En vue de réduire la pauvreté et éliminer la faim et la malnutrition en Afrique, notamment au Sénégal, l’Institut international de recherche sur les politiques agricole (Ifpri) a indiqué, lors d’un panel organisé, hier, en prélude à la journée mondiale de la terre, les voies à suivre, à travers des politiques agricoles durables et non des opérations de soudures. «Le problème agricole ce n’est pas un problème qu’on règle en deux jours, trois semaines. C’est un problème qu’on règle en termes de décennie», indique Dr Ousmane Badiane, Directeur Afrique de l’Ifpri. Sa conviction est que, «le meilleur moyen de combattre ce mal, c’est d’accroître la productivité des ressources, dont les uns et les autres dépendent pour leur vie, mais aussi de croître la productivité du paysannat progressivement à travers les décennies».
D’avis qu'il est mathématiquement impossible de travailler pendant trois mois et de vivre 12 mois, M. Badiane propose que la productivité de la main d’oeuvre soit améliorée dans le bassin arachidier et qu’on aille au-delà de la productivité agricole annuelle. Précisant qu’il n’y a pas de meilleure politique agricole pour le Sénégal, le spécialiste indique que : « il y a des principes qui consistent à très bien connaître les problèmes de l’agriculture sénégalaise, d’avoir une politique ambitieuse, mais qui est informée par une recherche de qualité et d’avoir de la cohérence et de la continuité dans la prise de décision». «Le seul moyen sûr de résoudre le problème de la faim, c’est de rendre les paysans beaucoup plus productifs»
Dr Ousmane Badiane qui confirme que la faim existe effectivement dans le monde rural et propose de bien cerner les difficultés là où elles existent avant de les résoudre. Ce qu’il faut, selon lui, c’est de savoir exactement où se situent les véritables problèmes afin de pouvoir proposer des résultats adéquats. «Le seul moyen sûr de résoudre le problème de la faim, c’est de rendre les paysans beaucoup plus productifs, d’augmenter la productivité de la main d’oeuvre et de la terre en milieu rural», indique le spécialiste en politique agricole. Selon lui, «des milliers de paysans ont connu la faim pendant la période de soudure des décennies durant». C'est pourquoi il estime que, «ce qu’il faut faire, c’est de pouvoir avoir des dispositifs qui permettent de pouvoir pallier ces problèmes».
«Il appartient au gouvernement d’avoir un environnement légal et de renforcer les capacités de gestion foncière au niveau local» Par ailleurs, se prononçant sur la problématique foncière, précisément sur l'accaparement des terres, Dr Ousmane Badiane préfère parler plutôt d’investissements étrangers dans le foncier qu'il trouve «beaucoup plus positive (ifs) et beaucoup plus objective (ifs)».
Il souligne toutefois, «il y a des risques qui peuvent conduire à l’accaparement des terres, mais ces risques ne sont pas automatiques, ils sont gérables». D’après lui, l’Afrique a besoin de ces capitaux et «il appartient au gouvernement d’avoir un environnement légal et de renforcer les capacités de gestion foncière au niveau local». Aussi, il faut «travailler avec les communautés locales afin de créer un environnement qui permet de tirer profit de ces capitaux, de mieux équiper le paysannat et d’accroître la productivité et la production et de permettre aux capitaux de se sécuriser», ajoute-t-il. Selon Dr Badiane, «il s’agit de trouver l’environnement, les mécanismes, les dispositifs qu’il faut pour pouvoir atteindre ces objectifs aussi bien au niveau des populations locales qui travaillent la terre et des investissements étrangers». L’importance, selon lui, c’est que la propriété foncière reste entre les mains des paysans, «c’est un levier fondamental qui permet au gouvernement-là et communauté locale, de rendre les populations beaucoup plus productives». C'est pourquoi il estime qu’ «il faut obligatoirement qu’on fasse venir ces capitaux étrangers, parce qu’on en a besoin mais dans des modèles de partenariat qui permettent que la propriété reste entre les mains des petits producteurs».
2 Commentaires
Flopaty
En Avril, 2012 (12:26 PM)Que les commentaires correspondent au moins aux sujets evoqués sinon cela ne sert à rien.
concernant l'insecurité alimentaire au senegal , cela fait déjà 3 ans que les dispensaires de brousse signalent des carences aliementaires graves dans les zones rurales, sur les enfants et les femmes enceintes.....au lieu de dilapider l'argent la famille Wade aurait bien fait de s'en occuper ....on se demande ce que faisait viviane Wade avec la spiruline.....au lieu d'en faire produire et de la dsitribuer gratuitement dans les villages...
Mbodji
En Avril, 2012 (14:41 PM)Participer à la Discussion