Au foirail du quartier Bouna Kane, dans la commune de Kolda, les moutons sont disponibles en quantité suffisante à l’approche de la Tabaski. Partout, ces bêtes sont surveillées par leurs propriétaires, et l’offre répond largement à la demande. Cependant, les prix, jugés exorbitants, freinent les acheteurs. Les béliers se vendent entre 70 000 et 500 000 FCFA, des tarifs inabordables pour de nombreux clients, toujours nombreux à arpenter le foirail.
Des prix qui découragent les acheteurs
La majorité des moutons proviennent d’autres régions du Sénégal, tandis que les béliers locaux, de race Ndama, débutent à 100 000 FCFA. Ahmadou Karé, qui erre dans le foirail depuis trois jours sans parvenir à acheter un mouton, exprime sa frustration : « Cette année, les prix sont hors de portée, et les propriétaires refusent de les baisser. C’est vraiment désolant. » Il accuse les vendeurs et intermédiaires de profiter de l’occasion pour s’enrichir, comme si c’était « la seule opportunité au monde ».
Moustapha Bodian, lui, a déboursé 190 000 FCFA pour un bélier, la corde à la main. À ses côtés, Oumou Sall Niang, veuve et mère de trois enfants, cherche en vain un mouton abordable pour la fête. « Depuis hier, je fais des allers-retours avec mes enfants sans réussir à acheter un mouton à cause des prix élevés. Les vendeurs n’ont pitié de personne », confie-t-elle, épuisée par un marchandage incessant.
Un appel à une régulation des prix
Au foirail de Sikilo, spécialisé dans la vente de petits ruminants, le constat est identique. Malgré l’affluence, les clients se heurtent à des prix prohibitifs. Nombreux sont ceux qui interpellent le gouvernement, réclamant une régulation de la vente des moutons pour la Tabaski afin de contrer ce qu’ils qualifient d’« escroquerie des intermédiaires » ou « téfankés ».
Face à cette cherté, les habitants de Kolda espèrent des mesures pour rendre la fête accessible à tous, dans un contexte où l’achat du mouton reste un pilier central de la célébration.
Commentaires (0)
Participer à la Discussion