ceux qui dépendent exclusivement de l’agriculture vivrière du fait de la baisse de production agricole (…)’’.

L’atelier de mise à niveau des médias, ouvert lundi à Dakar, vise à mieux outiller les journalistes pour une bonne maîtrise des concepts de ‘’crise alimentaire, de sécurité alimentaire et de malnutrition’’.