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Tuesday 02 September, 2025
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L’Autorité nationale de biosécurité sensibilise les médias sur les OGM et les biotechnologies modernes

Auteur: Khady Ndoye

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Dans le cadre de ses missions de sensibilisation et d’encadrement, l’Autorité nationale de biosécurité (ANB) a organisé un atelier de formation à l’intention des professionnels des médias. L'objectif est de renforcer leurs capacités en matière de biotechnologies modernes et d’organismes génétiquement modifiés (OGM), pour qu’ils puissent jouer pleinement leur rôle de relais d’information et de sensibilisation auprès du grand public.Le Pr Aliou Ndiaye, directeur exécutif de l’ANB, a rappelé que cette initiative s’inscrit dans les engagements internationaux pris par le Sénégal, notamment à travers la Convention sur la diversité biologique (ratifiée en 1994) et le Protocole de Cartagena sur la biosécurité (ratifié en 2003). Ces engagements ont conduit à la création de l’ANB, chargée de veiller à l’encadrement des biotechnologies modernes et à l’application rigoureuse de la loi sur la biosécurité."Nous sommes ici pour échanger sans tabou sur les avantages et les risques liés aux OGM. Le rôle des journalistes est fondamental dans l’information et l’éducation du public", a souligné Pr Ndiaye.Une loi sans décret, un frein à l’actionMalgré l’existence d’une loi sur la biosécurité, son application reste bloquée en l’absence du décret d’application, actuellement en attente de validation. Cette situation limite fortement les capacités de l’ANB à encadrer la recherche ou à autoriser des essais en milieu ouvert, comme ceux sollicités récemment par la Sodefitex pour tester le coton BT."Tant que ce décret n’est pas signé, nous ne pouvons pas pleinement jouer notre rôle de contrôle, d’encadrement et de veille", a regretté Pr Ndiaye.Le directeur exécutif a également déploré le manque de moyens alloués à son institution, soulignant que le budget de l’État, bien que nécessaire, reste insuffisant pour couvrir tous les besoins. L’ANB cherche ainsi à diversifier ses sources de financement, notamment à travers des partenariats avec le secteur privé et des partenaires techniques et financiers."Nous devons impérativement disposer de notre propre laboratoire de biosécurité. Pour l’instant, nous dépendons du laboratoire de biotechnologie végétale de l’UCAD, qui n’est qu’un appui:, a-t-il précisé.Un projet de laboratoire a déjà été validé par les autorités, mais son financement reste à mobiliser.Pr Ndiaye est aussi revenu sur l'urgence de renforcer le contrôle aux frontières pour l’entrée des OGM sur le territoire national. L’ANB ne dispose pas encore de présence physique ou de moyens aux points d’entrée (ports, aéroports, frontières terrestres). Toutefois, des solutions sont envisagées, comme la formation des agents des forces de l’ordre (police, douane) à l’utilisation de kits de détection rapides.Enfin, Pr Ndiaye a tenu à rappeler que les OGM ne sont pas universels : leur développement doit répondre à des problématiques locales. Au Sénégal, cela peut concerner le développement de riz tolérant aux sols salés, ou encore des variétés de manguiers résistantes aux maladies."Chaque pays développe des réponses biotechnologiques adaptées à ses besoins. Ce n’est pas une question de mode, mais de souveraineté scientifique et alimentaire", fait-il savoir. 
Auteur: Khady Ndoye

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