En prélude à la célébration de la Journée mondiale de la population, une journée scientifique s’est tenue à Kédougou pour dresser un état des lieux alarmant des secteurs clés tels que l’éducation et la santé. Plusieurs acteurs du développement, autorités éducatives et sanitaires se sont réunis pour échanger sur les défis majeurs qui freinent l’épanouissement des populations, notamment les jeunes.
Selon Mamadou Mballo, inspecteur vie scolaire à l’inspection d’académie de Kédougou, la situation est préoccupante : « Tous les indicateurs sont au rouge, si l’on regarde le taux d’abandon scolaire. Idem pour le taux de réussite aux examens, surtout si l'on prend en compte la tranche d’âge des 15-35 ans dans le moyen secondaire. Partout, les indicateurs sont au rouge, que ce soit le décrochage scolaire, les rendements ou même les infrastructures. Il reste encore beaucoup à faire. »
Le secteur de la santé n’est guère épargné. D’après le docteur Ababacar Mbaye, directeur régional de la Santé de Kédougou, les adolescents demeurent particulièrement vulnérables. « Les grossesses précoces sont plus fréquentes à Kédougou. En 2023, 25 % des jeunes adolescentes ayant consulté en prénatal étaient concernées, contre 18 % au niveau national. S’agissant du VIH/sida, en 2024, 42 jeunes adolescents ont été testés positifs, soit une prévalence de 0,6 % contre 0,3 % au niveau national. Pour cette tranche d’âge, c’est excessif en une seule année ».
Face à ces chiffres inquiétants, la direction régionale de la Santé a choisi d’orienter prioritairement ses interventions vers la cible adolescente afin de réduire leur vulnérabilité.
Les populations de la région fondent ainsi un immense espoir sur les recommandations issues de cette journée scientifique, qui devraient permettre de guider efficacement les politiques publiques et améliorer durablement leurs conditions de vie.
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