
Une étude menée depuis 2008 par des experts sénégalais et néerlandais, pilotée par le centre d’études africaines de Leyde aux Pays Bas, vient de présenter ces conclusions à Dakar : Au Sénégal, plusieurs confréries musulmanes entretiennent des liens forts avec la politique. Par ailleurs, l’appartenance à une association religieuse paraît être un critère influent d’intégration socio-économique.
Des portraits de marabouts grandeur nature, en passant par les sonneries de téléphone portable et les petites effigies collées dans les voitures : au Sénégal, les symboles religieux sont omniprésents. Cette présence est aussi marquée dans le champ politique, comme le démontre Cheikh Guèye, l’un des auteurs d’une étude publiée début mars par le Centre de recherches africaines de Leyde et intitulée "Islam et engagements au Sénégal".
Islam confrérique
"L’Etat a reproduit des relations complexes avec les confréries et a cherché des liens avec les marabouts", constate Guèye, par ailleurs chercheur à Enda Tiers monde à Dakar. Au Sénégal, plus de 90% de la population est de confession musulmane. C’est surtout un islam confrérique, avec quatre principales familles de confréries, qui est pratiqué. Le chercheur dénombre plus de150 partis politiques "largement articulés près des cercles maraboutiques". "Le monde religieux étant formé essentiellement de confréries assez puissantes, composées de nombreux disciples, et ayant des capacités de mobilisation importantes, elles ont par ce fait, une dimension politique importante", explique Cheikh Guèye. Le chercheur va même jusqu’à décrire une "démarche clientéliste", en consacrant un chapitre présentant l’exemple que l’actuel président sénégalais, Abdoulaye Wade. Dans son étude, menée avec Abdourahmane Seck, Cheikh Guèye établit que la confrérie Tidiane a longtemps joué le rôle de « médiateur » avec l’Etat.
Influences socio-économiques
L’étude relève par ailleurs l’influence des confréries sur le plan économique et social. Le sociologue Abdou Salam Fall montre que quelque soit la tranche d’âge, "la vie associative fondée sur l’appartenance confrérique religieuse est nettement plus importante que tout autre appartenance". Pour ce sociologue de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) basé à Dakar, "l’appartenance à ces associations religieuses à base confrérique a un facteur d’intégration sociale et d’insertion dans l’activité économique". "La motivation est d’abord immatérielle, observe-t-il. Il y a une besoin d’avoir une certaine reconnaissance, d’avoir une certaine popularité, de montrer que les affaires marchent… c’est cela qui donne la nécessité de vouloir se référer plus fortement au marabout et à des symboles de la confrérie. C’est en quelque sorte une manière de se sécuriser".
Jeu donnant-donnant
Plusieurs autres chercheurs, représentants d’organisations religieuses ont participé à la restitution de cette étude. S’ils ont apprécié la démarche, bon nombre suggèrent que certains points soient affinés. Moustapha Ly est le deuxième vice-président de l’institut des cadres, une structure qui dépend de la branche Ibadou Rahmane. Satisfait d’avoir été convié à cet atelier, Moustapha Ly estime que "ce type de rencontre est de nature à dissiper l’incompréhension entre communautés". Pour cet étudiant, la recherche de savoir du musulman pratiquant dépasse la dimension sociale. "Les gens s’intègrent à un réseau par soif de spiritualité" souligne M. Ly. Dans la salle, l’aspect politique a retenu l’attention de Moustapha Diallo, qui représente l’association des élèves et étudiants musulmans du Sénégal. Cet étudiant y voit un "jeu donnant-donnant" entre politiques et religieux, un "islamo-business".
4 Commentaires
Luneso
En Mars, 2011 (10:11 AM)Xalaas
En Mars, 2011 (10:21 AM)Il est impératif de discerner ceux qui pratiquent cette forme de charité communautaire à des fins de propagande, ou pour s’assurer une forme de clientélisme, alors que d’autres se conduisent en parasites, et profitent de la crédibilité et de la faiblesse mentale d’une catégorie pour leur soutirer leurs deniers et ces gens sont loin de parfaire la voie tracée par DIEU TOUT PUISSANT !
Xalaas!!
Xalaas
En Mars, 2011 (11:05 AM)celui qui instaure en ISLAM une bonne tradition ou influence aura le mérite de son acte ainsi que ceux de tous ceux qui l’adopteront après lui, sans que cela ne diminue en rien la récompense des acteurs,
Celui qui instaure une mauvaise influence ou tradition aura les péchés de son acte et ceux des personnes influencées, sans que cela ne diminue en rien la sanction de ces derniers !!
Dans ces conditions, je pense à certains de nos FAUX MARA et de leurs adeptes !!
XALAAS !!
Mo
En Mars, 2011 (12:00 PM)Participer à la Discussion