Le droit sénégalais, qui interdit la pratique de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), pousse les femmes à l’avortement clandestin ou à l’infanticide, a déclaré vendredi à Dakar la juriste Fatou Kiné Camara.
‘’Légaliser l’IVG sauve des femmes. Pénaliser l’IVG pousse les femmes à subir l’avortement clandestin et, en cas d’échec, à pratiquer l’infanticide’’, a affirmé Mme Camara lors d’un dîner-débat consacré à l’infanticide et à l’abandon des enfants.
‘’L’atteinte au droit à la vie du nouveau-né que constitue l’infanticide est une conséquence directe d’une autre atteinte grave à un droit humain fondamental de la femme, le droit à l’IVG’’, a-t-elle analysé lors de cette rencontre organisée par l’Institut de population, développement et santé de la reproduction (IPDSR) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
‘’Le Code pénal punit sévèrement l’IVG sous le vocable d’avortement provoqué. (…) Défini comme le meurtre d’un nouveau-né, l’infanticide est une infraction criminelle’’, a-t-elle rappelé.
Cette disposition du Code pénal sénégalais est en contradiction avec le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique (PCADHP). Ce protocole, ratifié par l’Etat du Sénégal, autorise l’avortement, selon Mme Camara.
‘’Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois…’’, a rappelé Fatou Kiné Camara, enseignante à la Faculté de sciences juridiques et politiques (FSJP) de l’université Cheikh Anta Diop.
‘’Au Sénégal, a-t-elle constaté, ce phénomène (de l’infanticide) s’accentue avec une ampleur remarquable. Dans le rapport annuel sur la situation économique et sociale du Sénégal, les statistiques sur les années de 2003 à 2007 avancent un effectif de 111 cas d’infanticide.
’’
Au Sénégal, de 2001 à 2009, quelques 364 femmes ont été incarcérées parce que présumées d’infanticide, a fait savoir Liliane Izambard, une psychologue clinicienne française, qui participait à la rencontre.
Cet effectif représentait 16% des femmes en détention dans le pays, a indiqué Mme Izambard qui dit obtenir ces statistiques de la Direction de l’administration pénitentiaire.
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