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La Croix messagère de Jean-Paul II à Dakar : 2006, le «chemin» de l’héritage

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La Croix messagère de Jean-Paul II à Dakar : 2006, le «chemin» de l’héritage

Le Vendredi Saint, la plupart des paroisses organisent un chemin de Croix où sont évoqués les derniers moments de la vie de Jésus, depuis son arrestation jusqu’à sa mise au tombeau. Depuis quelques années, ces Chemins de Croix arpentent également les rues de la capitale. Et cette année à Dakar, cette cérémonie sera marquée spécialement par la présence de la Croix des Journées mondiales de la jeunesse, que le défunt Pape Jean-Paul II, a légué en héritage pour l’Eglise universelle.

La semaine sainte est la dernière du temps de carême, durant laquelle les chrétiens vivent avec la ferveur requise, la passion du Christ. Une semaine qui, selon le Père Antoine Ndong, curé de la paroisse Saint Joseph de la Médina, débute avec le dimanche des Rameaux et prend fin le dimanche de Pâques. «Cette semaine tire sa substance et sa sanctification dans le triduum pascal, constitué du Jeudi Saint du Vendredi Saint et du Samedi Saint.» Pour le curé, «le Jeudi saint est la grande fête de la communauté chrétienne réunie pour célébrer l’eucharistie, pour rappeler le commandement de la charité et aussi l’anniversaire du jour où le Christ a institué ses premiers prêtres et ordonné la célébration perpétuelle de l’Eucharistie, point axial de la messe».

Rappelant que l’évangéliste Jean au chapitre 15, verset 13 a écrit qu’«il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie, pour ceux qu’on aime», l’abbé Antoine Ndong affirme que le Vendredi saint, n’est pas seulement l’anniversaire d’un évènement passé. C’est, «le jour où le Christ est mort sur la croix». Ainsi, la célébration du Vendredi Saint marque chez les chrétiens, la passion de Jésus, sa crucifixion et sa mort en croix. Tandis que le Samedi Saint, rappelle, selon Père Ndong, le jour où le Christ est mis au tombeau. Raison pour laquelle, la communauté chrétienne, en attendant la résurrection du Christ, le dimanche de Pâques, se réunissent pour une veillée le Samedi saint.

En ce vendredi donc, et dans toutes les paroisses du Sénégal et du monde, les Chrétiens dans la dévotion vont participer au dernier chemin de la croix du temps de carême, qui se déroule pour la plupart du temps sous un soleil accablant à travers les rues, symbole effectif et affectif de la participation de chacun à la passion du Christ. Aussi, c’est l’unique jour où la messe n’est célébrée nulle part dans le monde.

UN VENDREDI SANS MESSE

En effet, la célébration de la messe est substituée au rituel vivant de la passion du Christ et la vénération de la Croix. Et, c’est pour rappeler la mort du Christ et montrer sa tristesse que l’Eglise, de l’avis du prélat, marque ce deuil, à travers le dépouillement de l’autel, la couverture des statuts et des crucifies qui sont dans chaque lieu de culte. «Le Vendredi Saint marque le jour où Jésus a prouvé que sa royauté n’est pas de ce monde, en acceptant pour trône de gloire, la Croix et pour couronne de sa royauté, des épines» témoigne Jean Diatta, un pratiquant.

D’ailleurs dans le mandement pour le carême et la Pâques 2006, la conférence des évêques du Sénégal de la Mauritanie, du Cap-Vert et de la Guinée-Bissau notifie aux fidèles, que «le jeûne pascal du Vendredi Saint, mémorial de la passion et de la Mort du seigneur, sera sacré. Il devra être parfaitement observé et, selon l’opportunité, être étendu au Samedi Saint, pour que l’on parvienne avec un cœur élevé et libéré aux joies de la Résurrection». Voilà pourquoi, à l’instar du mercredi des Cendres, les chrétiens doivent non seulement jeûner en ce jour, mais surtout, ils doivent éviter comme les autres vendredis du carême, de manger de la viande, de s’abstenir de boissons alcoolisées, de tabac, pour les fumeurs, de friandises pour les enfants, etc. Et cette pénitence du Vendredi Saint, selon le père Antoine Ndong, ne met pas fin au carême. Puisque, «le carême se poursuit jusqu’au Samedi Saint après la messe de minuit. C’est-à-dire après la résurrection du Christ».

