Le ton monte dans le village insulaire de Haère, dans la commune de Kafountine, département de Bignona. La cause ? Une tentative de récupération du projet d'acquisition d’une pirogue communautaire, par des politiciens. Le coordinateur du projet de la section diaspora s’est voulu on ne peut plus clair : « Nous constatons, avec regret, qu’à mesure que le projet avance et rencontre une issue favorable, certaines voix politiques locales, jusqu’alors silencieuses, voire absentes, cherchent aujourd’hui à se l’approprier. Cette tentative, maladroite et opportuniste, de récupération politique, porte atteinte à la vérité des faits, au travail de fond mené depuis des mois et à l’honneur de celles et ceux qui se sont mobilisés bien avant que les projecteurs ne s’allument », peste de Bertrand Diatta.Poursuivant, il souligne « qu’aucune autorité politique locale ne peut revendiquer la genèse, la conception, ni la mise en œuvre de ce projet. Aucun discours, aucune manœuvre ne saura effacer le rôle déterminant de la communauté haéroise, de sa jeunesse et de sa diaspora dans la conduite de cette initiative ».Bernard Diatta expliquer que ce projet est « le fruit d’une mobilisation populaire nourrie d'efforts, de lettres officielles, de publications publiques, de relais médiatiques ». Avant d'ajouter qu’il n’est issu d’un quelconque programme municipal ou d’un agenda politique préexistant.Revenant sur le processus à l’origine du projet, M. Diatta renseigne que depuis plusieurs mois, le village de Haère, situé dans les îles Bliss, s’est engagé dans un processus citoyen exemplaire, visant à obtenir une pirogue communautaire pour répondre à l’urgence de désenclavement, de mobilité et de sécurité pour ses populations. Ce projet n’est ni anecdotique ni circonstanciel : il relève d’un besoin vital, exprimé de longue date par les habitants, amplifié par leur diaspora et défendu par des voix engagées.Bertrand Diatta indique que cette mobilisation citoyenne, structurée et argumentée, a provoqué une réaction institutionnelle remarquable. « La marine nationale sénégalaise, sur instruction du haut commandement, a diligenté une mission d’enquête à Haère même, afin de vérifier l’authenticité des faits rapportés. Quelques semaines plus tard, un retour officiel a confirmé que le projet a été pris en compte et inscrit dans le cadre d’une intervention RSE (responsabilité sociétale d’entreprise) portée par une structure publique sénégalaise », a notifié M. Diatta.Le projet de pirogue appartient à Haère et à ses enfants. Il est l’aboutissement d’un combat communautaire, non une opportunité politicienne. Toute tentative d’appropriation, de manipulation ou de distorsion de la vérité sera combattue, avec fermeté, responsabilité et preuves à l’appui, a tonné Bertrand Diatta. La mobilisation communautaire pour l’acquisition de cette pirogue est guidée par un souci de désenclaver le village et soulager les difficultés des populations insulaires, suite à la dégradation de la seule embarcation disponible. Ce qui plonge les autochtones dans un isolement total.
Auteur: Max Euclide KANFANY Correspondant à Ziguinchor
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