L’ELIMATION DU TRAVAIL DES ENFANTS: Un nouveau défi mondial, selon l’Oit

Plus de 30 Etats membres de l’organisation internationale du travail (Oit), ont déjà fixé des objectifs assortis de délais qui visent 2016 parfois même plutôt comme date butoir pour l’abolition des pires formes du travail des enfants . Ce vendredi l’Oit a annoncé dans son nouveau rapport que « le travail des enfants dans ses pires formes diminue à travers la planète » Le présent rapport est intitulé : « la fin du travail des enfants un objectif à notre portée »

L’Oit a lancé son rapport global sur le travail des enfants ce 04 mai et ce dernier sera présenté lors de la 95ème session de la conférence international du travail à Genève du 31 mai au 16 juin prochain .Ce rapport qui met en exergue la diminution du travail des enfants à travers la planète en particulier dans ses pires formes ; a été lancé pour sa part ce vendredi par le bureau régional du travail de Dakar à travers son projet d’appui à la mise en œuvre du programme assorti de délais pour l’abolition des pires formes de travail des enfants. Selon les acteurs de cette initiative, c’est un défi mondial qui vient d’être lancé

Le nouveau rapport montre la chute du nombre d’enfants qui travaillent dans le monde . Les chiffres sont passés de 246 millions en 2000 à 218 millions en 2004, soit une diminution de 11% en 4 ans .L’Oit a noté ainsi une baisse significative du travail des enfants depuis la publication de son rapport .Ainsi de 171 millions d’enfants âgés entre 5 et 17 ans astreints à des travaux dangereux, on est passé à 126 millions en 2004 donc une chute de 26%

Depuis 10 ans, l’Oit , dans son programme pour l’élimination du travail des enfants (Ipec), a contribué à mettre sur pied des politiques nationales assorties de délais pour l’abolition du travail des enfants. Ainsi plus de 5 millions d’enfants ont bénéficié de ce programme . Cependant ces efforts doivent être suivis d’actions concrètes en matière de lutte contre la pauvreté et l’éducation de masse
Malgré ses avancées notoires dans la lutte contre le travail des enfants, il persiste des certains domaines. Les populations africaines en particulier majoritairement rurales vivent de l’agriculture .Les enfants servent de main d’œuvre dans les familles paysannes .D’ailleurs, le rapport montre que 7 enfants sur 10 travaillent dans l’agriculture . D’autres défis impliquent d’aborder l’impact des maladies sexuellement transmissibles comme le Sida dans le problème du travail des enfants .Il est nécessaire d’étudier les relations entre le travail des enfants et l’emploi des jeunes. D’ailleurs, selon Adama SALL ministre de la fonction publique de l’emploi et du travail « les conséquences du travail des enfants sont nombreuses sur le développement des ressources humaines d’un pays. Elles ont comme noms la déperdition scolaire, a menace sur la santé des enfants et leur sécurité ainsi que le développement de la délinquance juvénile. Un travail important reste donc à mener intégrant employeurs , travailleurs et organisations internationales, telle que l’Oit

Selon le nouveau rapport de l’Oit, les tendances régionales sur le travail des enfants sont en baisse. Le travail des enfants a connu ces 4 dernières années des un déclin significatif en Amérique latine et aux caraïbes. Le nombre d’enfants qui travaillent a chuté de 2/3, soit 5% seulement d’enfants travailleurs. Cependant il faut noter que la région d’Asie et du pacifique compte nt le plus grand nombre d’enfants travailleurs, soit 122 millions d’enfants âgés entre 5 et 14 ans . L’Afrique subsaharienne enregistre 50 millions, soit 26%. Elle a néanmoins connu des améliorations de l’ordre de 38% entre 1990 et 2000 sur la scolarisation des enfants Et le Directeur du bureau international du travail Juan SOMAVIA d’appeler lors de la présentation du rapport « un travail décent pour les parents .Une éducation de qualité pour les enfants.De réelles chances pour les jeune s..La dignité pour tous »

L’Ipec est le plus vaste programme mondial sur le travail des enfants et le plus grand programme de coopération technique de l’Oit depuis sa création en 1992 .Depuis lors, il a dépensé plus de 350 millions de dollars avec un budget annuel de 50 à 60 millions de dollars. Mais toujours est –il que c’est à travers les autorités locales et les communes que l’Ipec peut atteindre les enfants qui travaillent dans l’informelle et les petites et moyennes entreprises fournisseurs d’emplois et promouvoir des approches intégrées pour retirer les enfants du travail et les mettre à l’école C’est pourquoi des efforts énormes doivent être fournis par les Etats membres pour aider l’Oit à atteindre ses objectifs. D’ailleurs, le Sénégal est dans cette lancée car s’étant fixé comme objectifs la récupération de plus de 9000 enfants et 1000 familles, il en est en 2006 à plus de 4700 enfants et 500 familles insérées .Des programmes ont été mis en place avec l’appui du Bit au niveau des 6 zones d’intervention ou se concentrent 70% des enfants travailleurs à savoir Thiès, Dakar, St Louis, Diourbel, Fatick et Kaolack

Dans le but d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement de l’Onu d’ici 2015 , l’Oit à travers son rapport a exhorté tous les membres qui ne l’auraient pas déjà fait à adopter des mesures assorties de délai pour éliminer les pires formes de travail des enfants d’ici 2008