Par ailleurs, le chemin de Croix n’est pas un sacrement de l’Eglise, mais juste une pratique de la foi catholique qui rappelle la vie et la souffrance de Jésus, du Jeudi saint en passant par le Vendredi Saint où il est mort sur la croix, à sa résurrection le dimanche de Pâques. D’ailleurs, de l’avis du Père Antoine Ndong, même si le chemin de Croix se vit habituellement par les croyants en quatorze parties ou stations, «cela n’est pas une règle d’or. On pourrait le faire en sept, en douze ou en nombre de séquences voulues». Car l’essentiel est de «méditer ce que le Christ a vécu du Jeudi Saint à la résurrection. Puisque c’est ce mystère, qu’on appelle le chemin de Croix ou le calvaire de Jésus». Aussi les stations du chemin de la croix, se valent dans la pratique. D’autant plus que «toute la vie de Jésus est un mystère et chaque événement de sa vie à son sens, sa signification et sa profondeur religieuse».

LE LEGS DE JEAN-PAUL II AU SENEGAL

Pour 2006, l’Eglise du Sénégal vivra le Chemin de la Croix avec plus de ferveur. Car, le Sénégal est le premier pays africain qui accueille cette année, la Croix de la Journée mondiale de la jeunesse, créée par sa sainteté le défunt Pape Jean II. Et, c’est autour de cette croix venue de Rome, après avoir fait le tour du monde notamment l’Europe, drainant des milliers de personnes, parce que symbolisant la foi Chrétienne, que de nombreux fidèles venus des quatre coins de Dakar et environs vont revivre en ce jour, le récit de la passion du Christ.

Un événement, qui de l’avis du Père François Ousmane Diouf, vicaire à la paroisse Saint-Paul de Grand Yoff, est d’une grande importance pour l’Eglise du Sénégal. Puisque «la Croix est le symbole de la reconnaissance de tout chrétien et cette Croix des Journées mondiales de la jeunesse (Jmj), qui vient de Rome, est l’un des plus grands héritages que le défunt Pape Jean-Paul II a légué à l’Eglise. Et que le Sénégal soit le premier pays à l’accueillir, un an après sa mort, cela est un véritable privilège». Après avoir fait le tour de la ville de Dakar, notamment de la paroisse St Christophe de Yoff au terrain de la nouvelle Eglise de St Paul de Grand Yoff, ce joyau de la foi chrétienne catholique fera le tour des différentes régions du Sénégal, avant de poursuivre son périple africain vers le Ghana.

C’est en tout cas, dans la joie Pascale et dans l’acclamation de l’Alléluia que les fidèles du Sénégal, entendent ovationner cette croix, avec l’icône de la Vierge Marie confiée aussi par Jean-Paul II aux jeunes, pour les rassembler et fortifier leur foi.

Pour rappel, la Croix des Jmj, a été donnée aux jeunes par le Pape Jean-Paul II le 22 avril 1984, à la fin de l’année sainte, le dimanche des Rameaux. Cette Croix, après le Sénégal, va visiter une vingtaine de pays d’Afrique de l’Ouest et de cheminer pour l’Afrique du Sud. «Des millions de personnes ont renouvelé leur profession de foi au pied de ce signe dépouillé et puissamment expressif, mais la joie de sa présence n’a pas encore touché le continent, qui, plus que tous, a besoin de sa consolation et de l’espérance qu’elle suscite : l’Afrique», souligne un communiqué de presse du Vatican.

Ce communiqué rappelle également les paroles de Jean-Paul II lorsqu’il a confié la Croix aux jeunes en avril 2004 : «Chers jeunes, en célébrant le 20e anniversaire de cette extraordinaire aventure spirituelle, laissez-moi vous confier la même consigne qu’alors. Je vous confie la Croix du Christ, portez-la dans le monde entier, comme signe de l’amour de Jésus, pour l’humanité, et annoncez à tous que seul le Christ, mort et ressuscité, est salut et rédemption.»

 



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