L’été s’annonce en imposant minijupes et petits hauts

Petits hauts et minijupes se présentent comme les articles féminins les plus prisés sur les marchés dakarois, à mesure que l’été s’annonce en faisant passer de mode pullovers et autres vêtements lourds utilisés pour conter le froid de ces derniers mois.

A Sandaga, grande place marchande nichée au cœur du centre-ville dakarois, comme à Centenaire, place-forte du négoce chinois dans la capitale sénégalaise, les commerçants et marchands ambulants ont tôt fait de flairer les contours des nouvelles tendances et goûts de la gent féminine.

Ils ont résolument changé de perspective, suivant en cela les caprices du climat qui impose de plus en plus des périodes de chaleur qui font que petits hauts et minijupes se vendent davantage.

Passée une période de trois jours caractérisée par une vague de chaleur qui a pris par surprise, la gent féminine ne s’est pas faite prier pour se ruer vers les marchés Sandaga et Centenaire, à la recherche de l’article rare qui va donner le ton d’un été joyeux. Bienheureux ont été les commerçants qui ont senti le vent et le climat tourner avec les goûts des minettes dakaroises.

"Je vendais des habits chauds c’est-à-dire des pullovers, des liquettes, des chemises manches longues. Mais, depuis le premier mai, j’ai arrêté tout cela pour les petits hauts, shorts et minijupes", déclare Cheikhouna, vendeur de vêtements au marché Centenaire de Colobane.

Trouvé en plein marchandage avec une cliente cherchant à acquérir un petit haut transparent de couleur beige, un habit en vogue pour cet été qui s’annonce, Cheikhouna indique que depuis la survenue de la chaleur à Dakar, ce genre d’habits se vend mieux que n’importe quel autre article.

"Les filles viennent acheter petit à petit et c’est mieux par rapport à la période de froid. Je pense qu’elles viendront plus nombreuses, au fur et à mesure que la chaleur va atteindre des sommets’’, prédit le vendeur.

"La chaleur ne s’est pas encore totalement installée, mais nous avons changé les habits en velours (qui étaient en vogue pendant la période de froid), pour les habits légers. Cela dit, il faut dire que les affaires ne sont pas encore florissantes à cause des difficultés de la vie", note El Hadj Malick Seck, spécialisé dans la vente d’articles féminins au niveau du même marché. Selon lui, les ensembles pantalons, hauts en coton et débardeurs sont présentement les plus en vogue.

Le changement du climat ne concerne pas seulement le port vestimentaire. Il touche également les chaussures, les sacs, les lunettes de soleil et les boucles d’oreilles, qui s’adaptent dans le cas d’espèce à la couleur qui va s’imposer avec l’été et la période des vacances scolaires. Il reste que les vendeurs tablent sur le blanc, le noir ou le multicolore.

Ismaila Seck, également vendeur, explique qu’il y a des sacs conçus spécialement pour l’été. "Si vous venez dans quelques semaines, vous verrez cela. Pour le moment, nous n’avons que les sacs de l’année dernière", dit-il en pointant du doigt un sac noir rendu transparent par ses petits trous mis tout autour.

"Les filles, en période de chaleur, achètent davantage des chaussures nu-pieds et les sandales, parce que quand il fait chaud, il est difficile de supporter les chaussures fermées", souligne Baba Diop, vendeur d’articles de cette catégorie.

Les bijoux ne sont pas en reste. Comme du reste d’autres accessoires qui font que les minettes se sentent plus in. Même si, en période de chaleur, les filles tournent le dos aux colliers et autres bracelets, si l’on en croit Astou Diop.

"Je remercie Dieu, depuis l’arrivée de la chaleur, mes lunettes se vendent comme des petits pains. Les filles en raffolent et cela fait nos affaires à nous, vendeurs de lunettes", a ainsi déclaré Cherif Gaye, trouvé en train d’essuyer ses articles pour leur donner plus d’éclat.

Le bonheur des uns fait le malheur des autres, a-t-on coutume de dire. Cela semble si vrai que si la chaleur fait le bonheur de certains, d’autres par compte n’y trouvent pas leurs comptes. Du tout. À l’image de Dame Ndiaye, marchand de foulards.

"Mes ventes ont beaucoup baissé depuis que la chaleur a fait irruption à Dakar sans crier gare. Il y a quelques temps, je vendais énormément de foulards par jour et aujourd’hui je peine à en vendre deux", se plaint-il.

Une préoccupation partagée par Amadou Sy, vendeur de collants. "Quand je passe, les filles ne marchandent plus avec moi, c’est à peine si elles me regardent. Pourtant, je vendais une centaine de collants par jour en période de froid", a-t-il fait savoir.