La Journée de l’enfant africain a été célébrée ce matin dans la commune de Gniby, département de Kaffrine, devant une foule d’enfants venus de différents coins du territoire départemental. Placée sous le thème « Planification et budgétisation sensibles aux droits de l’enfant », cette 35e édition a été l’occasion d’un plaidoyer fort pour la prise en compte réelle des droits des enfants dans les politiques publiques.
Dans une atmosphère solennelle et émouvante, Coumba Magassouba, maire du Conseil municipal des enfants de Kaffrine, a livré un message percutant au nom de toute une génération. « Aujourd’hui, je vous parle au nom de toute une génération. Une génération qui croit encore au pouvoir du changement, une génération qui sait qu’un avenir durable ne peut se construire que si les enfants sont placés au cœur des priorités ».
Elle a salué les efforts du Sénégal dans le domaine de la protection de l’enfant, citant notamment la Stratégie nationale de protection, la création de comités locaux dans les villages, la déclaration à l’état civil de milliers d’enfants ou encore la mise en place des conseils municipaux d’enfants.
Toutefois, elle a rappelé que ces avancées restent insuffisantes, face à la réalité quotidienne des enfants. « Chaque jour, de jeunes filles sont mariées de force, des talibés dorment dans les rues, des enfants subissent des violences et des abus à l’intérieur de nos maisons ».
Son plaidoyer est clair : il est temps de dépasser les simples déclarations de principe. « Protéger un enfant, ce n’est pas faire de la charité. C’est investir dans l’intelligence, la créativité et l’avenir de notre nation ».
La célébration a également été marquée par le discours de la préfète de Kaffrine, Aïssatou Ndiaye Diallo Bodian, par ailleurs présidente du Comité départemental de protection de l’enfant. Elle a salué l'engagement des acteurs locaux et des partenaires, tout en appelant à renforcer les actions concrètes pour l’éducation et la protection des enfants. « Cette journée est un moment fort de réflexion, de sensibilisation et de plaidoyer. Elle nous interpelle tous sur notre responsabilité à construire une société qui garantit les droits de l’enfant ».
Évoquant les défis de scolarisation, elle a indiqué que les taux restent faibles dans la région, avec 11,64 % au préscolaire et 47,7 % à l’élémentaire, selon les dernières données. Avant d'insister sur l’urgence de renforcer la planification et la budgétisation publiques en intégrant pleinement les droits de l’enfant. « Il urge d’engager des réformes, d’approfondir certaines initiatives et d’assurer l’augmentation des allocations budgétaires en faveur des enfants ».
Elle a, en outre, souligné l’importance de la participation des enfants aux décisions qui les concernent.
La cérémonie s’est déroulée en présence d’élus locaux, de partenaires techniques et financiers, d’enseignants, de membres des comités de protection et de nombreux enfants, témoins et acteurs de cette journée de plaidoyer.
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